Mon accouchement (long)

Mon accouchement

Lundi 24 octobre 2011 à 5h00 du matin, je me réveille en sursaut après un drôle de rêve : J’étais assise sur un banc surplombé d’un arbre, quand soudain un écureuil m’est tombé sur la tête. La surprise a été si vive que j’en ai perdu les eaux (dans le rêve). Alors je tâte ma chemise de nuit, non c’est sec… 2 minutes plus tard, je ressens une drôle de sensation. Re-tâtage de la chemise de nuit, qui est mouillée… Je me dis que ça doit être psychologique, mais je me lève quand même rapidement pour aller vérifier ça aux toilettes… Ma serviette est entièrement rosée barbe-à-papa ! « Chéri, je crois qu’on va partir à la maternité ! ». Mon homme : « Ah ??? C’est drôle je rêvais justement que tu perdais les eaux ! ».

5h20 : arrivée à la maternité. Je n’ai pas de contractions, je pourrais courir le marathon si l’excitation ne me faisait pas perdre le contrôle de mes jambes qui jouent aux claquettes. Monitoring : le calme plat. Bébé dort, son cœur est régulier. On me donne du sucre pour essayer de le réveiller. Mais il n’a pas l’air pressé. Je suis à 2 doigts.

7h : mon mari part au travail pour annoncer qu’il sera absent. Il dit à son collègue : « Je ne serai pas là aujourd’hui, ma femme est arrivée au bout ». Son collègue : « toutes mes condoléances ! ». « Non, au bout de sa grossesse !!! » ;o)

7h-8h : je commence à ressentir des contractions. Rien à voir avec le ventre dur dont on parle souvent… Chez moi, c’est juste des douleurs de règle qui viennent et partent. Je fais les 100 pas, je me penche en avant et je respire calmement lorsque ça vient. J’espère que mon mari arrivera bientôt !

8h : je passe dans la salle avec la baignoire et je me fais couler un bain. Je suis dilatée à 3 cm. Mon mari arrive enfin, après avoir failli pêter la gueule au pauvre mari qui tenait la main de la femme qui accouchait dans la salle d’à côté, celle où j’étais quand il est parti. « Mais c’est qui celui-là qui… oups, pardon Monsieur, c’est pas ma femme ! ».

8h-9h45 : Les contractions s’intensifient, je vomis un peu, je respire, j’essaie de me concentrer. Mon mari demande ce qu’il peut faire pour m’aider, je lui demande de simplement la boucler ! La Sagefemme me fait un massage du dos, je lui demande de me laisser en paix. Je veux juste être dans ma bulle, et pas qu’on me parle ou me touche… Vite je suis à 7cm. La sagefemme dit à mon gynéco que je gère super bien les contractions et ce dernier accepte que j’accouche dans l’eau. A la base, il n’aime pas les accouchements dans l’eau pour les 1er bébés, ne me demandez pas pourquoi !

9h50 : Je dois pousser. Je ne sais pas comment pousser, mais je pousse quand même d’instinct. Je pousse encore et encore. Les sagefemmes et le gynéco ne cessent de dire « à la prochaine, il va sortir », puis « à la prochaine, il faut qu’il sorte sinon… »… Et là, chlaaaaa boucherie. Le coup violent part. On vient de me faire une épisiotomie sauvage. Je hurle. Le capteur de battement du cœur du bébé n’a plus de pile et la tête de mon bébé ne sort pas. On me demande de me mettre sur le lit. Je sors de la baignoire, je me mets sur le lit. Et chlaaaa deuxième épisiotomie sauvage, re-hurlement ! Mais laissez-moi accoucher, sales bouchers ! Je pousse, je pousse ! Je suis dans un état second… Je n’ai que quelques flashes de souvenirs. Depuis les épisio, j’ai perdu le contrôle. Bébé a le cœur qui ralentit pendant les contractions, mais il reprend vigoureusement entre deux. Finalement, dans un dernier râle, mon bébé vient enfin au monde. D’abord la tête, puis les sagefemmes se rendent compte qu’il a le cordon qui passe deux fois autour du cou. Elles se hâtent de libérer mon bout de chou… Voilà pourquoi il ne venait pas mais remontait entre les poussées… Puis tout le corps sort. Il est 10h26. Nathan est né ! Mon mari : « oh mon Dieu, c’est trop beau ». On me le pose sur le ventre. Il me paraît énorme ! Sa boîte crânienne est plutôt grosse, me dit-on. On le met au sein et il tête (pendant qu’on me recoud durant 40 minutes). Nous restons avec lui en peau à peau pendant 2h en salle d’accouchement. Je suis dans un autre monde…

Arrivé dans la chambre, mon mari s’exclame « si c’était à refaire, tu ferais une césarienne ! ». Il a surtout mal vécu la partie double-épisiotomie… Il estime que j’ai beaucoup souffert. Il regrette d’avoir donné tant de mal à sa maman en étant un petit enfant capricieux, maintenant qu’il sait par où elle a dû passer pour le mettre au monde. Je lui dis que non, à mes yeux l’accouchement était vraiment beau. Bien moins terrible que ce que j’imaginais. Si c’était à refaire, je referais pareil ! Je suis heureuse d’avoir eu ma baignoire et aussi d’avoir pu accoucher sans péridurale. L’accouchement a été très rapide pour un premier bébé (5h30 de la perte des eaux à la naissance) ! L’épisiotomie était vraiment un mauvais moment, mais apparemment c’était nécessaire pour aider bébé à sortir en bonne santé. Alors tant pis si je dois m’assoir sur une bouée pendant 1 mois, mon bébé est si merveilleux ! Je l’aime tellement ! J’ai tout le temps envie de pleurer de joie quand je repense à tout cela !

A celles qui attendent encore, je vous souhaite d’avoir d’aussi beaux accouchements ! Même si ça ne se passe pas exactement comme on l’aurait voulu, le résultat est un tel élan d’amour incontrôlable que l’accouchement en lui-même devient flou et passe au second plan. J’en peux plus de ce petit bout d’homme, il est merveilleux !