une étoile dans le brouillard...

Une étoile dans le brouillard...

Voilà il y a une semaine comme maintenant j’étais à la maternité et j’allais mettre au monde mon petit bout...

Je viens vous raconter cette merveilleuse aventure avant que le temps n’efface certains sentiments même si je pense que jamais je n’oublierai ce jour là...


Tout à commencé vendredi. Je me lève fatiguée, bon là pas encore étonnant mais quand je veux vider le lave vaisselle, j’ai une contraction. Elle ne fait pas mal du tout, comme les autres jours mais disons que par rapport à la veille où j’ai passé l’aspirateur, panossé, fait la salle de bains et même été à la piscine! (D’ailleurs la sage-femme m’avait dit : “Mais vous avez la forme aujourd’hui, on ne dirait pas que vous allez accoucher bientôt...”) là c’est tout le contraire !

Je décide donc de passer la journée tranquille à broder et venir lire vos messages... et un peu de télé ! J’ai toujours quelques contractions pendant la journée, mais rien de nouveau par rapport aux derniers jours. Je termine la broderie de bébé ah je suis contente. Chéri arrive, on va en course et on fait des provisions. Là je me dis que c’est peut-être un peu risqué... mais tant pis j’ai pas envie de ressortir pour le week-end. Je pense qu’inconsciemment je sentais que ça allait arriver car je me suis faite plusieurs fois ce genre de réflexion alors que jusque là ça ne m’étais jamais arrivé !


Pendant la soirée j’ai de nouveau des contractions mais là gentiment je commence à les sentir... bizzare ! Bon c’est vraiment pas la grosse douleur (j’ai en effet pu le constater par la suite...) mais c’est différent des autres. J’essaye de dire à chéri que j’ai le ventre dur, mais la réaction est nul... :”ah et bien repose-toi !” Bon après tout je me trompe peut-être alors vaut mieux pas lui faire de fausse joie. Je décide de prendre une douche à minuit ! Franchement vaut mieux être propre au cas où...


Ensuite on se couche tard mais je suis un peu excitée alors malgré la fatigue le sommeil peut attendre. Vers une heure je m’endors. Plus rien je m’étais sans doute fait une fausse idée...

Vers 2h30 je me réveille à nouveau, une autre contraction et celle-ci m’a réveillé, bon on va voir ! ça continue ! Il faudrait peut-être que je note quand elles arrivent pour y voir plus clair. Je me lève je prends le petit carnet que j’avais préparé pour ça, à moitié endormie et je décide de repartir au lit car c’est noté dans tous les livres qu’il vaut mieux se reposer. Bon moi je veux bien mais quand on est réveillé environ toutes les 10 min c’est pas franchement applicable !

Je me demande si c’est pour bientôt et je suis étonnée de mon calme, je me réjouis même à chaque contraction. Finalement intérieurement je sais que bébé se prépare à arriver.

Je continue jusqu’à 5 heures toujours pareil, chaque 10 min. Je pensais que le temps paraîtrait long mais il n’en est rien. Bon il va falloir que je réveille chéri car j’aimerais bien prendre un bain, comme ils disent partout, pour voir si ça ne s’arrête pas. Puis honnêtement ça me fera du bien, j’en ai marre d’être dans ce lit à ne rien faire !


Mon chéri est très étonné :”Tu veux prendre un bain ? Tu as vraiment des contractions? Depuis longtemps, tu es sûre?...” A voir sa tête il n’y croit pas vraiment, bref je me prélasse dans l’eau entre deux contractions car rien ne s’arrête dans le bain bien au contraire elles deviennent de plus en plus rapprochées... (oui bon ça aussi par la suite je me suis rendue compte que ce n’était rien !)

On décide de se lever, d’ailleurs debout ça va beaucoup mieux je peux marcher et ça me détend. Je vais aux toilettes et là je découvre un peu de sang, oh pas grand chose (le bouchon je me dis) mais quand même il est aussi noté d’appeler si on perd du sang et puis je commence à contracter entre 7 et 5 min.


7h45 j’appelle la maternité, évidemment j’ai pas l’air de contracter car je supporte encore assez bien, je parle du sang. Elle me dit que si c’est peu ce n’est rien, c’est le bouchon... Je dois rappeler à 9h00 si les contractions continue au 5 min mais on peut se préparer. C’est ce qu’on fait, je termine mon sac tranquillement entre les contractions et chéri comme vous savez commence à faire le ménage, enfin continue car depuis 6 heures il s’occupe...

Tout est prêt, il ne me reste plus qu’à vous laisser un message et rappeler la maternité.

Ce qui est fait, on se sauve en douce, je n’ai pas envie de croiser les voisins en contractant, d’ailleurs ça s’intensifie et je crains la voiture car debout ça va nettement mieux. Bon chéri m’a préparé une bouillote et tout se passe bien on arrive là-bas vers 9h45.


On me prépare pour le monitoring, je tombe sur mon médecin qui sort de l’ascenseur et qui a tout de suite compris. “Ah vous êtes en travail c’est super...” Bon monitoring je suis couchée et c’est l’horreur... je n’aime pas du tout la position. C’est là que je commence à être dans mes petits souliers (même si je les ai déjà enlevé...) je ne contracte plus du tout et bébé dort ! Je vous dit pas la tête de la sage-femme, mais je vous promets que j’ai des contractions depuis cette nuit... elle me donne à boire un thé sucré pour réveiller bébé, le touche, me change de positions mais il ne réagit pas beaucoup. La voiture l’a endormie lui dis-je bêtement !

Bon elle décide de me faire un touché et là oh joie elle sourit et me dit que je suis en travail et dilatée à 3 cm. Il faut que je change de position et qu’on réveille bébé car il n’aime pas qu’il dorme. Je suis à jeun et c’est une très mauvaise idée... (Ben ça c’était pas noté dans les livres !)
Elle relit mon dossier, j’avais émit le désir de prendre un bain pendant la dilatation. Elle sort et va voir quelles salles sont libres. Super celle avec la baignoire est libre toute prête pour moi. On s’installe. Là les contractions reprennent. Elle me pose la perfusion et remet le monitoring cette fois je suis assise avec plein de coussins et c’est nettement mieux! Bébé se réveille tout va bien. Je peux m’installer comme je veux, debout assise sur le ballon... et dès que je veux je peux prendre mon bain. Elle me propose un lavement mais ne m’impose rien comme pour tout le reste et j’ai beaucoup apprécié d’être libre de mes actes.

Bon je vais aux toilettes et après dans le bain. En sortant j’entends une femme qui pousse... et puis juste après les cris d’un bébé. C’était comme magique... ça m’a beaucoup émue ! Et là je me dis: “mais bientôt il y aura aussi une femme qui va t’entendre (moins drôle) et qui entendra ton bébé crier.” ça me fait tout drôle, j’ai de la peine à réaliser.

Je rentre dans le bain, qu’est ce que ça fait du bien... Entre deux contractions je me prélasse je suis bien. Je ne me suis pas du tout demandée combien de temps ça allait prendre. A chaque contraction je me disais que je me rapprochais de bébé. Les sage-femmes vont et viennent. Chacune avec leur future maman mais elles viennent nous dire un petit bonjour... Ah oui avant d’entrer dans le bain j’étais à 4cm. Il est l’heure du repas les gentilles dames en blouses blanches vont se restaurer, il faut sonner en cas de besoin... Elles proposent à mon homme d’aller manger quelque chose mais il veut rester avec moi (quel amour)

Le temps passe, une nouvelle naissance arrive, on entend un autre bébé crier, je suis à nouveau tout émue !

Les contractions s’intensifient et il me semble qu’elles se rapprochent. C’est tourjours gérable dans le bain, je récupère entre deux.
C’est à ce moment là qu’il y a une femme dans la salle à côté qui se met à hurler, je ne peux vraiment pas dire autre chose, je commence à m’inquiéter, qu’est-ce que je fais là ? Elle ne s’arrête pas pendant au moins 5 min. Puis plus rien. Mes contractions se rapprochent et font de plus en plus mal... La sage-femme revient, elle lit sur nos visages qu’on a tout entendu... elle nous dit que le bébé est là (Il a dû fredonner à côté de sa maman ! on ne l’a même pas entendu!) Elle me rassure, il y a des gens très éxubérants et qui ont besoin de faire du bruit ! (Bon je repense aux naissances précédentes qui était un peu moins bruyantes...)

Ouf j’ai besoin d’aller aux toilettes. On m’a donné du glucose dans la perfusion mais je peux boire à volonté, c’est cool...

On me sort du bain ( je vous assure que ce n’est pas chose aisée... mais c’est bon des se faire dorloter!) La sage-femme me fait un touchéjuste après une nouvelle contraction, elles commencent à arriver à la vitesse éclair. Je suis à 6-7 cm, elle est très contente, le travail progresse bien. (Ah bon, tant mieux.) Elle nous explique que sa collègue viendra au moment de l’expulsion. Elle est aussi enceinte pour dans un mois alors elles seront plusieurs ! (ça me paraît dans si longtemps...) Bon je vais aux toilettes et là j’ai deux contractions avant de pouvoir ressortir.
J’arrive en salle et ça reprend de plus en plus vite et de plus en plus fort. Elle me dit que je peux retourner dans le bain si je veux et repart un moment. Oh là ça commence à faire drôlement mal !

Vite je m’assieds sur le ballon car aux toilettes ça allait bien... mais oh ça commence à s’enchaîner, je ne peux même plus récupérer. Bon si c’est comme ça encore 3 heures je ne tiendrai pas le coup. Je veux retourner dans le bain, j’étais tellement bien... La sage-femme revient et m’aide après une autre contraction. Elle me dit que si je souffre trop on peux envisager une autre solution. Bon je vais déjà voir dans le bain... Elle me dit aussi que je peux accoucher dans l’eau si je suis bien !

Elle ressort. Mais c’est toujours pareil, chéri essaye de me masser, quelle horreur je le rembarde vite fait... (Le pauvre j’ai honte mais tellement mal que je ne peux pas faire autrement) et puis je dois aller aux toilettes, à chaque contraction. C’est ça qui ne va pas depuis que j’en suis revenue justement... Chéri appelle la sage-femme, je lui dis que je ne peux plus et là elle me propose d’attendre encore un peu pour la péridurale, après je serai sur un lit et fini le bain et autre position et comme je ne contracte pas beaucoup couchée... Il est 14h50 et me dit d’attendre 15h30 Oups c’est long... mais elle a raison je ne veux pas être couchée sur un lit quelle horreur, finalement je veux ne plus avoir mal mais dans mon bain... (pas compliqué la fille...) Elle me dit aussi de penser à toutes celles qui sont derrière moi, le travail avance...

J’ explique à la sage-femme qu’à chaque contraction je dois aller aux toilettes, je dois pousser! Elle me dit que je peux le faire, je ne vais pas aller aux toilettes tout le temps, je ne dois pas m’inquiéter... (Bon alors là elle est trop chou elle me rassure bien je vais pouvoir me laisser aller de toute façon impossible de faire autrement) c’est à ce moment que j’ai perdu le bouchon muqueux (et oui le fameux comme quoi il peut rester jusqu’au dernier moment...) Mais après la contraction elle me regarde bizarre et décide de me faire un nouveau touché, je suis à 8 cm (quoi il y a 5 min j’en étais à 6... bon je ne peux pas épiloguer sur le sujet une nouvelle contraction arrive) et je dois impérativement pousser...


Elle me dit aussi que pour la péridurale c’est maintenant ou jamais... (mais qu’est-ce qu’elle raconte???) Les contractions s’enchaînent aux 2-3 minutes, à partir de là je ne sais vraiment plus ce qui se passe, je suis complètement endormie (en fait je sécrète les fameuses endorphines... qui nous aide à ne pas sentir la douleur). C’est le brouillard. A chaque contraction je veux pousser et ouf ça fait du bien, comme ça c’est gérable maisje reste dans mon bain ! Et puis j’ai envie de dormir, jamais je ne ressortirai de ce bain. Entre les contractions je me couche et je récupère, je m’endors presque à un moment... Je sens une lavette froide, ça fait du bien... mais une nouvelle contraction est là! Je les entends aussi me dire :”Ah celle là elle était longue... et oui ça fait mal!” (Pardi c’est ce que je leur dis depuis 10 minutes !)


C’est le brouillard, je vois tout le monde autour de moi mais je suis incapable de capter ce qui se passe, enfin une partie. Disons que tout se déroule en même temps, en l’espace de quelques contractions (4 ou 5 je crois...)

L’autre sage-femme est arrivée, elle veut que j’accouche sur une chaise car bébé est bien placé et ça ira plus vite. (je ne suis pas contre mais je ne pourrai pas ressortir du bain !)

Je les vois qui tirent les rideaux, quelle idée il y a du brouillard de toute façon, le médecin assistante est là (mais qu’est ce qu’elle fait là...) ils préparent rapidement ce qui manque (je ne vois toujours pas pourquoi ils se stressent, maintenant que je peux pousser tranquillement c’est nettement plus gérable, on a le temps et puis comme je dors entre deux...) Enfin il paraît d’après chéri que j’ai raconté deux trois choses assez drôle et tout le monde a bien ri.


Une autre contraction, je dois pousser de plus en plus et juste après j’entends :”Bon là on la sort de l’eau, monsieur vous allez m’aider !” Je leur ai tout bonnement répondu :”Non non moi je reste là-dedans...” Mais ils avaient l’air bien décidé et je n’ai rien pu faire... :o) En fait ils devaient se dépêcher car ils voulaient que je sois en place à la contraction suivante et comme elles arrivaient rapidement pas le temps de pavoiser...

Ni une ni deux je me retrouve avec une chemise sur le grand lit escamotable, assise sur une chaise avec chéri derrière moi pour me soutenir ! Je peux m’accrocher à une barre pour avoir plus de force. Je crois bien que c’est seulement à ce moment que j’ai réalisé que le bébé allait arriver tout bientôt... Elles pariaient sur le poids du bébé... 2.900-3.000 kg (bon ça va, c’est aussi l’avis du gynécologue... j’ai de l’espoir !)
D’après elles bébé sera là avant la fin du tour de garde! “Ah et il finit quand?” “A 16 heures mais de toute façon personne n’a l’intention de s’en aller !” (16 heures ? je ne sais pas trop quelle heure il est, mais comme je pensais que c’était au moins 18 heures ça ne doit pas être dans longtemps...)

Une autre contraction et je pousse, je les entends :”Oui oui on voit sa tête il a des petits cheveux blonds “ (et bien moi sa tête je la sens mais ça je me suis gardée de leur répondre, gardons nos forces pour autre chose comme pousser...)

Les trois blouses blanches rigolent et l’une d’elle dit :”ah et bien celui-là, il est né coiffé!” (ça veut dire que la poche des eaux est sorti avant lui, je l’avais lu dans un livre...) Elle perce la poche et tout gicle, il y en un paquet (je ne l’ai pas vu mais chéri me l’a raconté plus tard...)

A chaque contraction je sentais bébé sortir toujours un peu plus. Je n’avais plus du tout mal mais juste le temps de reprendre ma respiration entre les contractions.

A l’avant dernière j’ai senti que ça coinçait un peu... zut pourtant j’avais fait un effort mais j’avais mal poussé, j’étais fatiguée. Bon allez la suivante je vais me rattraper je sens sa tête qui est presque dehors, il faut que les épaules passent. Les sage-femmes me regardaient pour savoir quand arrivait la prochaine contraction, elles n’avaient qu’à regarder mon visage.

La voilà, la dernière, (je ne le savais pas vraiment mais je l’ai senti au son de leur voix, elles m’ont drôlement encouragée de même que
chéri !) Je peux pousser correctement, il n’y a plus rien qui coince! Qu’elle est longue cette contraction mais je suis bien décidée à finir avant qu’elle ne s’en aille après il va encore falloir attendre et je sens bébé tout proche.

3 poussées et à la dernière (très très longue ouf je n’en pouvais plus!) j’ai senti les épaules de bébé passer et puis tout son corps est sorti d’un coup. Là je me suis dit : ”Mais alors il y avait vraiment tout ça dans mon ventre pendant neuf mois !”


Mais là encore pas le temps de réfléchir, je reprends ma respiration et je reçois dans mes bras un beau bébé enroulé dans un petit drap. Il a les yeux grand ouvert... qu’est-ce qu’il est mignon, il n’a même pas la tête applatie, et de belles joues. Je me demande si c’est une fille ou un garçon? C’est une jolie petite tête sans doute une fille me dis-je!

Mais qu’est-ce que j’entends de nouveau? Il faut pousser pour faire sortir le placenta. (Non là elles exagèrent je n’ai fait que ça pendant des heures... - en réalité 20 minutes me dit la sage-femme c’est super!- Bon d’accord je veux bien faire un effort de toute façon j’ai mon bébé alors...) et je pousse encore (nettement moins fort, faut quand même pas exagérer...) jusqu’à ce que j’entende :”C’est bon vous pouvez arrêter il est déjà dehors...” et elle souriait (Ah bon c’était juste ça rien à voir avec le reste...)

A ce moment là l’autre sage-femme me demande de lui donner le bébé, en le lui rendant le petit drap s’est ouvert et oh surprise ! “Mais c’est un garçon !” Chéri ne savait pas non plus ! Je venais de mettre au monde un magnifique bonhomme. On me le pose à côté de moi pendant qu’on commence à me recoudre. (ah oui? qu’est-ce que vous voulez recoudre? je n’avais rien senti alors ça me paraissait inimaginable que j’ai eue une épisiotomie... - et même plus a répondu l’assistante un peu navrée, vous me dites quand ça fait mal et j’endors... - Bon d’accord de toute façon je suis tellement fatiguée alors si je peux rester allongée, ils peuvent me faire ce qu’ils veulent...)

Je regarde mon bonhomme, je ne sens plus rien, c’est incroyable comme tout redevient calme, dès que le bébé est dehors, tout s’arrête en une seconde ! Je n’arrive pas à croire que j’ai mis au monde cette merveille. Il a brillé dans notre coeur pendant neuf mois et maintenant il va briller dans notre vie... c’est notre petite étoile arrivé un jour de brouillard ! (- 15h32 nous dit la sage-femme) Il est venu tout gentiment, tout prêt et fini (il n’a presque plus de vernix !), il est sorti si facilement que j’en suis encore incrédule ! “Comment s’appelle ce petit garçon?” “Damien” Je suis tout émue de prononcer son nom pour la première fois. Après en avoir tant rêvé de ce bébé, lui donner un nom c’est le faire exister !

Là la sage-femme le reprend elle veut aspirer les poumons, ils sont pleins d’eau. Chéri part avec elle. Je suis confiante, on a tout le temps de faire connaissance. Je sens toute la confiance que j’ai dû lui faire quand il était dans mon ventre remonter. Il va bien je le sais. Je suis toute tranquille. L’assistante continue son oeuvre. Elle est très délicate fait tout pour que je ne souffre pas. Franchement je ne sens pas grand chose (après le ras de marée de tout à l’heure c’est le calme plat !) On bavarde. Je vois le placenta dans la cuvette. (qu’est-ce que c’est gros!) Et puis à ce moment quelque chose me frappe. Il y a une odeur particulière. Malgré tout le sang qu’il y a et l’aiguille et le fil... une atmosphère spéciale se dégage. Je trouve que ça a la même odeur que mon bébé, ça sent la VIE !

La pédiatre rentre dans la salle, elle m’explique que Damien est en couveuse. Il a certainement bu la tasse en sortant étant donné que la poche s’est rompue très tard... (et dire que j’avais fait tout un aménagement à la maison pour ne pas inonder le lit...) Je ne dois pas m’inquiéter, il ne restera sans doute pas longtemps, on doit contrôler ses respirations et lui redonner un peu d’oxygène. (Mais je ne suis pas inquiète, j’ai confiance en mon bébé, il a déjà fait un si long voyage...)

Chéri revient, lui tout inquiet. C’est qu’il a assisté au branle bas de combat à l’extérieur... il me raconte, je le sens stressé. Je lui explique qu’il doit avoir confiance lui aussi. Notre petit bonhomme ira vite bien.
Il assiste à la fin de la broderie (une heure tout de même... j’ai peine à croire que je n’ai rien senti!) L’autre sage-femme est revenue pour prêter main forte à l’assistante et lui passer les dernières choses.
Je peux me reposer tranquillement pendant ce temps. Je me sens incapable de bouger. Je n’ai plus du tout envie de dormir mais je suis lessivée comme on dit...

On fait ma toilette, chéri est à l’honneur à défaut d’avoir pu donner le bain à son fiston... (super la récompense !) On me donne une chemise de nuit propre et on nous propose d’aller voir Damien. Départ en chaise roulante car les lits ne rentrent pas dans la pouponnière ! (Aïe mes fesses mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour son enfant...)

Il est là dans sa couveuse tout tranquille, les yeux grands ouverts ! On nous a attendu pour le peser et le mesurer. Les sage-femmes sont pleines d’attention. Elles veulent tout faire pour que Damien puisse têter rapidement. D’ailleurs il cherche avec sa bouche... On le remet dans la couveuse, il faut attendre le pédiatre. On peut le toucher par les petites portes. On a tout le temps de l’admirer, il est en vitrine ! Je lui fais des caresses, je lui parle. Il nous regarde avec ses petits yeux.

C’est l’heure du repas et toujours pas de pédiatre... on me propose d’aller manger et puis on m’ammenera Damien dès que possible sans doute vers 19h00 ! C’est bien ça après mon repas il arrive habillé d’un pyjama blanc. On dirait un petit ange. Il va mieux, il est définitivement sorti de sa couveuse, il a un petit lit comme les autres. On le met au sein. Quelle joie de l’avoir enfin tout contre moi... On profite de le caresser à volonté et de le découvrir tout gentiment. Il ressemble à son papa... , il a mes yeux ! Que du bonheur. Je suis encore émerveillée de tout ce qui s’est passé. Il y a à peine quelques heures il était dans mon ventre et maintenant il est dans nos bras...

Je le laisse pour la nuit je dois me reposer... et le matin la sage-femme qui m’accouché vient me voir et me propose de m’apporter Damien. Je vais enfin l’avoir pour moi et passer la journée avec lui !


J’ai de magnifiques souvenirs de mon séjour à la maternité. Le plus émouvant je pense c’est pendant la nuit de lundi à mardi. C’était la pleine lune et les bébés ont pleuré presque toute la nuit. On entendait sonner à tous vent... vers 4 heures du matin j’ai pris Damien dans mon lit pour le calmer. Je l’ai posé sur moi comme lorsqu’il était dans mon ventre. En 30 secondes il dormait profondément... il avait besoin de ma chaleur et j’étais très heureuse de l’avoir tout contre moi. On a dormi jusqu’à ce que la sage-femme vienne pour les soins !

Une autre découverte magnifique a été de voir mon petit bonhomme à un jour prendre son pouce en bouche et sucer comme un bienheureux...

Et puis une anecdote assez drôle. Un matin je vais à la pouponnière et là il y avait plusieurs maman. On commence à discuter. On me demande quand est-ce que j’ai accouché? Je réponds samedi. Et là je sens tous les regards se tourner vers moi... Euh non ce n’est pas moi qui est crié... et là une autre maman leur dit :”Non non la dame qui a hurlé, on avait mal pour elle, c’est la maman du petit Marius (j’ai pensé à toi Vanessa...) et elle n’est pas là!” Ah bon tout le monde est soulagé, on a bien ri ! (enfin de nous pas d’elle !)

Voilà j’ai déjà été bien assez bavarde. Etre maman c’est un bonheur de tous les instants. On va de découverte en découverte.
Je garde de mon accouchement et des jours qui ont suivi de merveilleux souvenirs. Je pense que c’est la plus belle expérience qu’on ait vécue avec mon homme. Je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre un jour de pareils instants si ce n’est pas déjà fait !

Limar, maman de Damien, 16 novembre 2002

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