La naissance d'Anthony

Anthony est mon premier et mon seul enfant, pour l'instant,car je compte bien en avoir d'autres, et pourtant sa naissance n'a pas été très drôle.

Pour commencer situons un peu le contexte. Jusqu'au 9 ème mois aucun problème sauf un peu d'oedeme que je soignais par des bains de mers à Saint Malo, et oui malgré les 20 kgs que j'ai pris durant ma grossesse je n'hésitais pas à aller faire trempette me moquant bien du regard des vacanciers.

L'avant veille de mon accouchement je disais justement à une amie qu'il serait temps qu'il arrive le petit. Et bien le lendemain, ca n'a pas manqué, je me lève à 7h, un petit creu, et tout d'un coup je sens du liquide qui coule entre mes jambes. L'odeur sucré me rappelle ce que la sage-femme m'avait dit lors de mes cours de préparation, il s'agit probablement de liquide amniotique. Alors heureuse, je secoue mon mari et lui dit qu'il est temps d'aller à l'hopital.

Arrivée à l'hopital, pas de bol, il n'y a plus de place alors on appelle l'ambulance pour me transférer. Il est maintenant 10h, je plaisante avec les ambulanciers qui ont une peur panique que j'accouche pendant mon transfert. Arrivée à l'autre hopital, pas de place, je reste dans le couloir.

Enfin on m'accorde une chambre et on regarde si j'ai des contractions, à midi toujours rien. Alors j'en profite pour réclamer à manger, préservons nos forces. Je raconte pour la enième fois mon histoire à l'interne qui n'a pas l'air de trop me croire. Mais bon j'insiste, alors il décide de faire un test pour voir si c'est vraiment du liquide amniotique que j'ai perdu. A 18h, le résultat du test tombe : négatif. Le jeune interne qui ne me croyait pas est tout heureux, si le test est négatif c'est que je racontais des craques. Alors là j'insite toujours, ma mère est bretonne, et les bretons sont têtus.

Il est 20 heures, une femme medecin arrive, c'est elle qui prend le relai. De nouveau, j'explique mon cas et elle,elle ne se sert pas d'un test, non, elle m'examine rééllement, elle me fait ecarter les jambes et tout et tout. Et là enfin, confirmation de ce que je disais, j'ai bien perdu du liquide amniotique. Cela fait donc quasiment 12 h que la poche n'est plus stérile, il faut déclencher les contractions.

Pendant tout ce temps, mon gentil mari qui préparait ses examens est resté avec moi, continuant à étudier dans ma chambre. On me branche donc la perfusion, et on me demande si je veux une péridurale, comme pour l'instant je ne sens rien je résiste.

Les contractions vont en amplifiant, à 23h je vais en salle de travail, mon mari laisses enfin tomber ces cours pour essayer de me distraire. Et là fini l'héroisme je demande une péridurale qu'un gentil anesthésiste vient me brancher. Ouf je respire un peu!! J'ai le temps de commencer à apprivoiser les contractions, mon mari m'aide à souffler lui qui ne pensait jamais mettre les pieds dans la salle.

Il est 1h du matin le répis est fini, la péridurale ne fonctionne plus, l'anesthésiste est parti, sa remplacante n'y connait rien, je suis à peine à 4cm.

A 3h malgré les contractions, la dilatation n'a pas progressé. Et tout le monde me dit attention une nouvelle contraction arrive, soufflez. Je suis fatiguée, ça n'avance pas, on augmente la perf. Heureusement la gentille sage femme en tirant un peu fait passer la dilatation à 5 cm.

Il est 4h, mon mari veut sortir, et moi je ne veux pas, à non, pas question. Il me promet que c'est pour 5 mn et pourtant comme le temps me parait long quand il n'est pas là, ca ne l'était pourtant pas, juste le temps d'avoir une contraction.

L'élève sage femme pour me changer les idées me redemande comment on va appeler notre fils. En effet, cette blague dure depuis que je suis en salle de travail. Car depuis le début de la nuit mon mari dit anthony et moi Thomas. Plus la fatigue pèse moins je suis convaincante.

A 7 h enfin dilatation complete, mais le bébé est toujours en haut, il ne veut pas descendre. On attend je suis fatiguée, non je suis épuisée, je répète sans arrêt "je veux dormir". Mon mari le sens bien il m'encourage encore plus et me fait un peu peur en me disant que si ca continue je vais avoir une césarienne, alors là non hors de question. Mais pourquoi ce bébé ne descend pas ????

A ce moment là mon mari l'emporte le bébé s'apellera Anthony, d'ailleurs quelle importance qu'il s'appelle anthony ou thomas pourvu qu'il sorte.

A 8 h, j'en ai assez, je dis aux sages femmes que je vais le faire sortir ce bébé de gré ou de force, alors on me met les pieds dans les etriers.A la première poussée, la sage femme aperçoit le haut de la tête de mon fils et elle me dit, et bien si on avait su que vous poussiez si bien on vous l'aurait demandé plus tot!!! Je me tords de rire, j'ai même des larmes qui coulent. Allez, allez on respire encore quelques poussées et le bébé est là. Ca y'est la première épaule passe, et on me dit arrêter de pousser. Comment ca arreter ??? Allez, allez, on y retourne.Mais vraiment elles ne savent pas ce qu'elles veulent.

Il est 8h30, ca y est, il est là, on le pose sur ma poitrine, mon mari l'effleure du bout du doigt et je lui dis : c'est le moment le plus merveilleux de ma vie on recommence quand tu veux.

Jusqu'à 12 je suis restée allonger sur la table de travail avec la péridurale qui n'avait fonctionné en tout et pour tout que 2h branchée dans le dos. Mais le temps ne m'a pas semblé long, mon bébé est dans le berceau à côté de moi, il fait 3kg650, il a déjà pris sa première têtée et j'ai encore bien du mal à le croire.

Fat

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