Arrivée d'une demie-soeur...

Pour poser le cadre: il y a 6 ans, le père de mes enfants m'a quittée pour une autre femme. Ils sont toujours ensemble et attendent un bébé pour la fin du mois. Mes enfants vont chez leur père 2 jours par semaine + 1 week-end par mois, ce qui veut dire que chaque 2 semaines, ils sont avec leur père 4 jours de suite. Ils ont aujourd'hui 7, 9 et 12 ans. Ma fille du milieu, celle de 9 ans, vit une période difficile, probablement liée à l'arrivée de cette petite fille. Elle aime beaucoup la nouvelle compagne de son père et est très proche d'elle. Elle est la plus "à vif" des 3, vit chaque chose de façon amplifiée. N'a pas de "zone tampon" autour d'elle, de bouclier, de réserve. Elle est entière et merveilleuse, mais aussi très demandeuse et impatiente. Quand elle rit, elle rit et on a envie et besoin de rire avec elle. Quand il s'agit de sentiments comme la tristesse ou la colère, la tendance est la même. Elle ressasse beaucoup, a tendance à être rapidement inquiète et a beaucoup de peurs, encore aujourd'hui. Ne saurait pas encore gérer un imprévu par exemple.
Depuis quelques mois/semaines, elle pleure parfois longtemps dans mes bras, quand elle rentre de chez son papa, sans trop arriver à verbaliser. Je sens chez elle un mal-être qui me bouleverse. Elle a beaucoup de peine à s'endormir. Dit sans arrêt qu'elle veut rester avec moi, qu'elle ne veut jamais me quitter, que quand elle est chez son papa, je lui manque trop et que quand elle est chez moi, son papa lui manque trop.
Mes interprétations: elle est désécurisée car elle perd sa place privilégiée auprès de cette femme qui va devenir maman à son tour et la délaisser?
Elle est en train d'intégrer concrètement la séparation de ses parents, en constatant que cette petite fille aura toujours son papa ET sa maman ensemble avec elle.
Je suis pas très "aide extérieure", thérapie, etc , convaincue que les outils que l'on met en place par soi-même sont les plus adaptée et qu'on a en nous des ressources précieuses et cachées.
Mais là... je suis un peu dépassée. Je suis preneuse d'expériences, d'idées, surtout de livres à lui lire, de contes, de pistes à explorer et pourquoi pas de personne à aller voir (je me remets en question sur cela aussi...).
Je sens qu'elle doit retraverser des étapes depuis sa naissance. Aussi comme si elle se sentait déracinée, déplacée, je ne sais pas comment dire. Et ça accentue ses angoisses. Ca l'apaise quand je lui parle de quand elle était dans mon ventre par exemple.
Nous faisons ensemble du yoga, de la relaxation (respiration, attention, chasser les idées, etc). Ca l'aide et elle arrive à utiliser ces outils seule parfois.

Ca me parle ce que dit Dodie, parce qu’à 9 ans, j’ai aussi traversé une période émotionnellement très difficile pour des raisons diverses et variées et je m’en souviens encore très fortement, près de 30 ans plus tard.

Par contre, moi je suis très psy, et avec le recul, je pense que ça m’aurait fait du bien d’en voir un, du moins une personne formée pour aider les enfants en souffrance.
On a beau avoir le plus souvent les ressources en nous (c’est vrai, mais pas toujours!) pour guérir, ça aide d’avoir une personne complètement neutre à la situation pour vider son sac, un regard extérieur qui peut guider un peu. On arrive pas toujours à parler à ses parents comme on peut parler à un inconnu, pour peu qu’il soit bienveillant.

En tout cas, je lui souhaite de se sentir vite mieux, c’est déjà pas facile en tant qu’adulte, mais c’est d’autant plus éprouvant quand on est enfant et qu’on doit faire avec des émotions qui sont plus grandes que soit.

Maman de O. dans les étoiles (27.02.2018) et de N. sur terre (17.05.2019)