8 jours plus tard ou le récit de mon accouchement (très long)

Voilà bientôt sept semaines qu’Ysaline nous a rejoint et j’ai enfin le temps de raconter l’histoire de sa naissance, mais c’est long, très long et j’ai beau essayé pas moyen de moins tartiner :P

Prologue:
Après une grossesse pas loin d’être idyllique, le jour J est arrivé. Et rien, pas un signe d’accouchement imminent, d’ailleurs s’est vite vu, je ne me vois pas accoucher ni ce jour, ni les suivants.
Petit contrôle à terme plein de bonnes nouvelles un bébé en pleine forme, un poids estimés corrects : 4,8kg, et un col postérieur et fermé. Les journées s’écoulent et toujours rien.
J+4 arrive, toujours rien, petit contrôle à la mat qui prend une ampleur que je n’avais pas imaginée tout ça parce que j’évoque les fameux 4,8kg… Trois médecins me palperont le ventre ce jour-là, deux me font une écho, un m’annonce qu’on doit programmer une césarienne, l’autre me dit c’est ok pour accoucher en ambulatoire, un soupçonnera une gestose parce que mes pieds n’étaient pas à son goût et demandera une pds. On repartira avec un sursis de trois jours et un rdv pour une provocation à J+7.
On décide de laisser Eulalie chez grand-maman histoire de pas trop la perturber et en espérant que tout se mettra en route avant la provoc. Mais non, J+5 se passe, J+6 aussi, arrive J+7 et toujours aucun signe. Eulalie vient faire le goûter avec sa grand-maman et repart, ça me fait bizarre de me dire que la prochaine fois que je la vois elle sera grande soeur.

L'accouchement:
On arrive à l’EHNV à 20h30, on se présente à la réception qui n’a pas été informée de notre arrivée, ça commence bien. On monte dans le service, on me met en chambre et on me dit de patienter parce qu’un accouchement se termine. Finalement à 22h30 la SF vient nous voir, on papote un peu, je lui raconte mon premier accouchement dont je ne garde pas forcément de bon souvenir, je lui raconte le rdv à J+4, je lui dis que j’ai accepté la provocation pour qu’on me lâche avec la césarienne, etc… Là, elle me laisse le choix de faire cette provocation ou pas, mais pour elle avec mon état d’esprit rien ne bougera. Bref j’ai un choix à faire : Continuer à faire l’autruche et croire que ce bébé n’arrivera jamais ou accepter de partir à la rencontre de ce pas si petit être que ça. Quelques larmes, une prise de décision et on se lance dans l’aventure !
La SF revient, entre-temps elle a consulté mon dossier et s’est rendue compte que c’était elle la méchante nurse qui m’avait écrasé le ventre quand ma première ne voulait pas descendre, c’est aussi elle qui avait réussi à me vexer comme un pou en me disant que je n’arriverais pas à allaiter ma première avec mon état d’esprit… Résultat 17 mois d’allaitement et je l’en remercie. Bref je me sens en confiance et c’est un bon début.
On fait les examens de routines col ouvert à 2 doigts elle me fait donc un décollement partiel des membranes (pas réussi à faire plus le col est toujours postérieur), je sers les dents comme jamais. On branche le monito, pendant ce temps elle me pose le fameux veineflon qui me faisait si peur, eh bien presque rien senti, malgré tout bébé lui a senti l’angoisse de maman, le cœur bat un peu vite, on attend qu’elle se calme un peu et finalement à 23h30 la SF met l’ovule en place. Je reste sous monito, on y lit des contractions que je ne sens pas, le temps passe, mais rien ne se passe à 1h30 mon mari décide de rentrer à la maison, je me prépare à dormir, quand tout à coup je sens un craquement dans mon ventre et entend un ploc familier… Je me lève pour voir si je ne serais pas entrain de perdre les eaux, mais rien, je me recouche, mon mari m’appelle pour me dire qu’un de nos chats est malade et à ce moment-là je sens quelque chose qui coule, coule, coule, je lui annonce que j’ai perdu les eaux, que je le tiens au courant de ce qui se passe. Re monito, au bout d’un quart d’heure je rappelle le papa pour lui annoncer que les contractions deviennent de plus en plus douloureuses et qu’elles sont toutes les trois minutes.
Pendant ce temps je gère mes contractions comme je l’espérais, je les sens arrivé je respire profondément, elles s’en vont je me détends, petit à petit je crée ma bulle, cette bulle qui m’accompagnera tout au long du travail. Mon mari arrive, on commence à se promener dans les couloirs pour aider le travail à avancer et bébé à descendre dans le bassin. Une heure à tourner dans les couloirs à s’arrêter pour respirer chaque fois qu’une contraction arrive. Les arrêts sont de plus en plus fréquent et petit à petit je m’enferme un peu plus dans ma bulle laissant mon mari en dehors, mais avec la lourde tâche d’être le garant de mon petit espace intérieur et de n’y laisser pénétrer que le strict minimum en terme d’information, il est là, il veille et remplit son rôle à merveille.
Après une heure de promenade, je demande à pouvoir prendre un bain, on me monitore 30 minutes les temps de préparer le bain. Pendant ce temps les contractions continuent, elles submergent et s’en vont comme si elles n’avaient jamais eu lieu, je respire et commence à émettre un son qui m’apaise sur chaque expiration, ce fameux son rythmera la fin de mon accouchement.
Le bain est enfin prêt on contrôle le col : 4cm et bébé toujours haut.
Je plonge dans le bain, allongée sur le côté je m’isole, je prends mes contractions comme je peux, mais l’eau me fait paniquer, au bout d’une demi-heure je n’arrive plus à gérer, je sors de l’eau aidée par mon mari, la SF me dit que si je ne gère plus il faut que j’envisage la péridurale. On se rend en salle d’accouchement, elle contrôle mon col et m’annonce que je suis dilatée à 8cm et que bébé est descendu. Le calcul est rapide, 4 cm en une demi-heure, il ne me reste si tout va bien qu’un quart d’heure à gérer, je terminerai donc sans péridurale.
Elle me dit que si je veux je peux essayer de pousser un peu sur les contractions, que peut-être que ça me soulagera. Pendant ce temps elle me fait une injection pour aider le petit bout de col restant à lâcher.
Une fois l’injection faite elle s’absente quelques minutes. Elle a à peine tourner les talons que j’ai une furieuse envie de pousser, mon mari sonne, c’est une autre SF qui arrive en premier, la nôtre arrive peu de temps après, toucher du col, elle installe les étriers et tout le toutime en catastrophe et je peux commencer à pousser. Je pousse mais je me retiens, j’ai peur, je sens bien que quelque chose d’énorme descend… La SF me demande de m’énerver, je m’énerve, je pousse, elle me dit d’arrêter et de respirer, j’halète tant que je peux, mais c’est dur. Tout à coup je sens plein de chose bizarre et j’entends des pleurs, voilà Ysaline est née…

Epilogue:
Il viendra par la suite, ma petite demoiselle a faim :)

Magnifique récit de naissance!!! J'aime bien le "je sens plein de choses bizarres et j'entends des pleurs"... ;)))
Bravo pour ce bel accouchement, tu as super bien géré!
Toutes mes félicitations pour la naissance de ta petite fille, et vivement la suite si tu as envie de finir l'épilogue :))

Maman comblée d'un d'octobre 2009 et d'un petit tout frais de décembre 2011.

Waouh ça donnerait presque envie d'y être...

Vivement la suite!

Il est temps d'épiloguer....

Les débuts sont plutôt facile, j'ai un bébé qui dort bien et à mon avis mange bien. Le corps médical insiste malgré tout pour que je la réveille toutes les 4h pour la faire téter et que je la complète au biberon les premiers jours car hypoglycémie à la naissance et gros poids, donc risque d'hypoglycémie les premiers jours, pfffff.
La rencontre avec la grande soeur, que j'appréhendais beaucoup, se passe à merveille. Eulalie acceuille sa soeur par un "C'est quoi ça?", et quand on lui explique que c'est Ysaline, il a fallu qu'elle me déshabille pour constater qu'il n'y avait plus de bidon, bref moment plutôt drôle.
Depuis notre retour, Ysaline dort toujours très bien, mange bien, prise de poids pas assez exceptionnel au goût de certains mais elle prend du poids donc pas de soucis. La grande soeur est attentive, console s'il y a des pleurs, couvre si elle-même a froid, apporte les doudous, caresse, bref je crois qu'elle l'aime sa petite soeur. Quant aux parents ils sont encore un peu débordé par ses deux enfants... Mais petit à petit un rythme s'installe, de nouvelles habitudes prennent la place des anciennes et la vie est belle ;)

Je mettrai un point final à notre accouchement ici, car il me semble qu'on en est loin maintenant même si je continue d'en reparler régulièrement avec mon mari, ma maman, etc.... Et que pour moi c'est comme si c'était hier et en même temps comme si Ysaline était là depuis toujours, bref je vis dans un paradoxe temporel.