Récit de naissance d'Aurélien (long, bien sûr...)

Mardi 27 novembre, je suis à 37 + 4 jours, je vais à ma 3ème séance d'acupuncture. Quand j'ai les aiguilles, je ressens plusieurs contractions, la naturopathe s'en inquiète mais moi pas plus que ça, de toute façon bb peut venir quand il veut. La pleine lune est annoncée pour le lendemain, moi je n'y crois pas mais en médecine chinoise c'est apparemment très significatif. Elle m'exhorte à me reposer, et à finir de préparer mes affaires.
Mercredi 28 novembre, 37 + 5, c'est une journée pourrie. Je pars faire mes courses seule, je suis presque en larmes à la caisse, tant ces sacs sont lourds. Je suis complètement découragée. Je m'énerve bcp contre mes filles, et je finis par faire une longue sieste qui me fait un bien fou. Au lever, je suis prise d'une petite crise de rangite aiguë: je passe l'aspi, on range les jouets, des habits, je classe des factures, je fais du courrier en retard, comme si ca devenait urgent... Le soir j'ai un cours de piscine avec ma 2ème, ça détend mais je suis fatiguée, et quelques contractions non douloureuses m'empêchent de faire tous les jeux. Au cours d'un échange whatsapp avec Koala_LInette, je lui dis que je ne veux en tout cas pas accoucher ce soir, que ça ne va pas. On rentre, je mets tout le monde au lit et je soupe tranquille avec mon homme. On discute, c'est agréable. Vers 22h, je sens une fuite. Ca me fait tilt tout de suite, mais c'est tout petit, alors ça doit être du pipi. Mais après vérification, et marche pdt 30 minutes avec serviette sèche, je me rends à l'évidence, j'ai perdu les eaux! Je rassemble mes affaires, je mets en ordre ce que je peux, le temps que mon chéri se prépare et qu'arrive la personne qui doit garder mes filles cette nuit. La mat est avertie, on descend, il doit être minuit. A l'arrivée, contrôles usuels, monitoring, pose du venflon, prise de sang, petite échographie. BB est en super forme. Pas l'ombre d'une contraction et on ne peut pas imaginer col plus défavorable: long, postérieur, fermé, avec une tête inatteignable. Je suis installée au prénatal à 2h30, mon chéri rentre. Je ne dors pratiquement pas.
Jeudi 29 novembre, 37 + 6: il ne se passe rien. J'ai environ 1 contraction par heure, non douloureuse. BB est tjs en forme. Ne sachant pas trop ce qui allait se passer, je ne demande pas à mon chéri de descendre tant que les choses ne se mettent pas en route. Autant qu'il prenne de l'avance à son travail. Mais je m'ennuie ferme. Heureusement, NSM passe me dire bonjour vers midi et nous discutons de nos accouchements prcédents. En plus, elle m'a apporté de quoi me distraire, ainsi qu'un petit cadeau pour BB. L'après-midi je suis plus détendue et je dors un peu. La soirée passe lentement devant la télé, mais la provoc approche. A 22h, je serai déclenchée car cela fera plus de 24 h depuis la perte des eaux. Je me dis en rigolant que j'aurai quand même le temps de voir dr House! Un anesthésiste vient faire une consultaton rapide à 22h15, ensuite on me pose le monitoring, et 20 minutes plus tard, on me pose le premier ovule de cytotec. Je garde le monito encore 45', BB va tjs très bien, et je finis par m'endormir.
30 novembre, 38 sa, jour J: je suis réveillée vers 4h30 avec, enfin, des petits tiraillements dans le bas ventre. C'est discret, mais c'est là. Mon chéri s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles, je lui propose de descendre gentiment vers 7h. A 5h, j'ai un nouveau monitoring, quelques contractions s'affichent, BB va tjs bien. A 5h45, le col est inchangé, elle me met un 2ème ovule. Au fil des heures, enfin la situation évolue. Vers 8h je peux déjeuner, le futur papa est avec moi, j'ai des contractions tout à fait gérables aux 4-5 minutes environ. J'ai même téléchargé rapidement une application pour les recenser, elles sont régulières, durent environ 45 sec. Vers 9h je peux me doucher, puis j'ai un nouveau monitoring, les contractions s'affichent bien. Le toucher suivant me fait pleurer, car la SF a vraiment appuyé fort pour réussir, enfin, à sentir la tête de bébé: le col est ouvert à environ 3 cm, il est raccourci, mais bb ne descend pas du tout. Le principal, c'est que je peux descendre en salle d'acc, et à 11h, je suis plongée dans un délicieux bain chaud. D'abord cela espace les contractons, mais ensuite elles reviennent plus fortes et plus rapprochées. A 11h40 je sors du bain pour aller aux wc. Les contractions sont aux 2-3 min, ca devient plus difficile de gérer. On me demande de me coucher pour un monito et un toucher. Je ne suis qu'à 4 cm... Je trouve que j'ai drôlement mal pour 4 petits cm, mais bon... Sauf qu'en fait, c'est à ce moment que ça s'est bien accéléré: vers 12h30 (difficile de dire, on perd la notion du temps), je commence à "poussoter" pdt la contraction, j'ai très mal, elles sont aux 2 min, je commence à gémir, à geindre, à "grogner" même, c'est quand l'animal se réveille pour prendre les commandes. Entre les contractions, je me sens très loin, les endorphines marchent à fond... Mais je vois une SF préparer la perf de synto, la si redoutée perf de synto, je demande la péri, terrorisée à l'idée d'avoir mal comme la dernière fois. Au contrôle je suis à 8cm... J'ai eu la chance alors de tomber sur une anesthésiste vraiment adorable qui a accepté de poser la péri malgré l'avancée du travail, malgré mes cris de douleur qui indiquaient que la délivrance etait vraiment proche. Je sens BB qui avance à chaque contraction, ça presse fort. Je sais pas comment j'ai fait pour ne pas trop bouger pdt la pose. Je pense que la péri a été posée vers 13h15, par là. J'ai un masque à oxygène car BB s'engage fort et son coeur supporte mal. Un vieux réflexe de SF me pousse à me redresser pour tenter de voir le monito, mais il est hors d'atteinte et de toute façon, je suis bien incapable de le lire. Personne n'a l'air de s'en inquiéter. Là je n'ai plus la notion du temps, je sais juste que je crève de mal et que je n'en peux plus, la péri n'a rien pu faire (posée trop tard bien sûr, je le savais, mais de l'avoir m'a quand même fait du bien au moral). Je ne vois plus qu'une chose, la main de mon homme que je broye... Je commence à pousser pour de bon, je suis installée sur le dos, et je donne ce qu'il me reste. Je mets la main et je sens enfin la petite tête qui progresse, je peux mesurer mon effort de poussée et là je retouve le sourire car je sais que c'est une question de minutes! Une poussée fait à demi sortir la tête, qui reste en quelque sorte arrêtée à mi chemin. J'ai le choix d'attendre encore une contraction ou de pousser maintenant: je reprends mon souffle et je pousse une dernière fois, la tête est passée, les épaules glissent facilement et mon bébé, mon magnifique bébé débarque sur mon ventre, couvert de vernix, chaud, si doux, si... si.... Il n'y a pas de mots... Mon homme, qui etait sur ma gauche, fait le tour du lit pour pouvoir couper le cordon, et ce faisant, il découvre le secret de notre bébé! Il revient près de ma tête, et quand je lui demande s'il a vu ce que c'est, c'est à travers les larmes qu'il m'append que nous venons d'accueillir un petit garçon!! Notre petit Aurélien!