Voilà on est le 15 août 2010... cette date me ramène 1 an en arrière, car ma DPA était précisément le 15 août 2009... mais ça ne c'est pas passé comme prévu. En fait rien dans ma grossesse ne s'est passé comme prévu, tout a été compliqué, source de soucis, et encore aujourd'hui j'ai de la peine a être simplement épanouie et a profiter de l'instant présent. Tout ça a laissé des traces, je pense que j'ai besoin que ça sorte, de le raconter. J'en ai souvent parlé, rarement de tout en même temps, parce que tant de galères, c'est pas ce qu'on a envie de raconter... ni d'entendre. Donc pour celles que ça intéresse voilà mon histoire, l'histoire de la naissance de mon merveilleux petit garçon.
Partie 1, la conception: l'histoire commence en début 2008, après 2 ans d'essais infructueux, case PMA et diagnosic: pas de grossesse possible naturellement parce que mon mari comme tant d'hommes aujourd'hui a des problèmes de fertilité. Seule solution possible FIV-ICSI. Bon, pas le choix, on se lance, un peu à l'inconnu et à l'aveuglette (j'avais pas la chance de connaître ce forum). Traitement assez mal supporté à cause des effets secondaires mais le résultat du traitement est formidable, une jolie petite équipe de foot nous attend. Deux embryons seront implantés le lundi et les neuf autres sont toujours au frais dans un congélateur.
En tout cas, je reprends mon cours de vie habituel, j'essaye de pas trop y penser. Bref 2 semaines plus tard, prise de sang le matin et dans l'aprem coup de téléphone. « Ca y est madame, vous êtes enceinte, félicitations! ». Trop beau, et au premier essai du traitement en plus...
Partie 2, la grossesse: ça commence par une petite période d'euphorie, on se dit qu'on va pas trop s'emballer avant les 3 premiers mois, mais voilà, qu'à la 4ème semaine déjà premier séjour aux urgence pour cause de saignements, heureusement sans gravité, puis à la 9ème semaine, rebelote mais saignements bcp plus importants. Je suis mise à l'arrêt pour cause de décollement du placenta. Une semaine plus tard re-retour aux urgences, toujours pareil, mais encore plus de sang et des caillots, panique totale. Après avoir attendu plus de 7 heures (!!!) dans l'angoisse, enfin c'est mon tour. En fait bébé va toujours bien, mais ces pertes sont toujours de plus en plus impressionnantes. Le pire ils me font la morale parce que j'ai des traces de jeûne dans mes urines... forcément après 7 heures à attendre sans boire ni manger... bref. Au moins cet épisode dramatique nous aura appris à téléphoner avant pour savoir la taille de la file d'attente lors des prochains épisodes du genre. Je me souviens plus de combien de fois au total on allé aux urgences, trop souvent, à la fin je me suis presque habituée aux saignements, je n'allais même plus aux urgences, j'attendais mes contrôles habituels. Après avoir été à l'arrêt pendant près de deux mois, dans une grande partie au lit quasiment strict, je tourne en rond, et la gygy m'accorde de pouvoir reprendre le travail à 10% puisque le tout s'est enfin recollé. Nous sommes alors aux alentours du 4ème mois de grossesse seulement. 10% c'est pas grand-chose, mais ça m'a fait du bien de revoir les collègues, de pouvoir rebouger, d'avoir comme un droit de ressortir, puis ensuite j'ai même pu augmenter à 40%, vu que ça allait bien. Le 4ème et 5ème mois ont été relativement tranquilles, les mois les plus serins de ma grossesse. Quelques problèmes d'anémie parci-parlà, mais pas trop grave. Puis vint le génial contrôle du diabète gestationnel... On m'avait dit: « si y'a un problème on vous téléphone! »... tu parles, je l'attends toujours ce téléphone, en fait j'ai du attendre mon prochain contrôle, presque 4 semaines plus tard pour apprendre que je faisais du diabète gestationnel. Du coup nombre de semaines perdue pour corriger mon taux de sucre. Gros coup de stress, rendez-vous en urgence chez le diabétologue, on m'explique, blabla, résultat 10 piqures par jour! 3 d'insuline et 7 pour vérifier le taux de sucre dans le sang. Là c'est un peu le coup de massue. Déjà que je me sens pas très bien, que plus la grossesse avance moins j'arrive à dormir, et que plusieurs autres soucis classiques liés à grossesse en plus de l'épisode toujours présent du décollement... coup de blues, mais on y croit.
Partie3, l'avant-accouchement: DPA prévu le 15 août, mais comme forme physique assez déplorable, je me met une date limite personnelle pour accepter ou faire des invitations à fin juin. Le samedi 27 juin je devais faire mon dernier souper avec des copines, le dernier de prévu avant le 15 août, ça paraissait raisonnable, non? 27 juin au matin perte du bouchon muqueux, douleur suspectes, des contractions peut-être? Re-petit tour aux urgences de la maternité, le chemin ça va, on maîtrise, et heureusement parce que je peux vous dire que c'est pas la dernière fois qu'on l'aura fait celui-là, sauf que cette fois j'ai le droit d'aller direct en salle d'accouchement pour examen car entre-temps je suis à 33sa. Effectivement on mesure mes contractions, le col a effectivement bougé, 1er médoc pour faire stopper les contractions, ça marche pas. 2ème chance avec un autre produit, ouf ça marche... je veux pas accoucher en juin, c'est prévu en août!!! Hospitalisation au 4ème étage du CHUV, ça tombe bien on a déjà fait le 2ème, le 3ème et le 7ème avec la PMA, ça change. Me voici donc en lit strict, le top du top, on peut même pas se lever pour aller aux toilettes, je savais pas que ça existait, maintenant je sais... Comme j'ai peur de m'ennuyer je téléphone à tout va pour encourager les visites. Et ça marche, plein de visites, youpi, sauf que après 2 jours ils doivent arrêter le produit qui fait effet contre les contractions et repasser à un autre. J'ai l'impression que les contractions reprennent mais on me dit que c'est pas possible, ça se voit pas sur le monitoring. Mais moi depuis le lundi après-midi je commençais à avoir bien mal, passe la nuit (pas top, même si rien sur la machine, je les sens bien moi ces contractions). Mardi, pic des visites, ça ne désemplit pas, c'est super gentil tout ces gens qui sont venus, mais moi je suis au supplice, et toujours on me croit pas trop pour les contractions car ça ne marque pas sur ce moniteur à la noix. Tout de même les médecins commencent à trouver mes plaintes suspectes et conseillent à mon mari qui était sensé partir le lendemain en voyage de rester si il veut être sûr de voir l'accouchement. La nuit du mardi au mercredi était un calvaire, j'ai eu l'impression de ne pas fermer l'oeil de la nuit. Le matin suivant, petite satisfaction: on est en juillet, au moins je n'accoucherais pas en juin, psychologiquement quand on est sensée accoucher en août ça fait mieux. Les médecins arrivent, constatent l'imparable, bébé est en train d'arriver. Echec du lit strict+médocs contre contractions, l'idée était d'attendre au moins jusqu'à 34 semaines.
Partie4: l'accouchement, le dénouement. 2ème et ultime voyage en salle d'accouchement. Mon mari très stressé arrive avec mon muffin au chocolat blanc que j'avais commandé, mais pas le droit de manger, grrr. Perfusion dans chaque main cause diabète gestationnel, future maman complètement sonnée par ce qui lui arrive, pas prête du tout pour accoucher mais pas le choix. Dans la salle pour l'instant la parturiente, le gentil mari, la SF et 1 étudiant en médecine qui veut/doit participer à un accouchement. Arrivée vers 9h dans la salle d'accouchement. Le travail est long, très long, par contre, après avoir souffert pendant 2 jours et 2 nuits, n'avoir que peu dormi, quand on me propose la péridurale, c'est comme un cadeau du ciel. La péri a super bien marché, ça m'a permis de me reposer et même de dormir un peu! Dans l'aprem ça n'avance que lentement, on m'injecte un produit pour accélérer les choses. On arrive dans la soirée, je peux enfin commencer à pousser. Mon mari me tient une main, l'étudiant en médecine (très sympa d'ailleurs) l'autre. Je pousse, je pousse, mais bébé coince un peu. Les médecins s'impatientent, il faut dire que accoucher à 33 semaines demande un bataillon très fourni de participants, la plus grande salle d'accouchement du CHUV n'était pas trop petite. J'ai en effet eu le droit si je me souviens bien à 2 SF, 2 infirmières, 2 médecins, 2 pédiatres. Il fallait tout à double, je me demande si pour des jumeaux ils sont 4??? Du coup tout le monde attend, et on décide pour moi que ça fait trop longtemps, alors épisiotomie, forceps, je pousse et enfin mon petit bonhomme qui vient au monde. Mon mari m'a dit plus tard qu'il a crié dès sa naissance, mais moi j'étais tellement submergée par les émotions, par les 3 jours et 2 nuits de contractions, par tout se qui c'est passé, que j'ai pas réalisé grand chose sur le moment. D'ailleurs ils ne m'ont posé mon bébé qu'environ 5-10 secondes sur moi puis il me l'ont pris, parce que forcément prématuré ils devaient s'en occuper. Pourtant bon poids de 2kg460 pour 48 cm et excellent test apgar. Mon mari est resté avec moi et l'étudiant faisait la navette entre notre bébé et nous pour nous amener des nouvelles. Il avait l'air tout ému lui aussi, c'était chou à voir.
Partie 5, après l'accouchement: La « cerise non voulue » sur le gâteau, c'est que après avoir eu un problème de décollement du placenta au début de grossesse, celui-ci c'est tellement bien recollé, qu'il ne voulait pas sortir... intervention interminable de la doctoresse pour le sortir, qui a ensuite du tout recoudre. Ce fut long, très long, je n'avais pas mon bébé, j'avais froid, soif, faim (me réjouissait de mon muffin tiens), mais pas le droit de boire ou manger tant que la péridurale fait tjrs effet. Vers 23h00 (alors que bébé né avant 19h00), on m'amène avec le lit en néonatologie pour le voir, qu'il est beau! Il dort tranquillement dans la couveuse, je peux pas le prendre car trop faible et au bout du rouleau, mais me réjouis du lendemain. Peu avant minuit, enfin dans une chambre, je vais pouvoir me reposer, de l'accouchement, de la grossesse, du traitement PMA, car ça y est on y est arrivés, car même si bébé en néonatologie, il va super bien compte tenu des circonstances. Il est temps de casser la croûte, enfin! Je demande à mon mari mon muffin et il me dit: « euh, mais je l'ai mangé, c'est que j'ai eu faim moi cet après-midi... »
Partie 6, épilogue: Voilà, après 1 jour mon bébé a quitté les soins continus (4ème) pour l'hospitalisation (8ème étage) alors que moi j'étais au 6ème et ai visité des gens au 5ème! Ayant fait tout les étages de la maternité, il est temps que mon histoire s'arrête. Sachez que mon bébé est sorti après 20 jours seulement de l'hôpital, que tout c'est bien passé, même si très dur d'avoir son bébé à l'hôpital dès la naissance et affreux de rentrer sans lui à la maison.
C'est pas le genre d'histoire que je souhaite à personne. De devoir accoucher comme ça, en avance après des difficultés de conception et une grossesse pas évidente, je sais il y a nettement pire, mais quand on est pas préparé dans la tête difficile de réaliser ce qui se passe. J'ai l'impression d'être complètement passée à côté de mon accouchement et de ma grossesse. J'ai été paralysée par mes craintes. Je souhaite et je sais que pour BB2 s'il doit arriver, les choses seront très différentes, et souhaitons-le, pour le meilleur.
Merci à celles qui sont arrivées jusque là de m'avoir lue. Ca m'a fait énormément de bien de mettre mon histoire par écrit.
Récit de ma grossesse et de mon accouchement, en principe il y a 1 an... (exagérément long)
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Quand je constate l'humour et le recul que tu arrives à avoir en relatant cette histoire qui n'est pas drôle, je me dis que ce petit bonhomme a une maman aux nerfs bien solides. Vu que lui a également tout l'air d'être un battant, vous formez une jolie paire capable d'affronter n'importe quoi dans la vie ! Et n'oublions pas le papa un rien vorace mais certainement charmant.
Merci pour ce
Merci pour ce témoignage.
Pour avoir également vécu dès le 7ème mois de grossesse des complications et des suites d'accouchement mémorables...jusqu'à aujourd'hui 3ans et demi plus tard...L'humour et parfois la forme la plus appropriée dans mon cas pour cacher un désarroi, une tristesse, des douleurs enfouies qui peuvent resurgir bien tard.
Plus on a des problèmes de santé important plus dans mon cas on développe de la résistance afin de surpasser les difficultés, l'humour était mon seul moyen pour arriver à survivre alors que j'avais perdu mes jambes, la parole, et ne supportait plus les bruits...heureusement aujourd'hui c'est tout bon...
Je ne souhaite à personne de se rendre compte que cela soit à 21ans ou à + 40ans que notre corps peut parfois nous lâcher sans crier garde et les séquelles quoique l'on dise même si on est battante et solide sont et seront présentes tout au long de notre vie.
Pour avoir également vécu dès le 7ème mois de grossesse des complications et des suites d'accouchement mémorables...jusqu'à aujourd'hui 3ans et demi plus tard...L'humour et parfois la forme la plus appropriée dans mon cas pour cacher un désarroi, une tristesse, des douleurs enfouies qui peuvent resurgir bien tard.
Plus on a des problèmes de santé important plus dans mon cas on développe de la résistance afin de surpasser les difficultés, l'humour était mon seul moyen pour arriver à survivre alors que j'avais perdu mes jambes, la parole, et ne supportait plus les bruits...heureusement aujourd'hui c'est tout bon...
Je ne souhaite à personne de se rendre compte que cela soit à 21ans ou à + 40ans que notre corps peut parfois nous lâcher sans crier garde et les séquelles quoique l'on dise même si on est battante et solide sont et seront présentes tout au long de notre vie.
Merci pour ce commentaire,
Merci pour ce commentaire, heureuse que toi aussi tu t'en soit sortie. La durée efface et atténue bien des souvenirs douloureux heureusement, et avec le temps ça va mieux. Je pense que je vais réécrire toute cette histoire "au propre", pour moi déjà (j'ai quand même encore omis d'autres choses, il y en a déjà assez), et peut-être si il voudra le lire plus tard, pour mon fils. Rien que le fait de réécrire ça, m'a permis de revivre un peu tout ça, et j'ai moins l'impression d'avoir passé à côté. Et même si je sais que jamais je rattraperai les moments perdus, je pense que je suis prête à passer par dessus pour passer à autre chose.
Je te souhaite tout de bon pour la suite.
Je te souhaite tout de bon pour la suite.
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Ouf quand même une fin
Ouf quand même une fin heureuse.. parce qu'avec toutes ces péripéties et tout les soucis que tu as eu pfff tu as dû etre bien courageuse pour affronter tout ça!!
Je te souhaite tout de bon avec ton tit bonhomme et j'espère vraiment que si un jour il y a BB2 que tout se passe bien... C'est bon là t'as donné!! :)
bisous bisous
Je te souhaite tout de bon avec ton tit bonhomme et j'espère vraiment que si un jour il y a BB2 que tout se passe bien... C'est bon là t'as donné!! :)
bisous bisous