La naissance de Gaspard (attention, très long) :-)

Le jeudi 19 avril, en fin de journée je commençais à sentir des tensions au bas du dos, comme à l’approche des règles. Après quelques heures de shopping qui m’ont parues interminables, nous sommes rentrés à la maison et mon mari m’a cuisiné des hamburgers maison, alors que je commençais à contracter, mais pas de manière très douloureuse. Toute la soirée, j’ai ressenti des contractions qui ne faisaient pas trop mal et ne duraient pas longtemps. Vers 22h30, j’ai décidé d’aller me coucher. Avant ça dernier petit tour aux toilettes et là… je ne pouvais retenir un liquide qui s’échappait entre mes jambes. J’étais en train de perdre les eaux ! J’ai alors prévenu la mat’ en espérant qu’ils me laissent gérer un moment seule à la maison, mais ils ont voulu me voir directement, pour être certains que j’avais bien perdu les os et si ce n’était pas le cas, je pouvais rentrer. Nous avons donc quitté la maison vers 23h…
Arrivés à l’hôpital, la sage femme nous a dit de choisir une salle d’accouchement, nous serions seuls à accoucher cette nuit. J’ai donc choisi celle avec la plus grande baignoire, souhaitant accoucher dans l’eau. Une fois constaté que j’avais bien perdu les eaux, la sage femme nous a laissé deux heures tranquilles avant de venir faire le contrôle du col.
Nous nous sommes installés, avons mis la musique que j’avais préparé et j’ai commencé à me mettre en relaxation. J’avais en effet suivi une préparation à l’accouchement en hypno-naissance. Il s’agissait donc de me plonger profondément en relaxation et de gérer chaque contraction comme une vague. La détente profonde permet ainsi de gérer la douleur et de rester sereine et calme. La respiration est la clé de cette méthode puisque l’idée est de respirer son bébé à la vie… Vers deux heures le col est à 2cm. Je continue à respirer calmement entre les vagues qui deviennent de plus en plus fortes et de plus en plus rapides. Mais j’arrive tout de même à m’endormir par moment entre les contractions. Vers quatre heures, je suis dilatée à environ 6cm et la sage femme me propose un bain. Lorsque j’y entre je me sens profondément bien ! Quel soulagement ! Je m’endors dans la baignoire. Mais j’ai alors beaucoup de peine à gérer la première contraction qui me réveille. Je m’abandonnais trop dans cette eau chaude et n’arrivais plus à me concentrer pour gérer les contractions. Après environ une heure, je demande à sortir, car je sens que je ne gère plus.
Tout-à-coup, je commence à perdre confiance, à avoir peur que l’accouchement dure encore des heures et que je n’arrive plus à gérer la douleur. Je demande alors la péridurale, afin de finir cet accouchement dans le calme et le confort, comme cela a été le cas jusqu’à maintenant. La sage femme comprend, même si elle est sûre que j’arriverai à gérer cet accouchement jusqu’au bout. Vers 5h45 l’anesthésiste est là et m’explique en quoi consiste la péridurale…
A partir de ce moment-là, je ressens une puissante envie de pousser à chaque contraction. La sage femme me dit qu’il est encore haut, mais que si j’en ressens l’envie, je peux pousser. Au mieux, cela l’aidera à descendre. Je pousse donc fort à chaque contraction car cela me fait vraiment du bien. Juste avant de me piquer le dos, l’anesthésiste demande à la sage femme si elle peut y aller. Cette dernière contrôle juste encore une fois le col et me regarde alors en souriant, elle aperçoit les cheveux de Gaspard. La péridurale n’est donc plus de rigueur. Je pousse encore plusieurs fois très fort, toujours en prenant garde à bien expirer en poussant. A 6h30, elle me dépose Gaspard sur le ventre. Je suis encore si concentrée sur ma respiration que je ne comprends pas tout de suite quelle est cette chose toute gluante sur moi… et quand je vois ces deux grands yeux bleus me regarder tout calmement je comprends !
Mon fils est né ! J’y suis arrivée et surtout il y est arrivé car pour moi, c’est bien lui qui a fait le plus gros du travail. Mon médecin me recoud ensuite durant une bonne quarantaine de minutes, durant lesquelles Gaspard est tout paisible sur moi. Il nous regarde tour à tour son papa et moi… Ce fût vraiment la plus belle aventure de ma vie. Jamais je n’oublierai cette nuit magique que nous avons vécue en osmose avec mon mari chéri qui a été exceptionnel, lui aussi.