accouchement par césarienne

Bonjour à tous et à toutes,
Enceinte de 5 mois, ma grossesse se passe très bien pour l'instant. Le futur papa et moi nous réjouissons bcp d'accueillir notre 1er enfant. Cependant un petit stress : la gyné conseille fortement que l'accouchement se fasse par césarienne avec une anesthésie générale (à cause de problèmes de santé antérieurs et assez importants). Si je suis d'accord avec l'idée surtout pour ne pas que bébé souffre, je ne suis pas bien avec l'idée de ne pas vivre la venue au monde de mon enfant. Je me dis que je ne pourrai pas la lui raconter, que je vais perdre ces moments magiques. Je voudrais recevoir des témoignages de mamans qui sont passées par là. Comt l'intervention se passe-t-elle, comt se sent-on physiquement et moralement après? Comt avez-vous gèrer cet accueil "différé"?
Je vous remercie de vos réponses

Bonjour Nathadum,

Comme toi, j'ai du accoucher par césarienne. Je souhaitais que cela se passe sous anesthésie générale, car je ne supportais pas l'idée de rester éveillée avec les tripes à l'air. Mais rien à faire, le toubib y tenait mordicus "Ne vous inquiétez pas, il y aura un drap tendu devant vous, vous ne verrez rien, et avec la rachi-anesthésie, vous ne sentirez rien non plus".

Yak !... En plus, je suis claustrophobe et rien que l'idée d'être attachée les bras en croix pendant environ une heure et d'entendre des commentaires du genre "Pousse un peu les intestins, là, que je tire le bébé" (non, j'exagère...) enfin... ça ne me disais rien du tout. En fait, l'accouchement, ce "moment magique", je m'en fichais complètement. J'avais attendu mon enfant pendant 25 ans, alors j'avais eu le temps de ressentir les émotions les plus diverses. Ce que je voulais, c'était qu'il naisse en pleine forme et que je ne souffre pas trop, parce que j'avais déjà tant souffert.

Le mardi 4 novembre 2003, j'avais rv au CHUV pour un contrôle de fin de grossesse. Je me sentais nauséuse comme si j'allais avoir mes règles. Le médecin a regardé mon col, il m'a dit "Ca n'est pas pour aujourd'hui. Le col est un peu dilaté, on vous garde et je vous ferai une césarienne demain matin tranquillement. Descendez à la réception et ensuite vous vous installerez dans votre chambre". Bon. Il était 14h45, je n'avais rien mangé, alors je me suis dirigée vers la pizzeria du coin, qui était en train de fermer. La patrone a été super : me voyant enceinte jusqu'aux oreilles, elle a rouvert et m'a servi une délicieuse pizza.

Puis je suis montée dans ma chambre, j'ai regardé la télé et, à 18h00, j'ai mangé mon énorme steack frites comme toutes les autres patientes. Rien à l'horizon, si ce n'étaient les mêmes petites contrations que j'avais eues pendant presque toute ma grossesse.

Vers 19h00, une infirmière m'a fait une injection d'anticoagulant "Pour éviter les thromboses puisque vous restez couchée". C'est grâce à elle que je l'ai eue, mon anesthésie générale...

Vers 21h00, j'ai ressenti ma première contraction d'accouchement. Rien à voir avec les furtifs durcicements du ventre dont j'avais l'habitude... Là, j'ai cru que le bébé allait me sortir par le dos tellement il poussait fort. J'ai hurlé. Une infirmière est arrivée, elle a appelé la Dr. de garde, une femme super qui m'a dit "Je ne veux pas vous voir souffrir comme ça, on descend en salle".

Là, tout s'est précipité : je me suis retrouvée avec une dizaine d'infirmières qui me rasaient le pubis, me posaient une voie veineuse, on se serait crus dans une ruche.

Arrivée à la salle d'accouchement 15 mn plus tard, j'étais euphorique. L'anesthésiste est venu vers moi avec l'air très soucieux : "Madame, nous avons un gros problème : nous ne pouvons pas vous faire de rachi-anesthésie puisque vous avez eu une injection d'anti-coagulants. La seule chose que l'on pourrait vous faire, c'est une anesthésie générale".

Je jubilais : j'avais mon anesthésie générale ! Il a continué toujours avec gravité "Mais comme vous venez de manger et que vous avez de la nourriture jusque dans l'oesophage, je ne sais pas comment on va faire pour vous intuber. Il y a un risque d'étouffement, un risque vital".

Je lui ai répondu avec un large sourire "Ne vous inquiétez pas, mes anesthésies se sont toujours bien déroulées". Alors nous sommes entrés en salle, on m'a installée sur la table d'accouchement et l'anesthésiste m'a expliqué que j'allais ressentir une grande chaleur dans le bras.

Effectivement, j'ai ressenti une grande chaleur dans le bras. Ensuite, j'ai vu une infirmière devant moi qui me demandait "Ca va, Madame ?" "Oui, ça va, je vous remercie" Puis une autre est arrivée toute excitée "Madame, Madame ! Vous avez un MA-GNI-FI-QUE garçon !!! Comment vous l'appelez ?" Je l'ai regardée comme si elle arrivait de l'espace intersidéral "Un garçon ? Quel garçon ?!!! :-!" Au même moment, j'ai vu arriver un minuscule berceau en plexiglas, avec dedans un petit garçon qui me regardait avec de beaux yeux bruns bien ouverts, d'un air de dire "Je suis ton petit garçon pour la vie, comment tu me trouves ? C'est toi ma maman ? Tu m'aimes ?" J'ai fondu en larmes.

Alors tu vois, les émotions de l'accouchement, on les a quand-même avec une anesthésie générale. Un bébé, le tien, qui entre dans ta vie, peut importe comment il y entre. C'est simplement magnifique... :-) :-) :-)

Je te souhaite beaucoup de bonheur et que tout se passe bien. Big bisous !

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