Ton arrivée sur terre mon bébé bonheur

Il y a 3 mois tu es arrivé dans nos vies mon petit bébé bonheur. A l’instant où j’écris tu es confortablement installé contre ma poitrine, comme il y a 3 mois, en ce 21 juillet 2013.

Il y a 1 an pile, j’apprenais que dans mon ventre se développait une petite vie. C’est ton papa qui l’a senti en premier et un test l’a confirmé. J’étais plutôt sous le choc, plusieurs sentiments se mélangeaient en moi, j’étais complètement perdue et ne m’expliquais pas comment cela avait pu arriver. J’étais en pleurs pour annoncer cette bonne nouvelle à ton papa. Il m’a dit que c’était ainsi, que tu devais venir compléter notre famille et après quelques jours je t’avais complètement accepté et désiré. Je remercie mille fois ton papa pour sa sérénité et son soutien durant ces jours si difficiles pour moi. Et maintenant quand j’y pense, ta présence parmi nous est d’une telle évidence. J’ai eu peur que tu aies ressenti toutes ces mauvaises énergies, mais je crois que j’ai su t’expliquer à quel point tu es important et à quel point nous t’aimons tous si fort.

L effet de surprise passé j’ai enfin pu me réjouir de ta venue. Ensuite fut le temps des vilaines nausées de grossesse, qui dureront 4 longs mois. Et puis vint le temps des premiers petits coups...quelle chance de revivre ces instants à nouveau. J ai profité de tous ces moments magiques, je t ai expliqué tout l’amour qu’on te portait déjà tous, je me suis réjouis de ta venue. Et quand enfin je me suis sentie prête a t’accueillir, soit 2 jours avant le terme, voila que tu nous as fait languir...4 jours...4 longs jours... Mais quelle jolie attente que celle de ta venue parmi nous.

Ce dimanche là papa se lève tôt pour aller courir. Je lui dis de prendre son natel avec, sait-on jamais. J’ai quelques contractions qui pourraient bien annoncer une bonne nouvelle. Puis je m’endors et quand je me réveille je suis déçue de ne plus rien sentir. Puis quelques contractions se feront sentir à nouveau, très anarchiques et pas très douloureuses. Je perds le bouchon muqueux et plus les heures avancent, plus je me dis que le moment de notre douce rencontre arrive. Il est midi, petit diner en famille durant lequel je dis à papa mon ressenti. On a le temps de manger, de faire la vaisselle et de prendre une douche. On dépose tes frères et sœurs chez grand ma. Je les regarde tous: mes 3 enfants, ma maman, mon papa et ma grand maman en me disant que c est la dernière fois qu’ils me voient avec un gros ventre plein de vie. Même si je vais juste faire un contrôle, au fond de moi je sais que c’est le bon moment.

Oh tes frères sont ravis si tu savais. Depuis des semaines, chaque matin Maxim entre dans ma chambre, regarde mon ventre avec déception et dit "quand est ce qu’il vient le bébé?". Et mon ventre est bisouté autant que possible par tes frères et sœurs.
Donc nous voilà à Vicques, dans ce bel endroit qu’est notre maison de naissance avec notre douce Bernadette. Quelle chance incroyable de pouvoir à nouveau vivre ces moments si uniques et merveilleux! Je me sens comblée! Le col a effectivement évolué depuis mon dernier rendez-vous, ce sera pour aujourd’hui ou demain. Papa et moi nous savons que ce sera pour aujourd’hui, pour tout bientôt. Nous nous reposons sur le lit d’accouchement, côte à côte. Les contractions passent et repassent entre quelques minutes de repos.

Vers 16h je demande à papa de me masser les reins pendant ces vagues tumultueuses qui m’approchent un peu plus de toi. Il fait cela avec beaucoup d’amour et de tendresse. D’ailleurs j’ai ressenti tant d’amour et de tendresse entre nous durant cette journée si intense, c’était très très fort et palpable...grâce a toi mon petit bonheur!

Je ressens chaque contraction avec bonheur, vraiment, je me sens heureuse de ressentir les mouvements de mon corps, je sens mon col qui se dilate, je sens ton corps qui descend. Je visualise toutes ces phases et mon esprit est en parfaite harmonie avec ce qui se passe dans mon corps. C’est assez incroyable avec quelle facilité je me sens vivre tout cela.

Vers 16h30 j’appelle Bernadette pour qu’elle me contrôle car je sens que tu es descendu et comme Vanessa doit nous rejoindre avant ta venue, il est prudent de la faire venir à temps. Effectivement ça a bien bougé, elle appelle Vanessa et nous appelons Carine, qui va immortaliser en photos le moment de notre rencontre.

Je me suis mise en mouvement depuis plusieurs minutes déjà. A chaque contraction, je me penche en avant contre le lit et ton papa me masse activement les reins. Je caresse mon ventre, je te parle, j’ai besoin de créer cette connexion avec toi, car je te sens beaucoup moins bouger. Vanessa arrive tout en douceur et nous sommes là tous les 4, prêts à t’accueillir. Les contractions se font de plus en plus puissantes. A chacune d’elle, j’ordonne à Yannick « masse-moi ! » et je m’engouffre dans cette vague de sensations si fortes et si prenantes. Je ressens des vagues de tourments à l’intérieur de mon bas ventre, ma respiration devient plus forte, plus animale, je me force à me décrisper et à rester zen, afin de libérer mon corps et de le laisser agir par lui-même au maximum. Carine n’est toujours pas arrivée et je sens que le moment est proche, alors instinctivement, je ne me laisse pas complètement aller. Je tente de ne pas ouvrir mon périnée, comme pour te retenir un peu plus longtemps en moi. Entre deux contractions, j’ai le temps de me demander dans quelle position je vais bien pouvoir accoucher cette fois-ci. J’aimerais pouvoir m’ancrer au maximum, c’est pourquoi je veux éviter mon tabouret et ma corde fétiches. Ils m’ont été d’un grand secours lors de mes précédents accouchements, mais je sentais trop mes forces défaillir quand je finissais par me suspendre à la corde. Alors je me décide pour le lit en proposant une position à quatre pattes et puis on verra bien sur le moment.

Comme à chacun de mes accouchements, je ressens cette forte envie d’aller à selles. Alors j’y vais et avec l’expérience acquise, je me dépêche et je parviens à ne pas devoir subir une contraction sur les toilettes (celles qui sont passées par là me comprendront). Une contraction arrive, vite je me penche sur le lavabo, mais les mains magiques de ton papa ne sont pas là. Heureusement c’est Bernadette qui passe par là qui va agir pour lui. Puis je retourne en salle d’accouchement. Et ça recommence de plus belle et je le dis « je vais bientôt devoir pousser ». Puis ça y est, je le ressens plus fort encore, tu es tout proche, et comme je veux être prête, je le dis haut et fort « Je crois que je vais enlever ma culotte ». Oui parce que pour ta sœur, je n’avais pas eu le temps de l’enlever toute seule et ça me perturbait. Cette fois-ci je voulais être prête ! Alors j’enlève ma culotte et m’installe sur le lit d’accouchement, sur les genoux, le visage dans les coussins avec ton papa qui continue ses massages magiques. Bon j’avoue que depuis là je ne ressens plus les bienfaits de ses massages, tant je suis dans un autre monde. Un monde de douleurs, de transe, de pensées et émotions diverses, un monde rien qu’à toi et moi mon petit bébé. Et pendant que je pousse pour t’aider à t’approcher de la sortie, je me mets à pleurer. Il faut que ça sorte, tu vas arriver, tu es tout proche, mon dernier bébé, mon dernier accouchement, c’est là, à portée de main et moi j’ai peur. Et moi je pleure. Encore une fois ton papa, mon amoureux, est là pour moi, il s’approche de moi et m’embrasse. Je l’aime si fort, il se dégage dans cette pièce tant d’amour ce jour là, j’en suis encore toute remuée. C’est à ce moment là que la photographe arrive, j’étais tellement dans ma bulle que j’ai fini par oublier totalement sa présence.

Une fois cette vague d’émotions passée, les vagues de contractions reprennent le dessus et je continue à te pousser dehors. La position ne me convient pas, d’ailleurs je crois me souvenir qu’on me dit « Tu es sure que tu veux rester dans cette position » et moi je répondrai quelque chose comme « J’en sais rien, je veux qu’il sorte ! ». Alors je me mets sur le dos, à moitié assise sur un tabouret, sur le lit donc, avec papa juste derrière moi. Nous sommes prêts à t’accueillir. Le grand moment des dernières poussées est là. Avant je poussais pour t’aider à faire ta dernière descente, maintenant je te pousse pour t’aider à sortir. C’est toujours aussi déstabilisant de faire naître un bébé. Tu te trouves là tout au fond de mon corps, petit corps tout engagé vers la sortie, petit être prêt à se désunir de moi. Tu as choisi ton moment pour le faire, tu es prêt et moi aussi. A ce moment là, je me tords, mais je ne saurais dire si c’est de douleurs ou de gêne par cette petite tête si proche de la sortie. Alors tu pousses et je te pousse et cette petite tête se détache de moi. Tu es là entre 2 mondes, Bernadette doit manœuvrer car tu as le cordon autour du cou et à ce moment là j’ai mal. Je ressens vraiment une sensation très désagréable, je ne comprends pas ce qui se passe et ça me fait peur aussi. Et je ne revis pas ce moment terrible que j’appréhende à chaque fois : le passage de la tête, quand le périnée est à son ouverture maximum et que la contraction est passée sans dégager complètement la tête de bébé. C’est sans doute cela qui m’a perturbée à ce moment là et qui m’a fait douter sur le déroulement des choses. Je ne comprenais pas si tu étais sorti ou non, puis vint la prochaine contraction et tes petites épaules qui sortent, suivis par ton petit corps tout doux. Et déjà je tends les bras vers toi, petit être magique, petit bébé bonheur ! Ca y est, tu es là, tu es sorti, on a vécu la tempête ensemble, on a vécu la joie et l’amour ensemble ! Merci mon chéri de me rendre maman une dernière fois !

Au moment de te prendre dans nos bras, la première chose que je vois c’est ton entrejambe, il y a quelque chose là au milieu de très très visible ! Aucun doute sur ton sexe mon chéri ! Puis on regarde tes yeux, ton nez, ta bouche, on compte tes petits doigts, tout est là, tout y est, tu es parfait ! Ton papa dit « c’est un petit garçon », et moi bêtement je lui réponds « tu es sûr ? ». Pourtant il n’y a pas de doute, mais je pense que le cerveau ne fonctionne plus correctement après toute cette dose d’endorphines que je viens de m’injecter. Alors on te donne ton prénom : Sasha ! Et là je t’ai dans mes bras, je te regarde, je t’admire, mais je n’arrive pas à réaliser que tu es là, que tu es mon bébé à moi, comme si tout s’était passé trop vite. Il me faudra plusieurs minutes et plusieurs bisous pour réaliser ce qui se passe. On n’en peut plus de t’admirer, tu es beaux, un peu dodu, des petites joues à bisous déjà.

Quelques instants plus tard, j’aide le placenta à sortir. Malheureusement il y a un petit souci, il reste accroché à l’intérieur par des petites membranes. Bernadette et Vanessa ont beau essayé différentes techniques, il leur est impossible de décrocher ses membranes, qu’elles ne veulent pas déchirer. Papa te prend pour un petit moment peau-à-peau pendant qu’elles s’occupent de moi. Ensuite on te fait téter en espérant que ça fera lâcher ces membranes, mais ça ne marche pas. C’est finalement un gentil médecin qui va venir jusqu’à nous et nous libérer définitivement de ce placenta. Est-ce que inconsciemment je voulais te garder encore un peu avec moi ? On pourrait y penser en souriant.

Ensuite on peut vraiment profiter de toi, te câliner, t’admirer téter goulûment. Ah ça, j’ai directement compris que tu n’aurais aucun soucis pour téter, tu y vas comme si tu l’avais toujours fait. Et puis on appelle toute la famille, on envoie des messages pour annoncer la grande nouvelle et tu es accueilli sur terre chaleureusement. Quelle chance on a ! Le temps suspend à nouveau son vol dans cet endroit idyllique à nos yeux. Vanessa et Bernadette sont douces avec nous. On t’habille, on se déplace dans la chambre des parents et on se prépare à passer notre première nuit ensemble. Nuit difficile pour moi, tu ne veux rien faire d’autre que téter et qui dit tétée, dit aussi tranchées. On dit que chaque naissance amène des tranchées plus fortes et douloureuses, je le confirme. Ça me gâche le plaisir des tétées, tant les contractions sont douloureuses. Heureusement ça m’a été bien utile car mon utérus s’est vite remis en place grâce à ce joli travail de nos corps.

Le matin on déjeune avec papa, je prends ma douche et on est prêt à accueillir tes frères et sœur. C’est d’abord Cindy, la marraine de Lilou, qui te verra en premier. J’ai beaucoup pensé à elle, qui a vécu la naissance de son Maxim au même endroit, alors c’est une joie de te présenter à elle. Ensuite papa va chercher tes frères et sœur. Oh mais quel bonheur, quelle émotion de voir mes 2 petits devenir grands frères à nouveau et ma petite Lilou devenir grande sœur pour la première fois. Ils sont fous de toi, ils te font des bisous, te prennent dans leurs bras. Ohlàlà c’est si touchant ce moment. Je vous aime mes 4 chéris ! J’aime notre belle famille !

Ta venue a été « facile » pour moi, idyllique comme je l’avais imaginé, comme la boucle devait se boucler. L’adaptation de la famille à ta présence fut simple aussi, la plus facile de toutes les arrivées de nos bébés. Tu es mon bébé bonheur, mon bébé d’amour qui sourit toujours. Merci de nous avoir choisis mon petit Sasha, tu as tellement bien fait ! MERCI ! Je t’aime ! Ta maman

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FÉLICITATIONS et dans tous les sens du terme car ouah...

Ton récit est magnifique. Que de souvenirs qui reviennent.

Et bienvenue à ce petit sasha.

Bonne nuit

Waouw Lily félicitations ton récit m'a tiré les larmes

Becs

Edit : Et joyeux anniversaire à ton bonhomme.

❤❤❤
Maman de 3 (19-16-11 ans)

Tous mes vœux de bonheur pour cette quatrième merveille....

Bel été et peut être à bientôt

Ton récit est très touchant :-)

Maman de 3 enfants super coquins et peut-être plus ?...

Joyeux anniversaire à Sasha...
Et mille fois merci Lily de partager cette naissance avec nous!
Il y a tellement d'émotions qui se dégage de ton écrit...j'ai pleuré plus d'une fois!
Bravo pour cet incroyable moment!!

Je me suis permise d ajouter ce 4eme accouchement aux cigognes à la liste de tes précédents sur les naissances naturelles...est ce ok pour toi?


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
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