Naissance d'Enzo

Voilà, je m'y mets...

Lundi 3 novembre dernier, je suis allée chez mon gyné pour la visite de la 39ème semaine.

Je vous rappelle que c'était ma 2ème visite chez ce gynéco car précédemment j'en avais un autre et pour des raisons de proximité avec mon domicile j'ai peu changer de médecin à la fin de ma grossesse (ce ne fut pas sans mal, car mon gyné précédent m'a fait toutes sortes de spitchs sur le sujet).

Bref, je me rends avec mon mari chez mon nouveau gyné et à ma stupéfaction, celui-ci nous annonce que j'ai un tout petit bébé. Il relève qu'il doit approximativement peser 2,6 kg mais ne peut pas le certifier. Il ajoute également qu'il ne peut pas voir son visage, ce qui chagrine mon gyné car il ne peut pas nous dire s'il a une malformation. Après plus de 30 minutes d'échographie, de dopler, etc, mon gyné nous envoie à la maternité pour faire un monitoring et vérifier que les battements de bébé sont normaux.

Avant que nous montions à l'étage supérieur, le doc nous annonce qu'il n'y a plus assez de liquide amniotique. Attendre une semaine supplémentaire pourrait être dangereux pour notre bébé. De plus, bébé n'est pas engagé (contrairement encore une fois aux affirmations de mon précédent doc qui disait à la 36ème semaine que mon bébé était déjà bien bas et qu'il pesait environ 2,8 kg). Encore un sale coup pour moi, voilà que mon nouveau gyné préconise une césarienne rapidement pour ne pas prendre de risque pour le bébé. Il ajoute que vue la situation actuelle, bébé ne grandira plus en 1 semaine et risque de fatiguer inutilement si je m'obstine à vouloir accoucher par voie basse.

Bon, nous allons donc faire le monitoring et restons environ 1h30 à la maternité. Tout semble bien aller pour le bébé. Son rythme cardiaque et tout à fait normal. Nous redescendons ensuite au cabinet de mon gyné et lui annonçons qu'après réflexion, j'accepte la césarienne. Nous fixons donc la césarienne à mercredi 5 novembre. Mon Dieu, ça fait bizarre de se dire que 2 jours plus tard on aura son bébé dans ses bras. Ne pas avoir peur des contractions et d'être réveillée en pleine nuit pour aller à la maternité.

Du coup, j'ai pu m'organiser et ne pas panique pour le jour J. Enfin, presque. C'était tout de même d'une opération dont il s'agissait et comme j'ai horreur des hôpitaux, le mercredi 5 j'ai vraiment paniqué. Arrivée le matin à 10h30 à la maternité, je me suis installée dans ma chambre. Monitoring le matin, sonde urinaire (mon Dieu que c'est hyper désagréable cette chose jusqu'après l'opération). A 14h on vient me chercher et je me dirrige en salle d'opération avec mon mari.

Dans la salle d'opération, tout le monde est super gentil avec moi. Ca grouille de médecins, de sages-femmes, de nurses et d'assistants là-dedans. On me met la péridurale que j'ai franchement pas aimé. Je déteste les piqûres et j'ai pas pu me retenir de me crisper et c'est justement ce qu'il ne faut pas faire. Ca fait un drôle d'effet l'anesthésiant. Les jambes deviennent comme toutes chaudes et on ne sent plus rien du tout.

Mon gyné commence à ouvrir à 14h15. Mon mari me tient la main et moi je panique tellement à l'idée de voir enfin mon bébé et surtout me demande s'il va bien et s'il est normal et surtout s'il va vivre (vu sa petite taille) et j'ai alors peur que mon tabagisme durant la grossesse soit la cause du problème de poids de mon bébé et là, je commence à fondre en larmes. Tout le monde me rassure et est vraiment super avec moi.

Après une bonne demi heure, soit à 14h36 exactement, j'entends enfin les cris de ce petit être, mon fils. Il hurle, c'est bon signe. Puis quelques minutes après on vient me le montrer tout emballer dans un champ vert (la même couleur que tous les marsiens de la salle d'opération qui m'entourent) et dans une couverture en sorte d'aluminium.

Puis ensuite mon mari part avec le bébé et les sages-femmes et les pédiatres pour aller faire prendre le bain et procéder aux examens usuels et puis surtout pour mettre mon bébé en couveuse 4h à cause de la césarienne et à cause de son faible poids. Il pèse 2,350 kg et mesure 45 cm. Quelle sensation étrange de le voir la première fois. C'était comme un petit étranger qu'on m'avait apporté et pis d'un autre côté j'avais envie de pleurer et de le serrer contre moi mais c'était impossible. J'ai tellement été sans voix lorsqu'on me l'a montré que les seuls mots que j'ai pu lui dire furent : c'qu'il est petit, une vraie petite crevette. Ma légendaire phrase m'a vallue les moqueries de mon gyné et des autres assistants jusqu'à la fin de mon séjour à la maternité... Ca a bien fait marrer le personnel de la maternité.

En salle de réveil, j'avais hâte de revenir dans ma chambre pour savoir comment il allait et surtout pouvoir le prendre enfin dans mes bras. Après 3 heures en salle de réveil, je suis remontée . Mon mari qui m'attendait dans ma chambre m'a annoncé qu'Enzo allait très bien. Pas de problème. Les jours suivants, il a fait une jaûnisse et on a dû le mettre sous perfusion de glucose car il manquait de sucre dans le sang. Mais ensuite au bout de 3-4 jours tout est rentré dans l'ordre. J'ai été chouchoutée par tout le personnel de la maternité qui était tout gaga de mon petit bouchon de 2,350 kg.

Dès le soir-même de mon accouchement j'ai tenté de me lever mais j'ai été prise de vômissements et après une césarienne c'est vraiment très très douloureux de vômir ! Le lendemain j'ai pu me mettre debout et j'ai demandé qu'on m'enlève le gouttes à gouttes et la sonde le soir-même de l'opération. 2 jours après, j'allais toute seule aux toilettes, à la grande stupéfaction de mon gynécologue qui m'a félicitée pour mon courage.

Après 5 jours j'ai voulu rentrer chez moi pour pouvoir m'occuper seule de mon fils. Le mercredi 12 novembre (1 semaine après mon accouchement) et 2 jours après mon retour à la maison, une sage-femme est venue me rendre visite chez moi; Enzo avait déjà pris 60 gr en 2 jours et une semaine après, il avait repris 240 gr, soit 300 gr en 2 semaines. Aujourd'hui, 4 semaines et 1 jour après sa naissance, il me semble qu'il a encore grossit et grandit. Je retourne mardi chez le pédiatre, on verra ça.

Voilà, c'est toute émue que je vous ai raconté mon épopée. La naissance d'un enfant c'est vraiment la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie. C'est un sentiment indescriptible. Quand il n'est pas près de vous, il vous manque terriblement. Comme si une partie de vous n'était pas là. En tout cas, depuis le 5 novembre, j'ai arrêté de fumer net !

Val et Enzo né le 5 novembre 2003.