Recit naissance

Le jeudi 18 juillet, j'entre à l'hôpital pour la provocation à 18h. Arianne, la SF qui s'occupe de moi à ce moment, me fait le monito, un touché. Et là, la bonne nouvelle est confirmée, col mou, mi-centré, 1cm, ouvert à 2 doigts. Il est donc favorable et j'ai la chance d'éviter les ovules !!! Ce sera un déclenchement par ballonnet. Pas d hormones, le pied !

Olivier reste avec moi jusqu'à 19h30 environ et décide de m'offrir la chambre privée pour mon séjour. Il est trop chou et surprenant. J'adore, je l'aime.

À 20h, on me pose la sonde de folley. C'est une sonde avec deux ballonnets. Le premier dans l'utérus, le second dans le vagin. Les deux sont remplis par 80ml de liquide. La pression ainsi exercée sur le col et dans le bassin doit faire démarrer le travail.

À ce moment-là et jusqu'à 21h30, c'est franchement désagréable. J'ai mal. Je ne sais pas si ce que je ressens est des contractions ou juste dû à la sonde et la pression qu'elle crée. Je me demande comment je vais passer la nuit ainsi. Je ne supporte pas être couchée et debout c'est pas top. Heureusement, je finis par trouver comment me positionner dans le lit. Ça va gentiment mieux et ça se calme, ouf !

Malgré tout et malgré la fatigue, je n'arrive pas m'endormir. Des visites de la chambre voisine sont sur le balcon, en partie devant ma fenêtre et discutent jusqu'à 23h.

À 23h30, Le medecin passe me voir. Il est surpris de me trouver réveillée et m'incite à dormir pour prendre des forces. À minuit, Laura, SF de garde de nuit, m'amène un temesta sur ordre du doc. Je m'endors vers 1h00.

Je me réveille vers 5-5h30. Je contracte toutes les 5 minutes, mais c'est encore facilement supportable. À 7h, elles commencent à faire mal. À 8h, on m'enlève la sonde. J'ai droit à deux SF, une en formation, elle est en 3e année sur 4, supervisée par une fixe. Je m'en veux de ne pas me souvenir de leurs prénoms. Mon col est ouvert entre 4-5-6, difficile à dire tellement le col est mou, il est toujours mi-centré.

Je déjeune. Carole, ma Doula, arrive, car Olivier ne peut pas être là à cause du travail.

Vers 8h30, nous allons en salle d'accouchement. Les contractions se sont rapprochées toutes les 3 minutes, douloureuses, mais je gère en appui contre le mur, en cambrant le dos. Ça me fait du bien.

À ce stade, j'arrive encore rire et récupérer entre-deux. J'arrive même à les accueillir avec plaisir, à leur demander en pensées de venir, de faire leur travail, à visualiser l'ouverture du col et la descente de bébé.

Vers 9h, ça se calme un peu. Au touché, le col a bougé. Il est désormais entre 7-8-9, mais toujours mi-centré et pas effacé. Les SF qui repoussaient le moment de la perfusion de syntocinon, voulue par le gygy et les protocoles, sont obligées de me la mettre. Mais elles disent la faire toute légère, seulement 30ml/h. Il doit être 9h30, je pense. Ma notion du temps est plus terrible. J'ai pas de montre.

Les contractions reprennent. Elles sont pas forcément plus fortes, mais ne montent plus gentiment pour redescendre calmement. Elles arrivent d'un coup. Elles se mettent à se rapprocher. Je m'assieds sur le ballon en rebondissant dessus, mais pendant la contraction elle-même, j'ai besoin de mon mur et me relève à chaque fois.

Pourtant, ça devient intenable. Je ne parle plus. J'essaie de garder ma bulle, de me concentrer sur moi. Je n'entends plus les bip des monitos. J'ignore si les SF arrivent enfin à bien capter ces fichues contractions et à garder le contact avec bébé.

On veut me contrôler, alors direction le lit. Je me demande bien comment je vais pouvoir gérer cette douleur couchée, sans mon mur, mon ami. Et effectivement, sur le lit, je ne gère plus le peu que je gérais encore. Je suis sur le côté, je me tords, malaxe les mains de Carole qui sont là juste devant mon visage. J'aurais envie de mordre à pleines dents dedans, mais j'arrive me retenir. J'ai besoin de sa présence. Juste sa présence. Faut pas la faire fuir.

Il n'y a plus de pause entre les contractions. Je constate que pousser me soulage. J'ai pas un réel besoin de pousser, mais comme ça fait du bien, je pousse. Tant pis si mon col n'est pas encore à dilatation complète, ni effacé.

Je veux juste que ça s'arrête et je sais que faire sortir bébé est le seul moyen. Donc je pousse encore. La poche des eaux se rompt. Comment vais-je faire sortir bébé sur le côté, je n'ai pas la force d'écarter les jambes ainsi. J'essaie de me mettre à 4 pattes. C'est encore pire (d'ailleurs comment c'est possible que ce soit encore pire, je pensais déjà être au pire...) Carole appelle Olivier à 10h40. Il ne pense pas pouvoir être là à temps.

On me propose de me mettre sur le dos. Je n'aurai pas imaginé que me retrouver en position gynéco me ferait tant de bien. En même temps, je demande si je peux avoir le gaz. J'aurais demandé la péri, si je n'avais pas pertinemment su que c'était trop tard pour l'avoir. Je m'en veux presque d'avoir eu cette envie d'accouchement sans. À quoi je pensais donc ?

Le gaz me soulage un peu. La douleur est toujours extrêmement là, mais mon cerveau s'embrume quelques secondes à chaque respirée. J'apprécie !

Je pense que les vraies poussées ont dû commencer vers 10h30. L'apprentie SF s'habille. Elles doivent désormais mettre des lunettes et casaque, en plus des gants. Ces poussées me soulagent incroyablement. Je bloque ma respiration et je relâche tout mon bas du corps. Je pousse, sans pousser, en démoulant, en sentant bébé descendre et appuyer, l'ouverture se faire. C'est très bizarre à décrire. Sentir la fin se rapprocher me permet de tenir le coup, de me soulager.

Je crois que c'est vers la 5-6e poussée que je sens en moi que c'est la bonne. Alors que je relâchais et n'arrivait pousser que 2x par contraction, je ne relâche pas cette fois. Je reprends mon souffle une fois, deux fois, trois fois, sans relâcher. Je sens la tête qui passe, c'est doux, c'est calme, comme au ralenti.

On me dit de m'arrêter. Je dis, mais seule Carole m'entend, que je ne sais pas comment faire pour m'arrêter. J'apprendrais après que j'avais pourtant bien diminué la poussée. Bébé a le cordon enroulé deux fois autours du cou et sa tête est encore entourée de la poche des eaux intacte à cet endroit. Ils doivent prendre le temps de la couper pour dérouler le cordon. Le cordon sera coupé plus tard pendant le peau à peau. Je ne sais par contre pas s'il avait bien arrêté de pulser comme je le souhaitais.

Puis une dernière poussée pour faire sortir les épaules. Ça s'écartèle, c'est rapide, puis je sens tout son corps glisser et c'est... fini. Je n'ai plus la moindre douleur, rien. Elle est partie.

Bébé est remonté sur mon ventre, j'aperçois en ouvrant les yeux que c'est un ptit gars : Aloïs. Olivier va être content. Il est 11h05. Je l'appelle, il est 11h13.

Aloïs restera sur moi en peau à peau plus d'une heure. Il ne cherche, ni n'accepte de téter. On nous laisse seuls pour nous découvrir et faire connaissance. C'est moi qui le pèse et l'habille. Il fait 3.980 kg et 51 cm.

Retour en chambre vers 13h, debout sur mes jambes en poussant son petit berceau. Je n'ai eu ni déchirure, ni épisio. C'est fou d'être si bien, si vite après une telle aventure, après tout ça. Olivier arrive vers 13h30.

Très beau récit. Tu as accouché où ? Félicitations et bienvenu à Aloïs ;)

*****
Maman de 3 lutins de 2012, 2014 et 2017

Ah ben je vois que ça date de juillet déjà ;)

*****
Maman de 3 lutins de 2012, 2014 et 2017

C etait a vevey.

Et oui deja presque 9 mois, ca passe trop vite ;)

******
Après 4 ans d'essais, la perte de 6 Bibous,
Bout'Chou est né, le 29 décembre 2010, à 13h52, 4085 gr et 49.5 cm
Après 7 mois d essais et sans traitement,
Yoda est né le 19 jullet 2013, a 11h05, 3980 gr et 51 cm

Aux Coeurs Croisés : Monitrice de portage (écharpe, mei tai et préformé) et conseillère en couches lavables

Merci Tofsi!
J'ai mis ton lien sur le thread des récits de naissances.
C est chouette d en avoir plusieurs qui se déroulent en maternité avec peu d interventions, peu de sages femmes différentes, peu de geste médicaux.
Dommage que tu ait été obligée de tout de même recevoir cette perf d ocytocine!

En tout cas merci du partage et belle vie a ton Yoda! :-)
Quelle fureur féline pendant ton accouchement dis donc...envie de mordre les mains de ta Doula! Lol


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Non mais a fond!!!! Je lui ai dit qu elle l avait échappé belle ;)

Et pour l ocyto, voila quoi. Ca a ete dur des ce moment, mais rapide. Aurai je mieux supporté du moins dur mais plus long ? J en ai aucune idee.

Je n ai pas de regret sur mon accouchement !

******
Après 4 ans d'essais, la perte de 6 Bibous,
Bout'Chou est né, le 29 décembre 2010, à 13h52, 4085 gr et 49.5 cm
Après 7 mois d essais et sans traitement,
Yoda est né le 19 jullet 2013, a 11h05, 3980 gr et 51 cm

Aux Coeurs Croisés : Monitrice de portage (écharpe, mei tai et préformé) et conseillère en couches lavables

Oooh merci pour ce récit <3
Merci de le partager avec nous <3

C'est fou comme de relire ça 9 mois plus tard, ça me fait tout drôle... tellement nostalgique et en même tellement heureuse de ces 9 derniers mois...

Frisettes MamanAndCo

Lilypie Pregnancy tickers