Sur l'accouchement - à toutes celles qui sont intéressées (très long)
Publié : jeu. déc. 13, 2007 11:37 am
J'ai trouvé ce texte magnifique... Je vous le fait partager... J'essaie de trouver l'auteur...
Les douleurs laissent des traces même si le temps les efface peu à peu. Une douleur de cur, une douleur de lâme restera vive très longtemps, beaucoup plus de temps quune blessure physique. Il y a de ces douleurs muettes quon ne pourra jamais dire. La maladie et les souffrances du corps, on les abandonnera plus facilement derrière soi
Et la douleur dune femme au bout du voyage ? Une femme au bout de sa plénitude, qui a porté la vie à labri de son corps ? Elle va donner le jour à son enfant, puis sen séparer en quelque sorte, pour la première fois. Heureusement, on oublie la souffrance mais elle nous laisse comme une empreinte. Cest étrange. Douleur puissante dune intensité incroyable, belle et enivrante aussi. Cest peut-être plus le souvenir démotions intenses qui mhabite encore aujourdhui. Je vais tenter de vous raconter
Comment pourrais-je nommer cette première douleur qui ma étreint le corps et le cur au bout dune si longue attente, sinon en me souvenant de la joie intense que jai ressentie ? Mon enfant est là, tout prêt : bientôt, dans quelques heures, je pourrai enfin le tenir dans mes bras. Mais au prix de quel courage, de quels efforts, de quelle souffrance ? Quand on sait ce quune femme endure pour mettre au monde son bébé ! Tant de sentiments contradictoires qui se bousculent : la peur face à linconnu (même pour mon deuxième, cétait encore si neuf pour moi), lexcitation, la joie, etc.
Puis, passées ces premières heures où la douleur sinsinue petit à petit, dabord irrégulière et légère, jai senti le besoin de misoler pour mieux lapprivoiser.
La première fois, je métais complètement trompée. Jai cru que je pouvais maîtriser cette force de la nature et être plus forte. Ce nest pas possible. Je ne lai compris quaprès. On ne peut pas se battre contre cette douleur, car on y perdrait ses forces Il faut entrer dedans et laccepter, la prendre et laccompagner. Cest ce qui ma aidée. La meilleure comparaison que jai trouvée dans le livre dIsabelle Brabant est la vague, toute petite au début qui vous emporte comme un petit bouchon, à chaque fois plus loin du rivage, à chaque fois plus haut : Mais les vagues reviennent toujours au rivage . Cest une phrase très importante. Il ne faut pas loublier. Elle aide à garder son calme et sa respiration malgré la tempête. Et même si la terre a complètement disparu à lhorizon et que les vagues déferlent les unes après les autres et vous malmènent, il faut penser au beau temps, au calme qui va revenir : après la pluie, il y a toujours le beau temps ! Peut-être a-t-on besoin de quitter sa rive pour accoster sur une autre, plus belle encore, où nous attend lêtre aimé tant désiré.
Et ces dernières vagues si fortes dintensité paraissent vous submerger et anéantir vos dernières forces. A moi, elles mont coupé le souffle. Jai cru, lespace dun instant, que tout était fini. Alors jai oublié le reste : les enseignements, la respiration, les gens qui mentouraient, et guidée par lamour au fond de moi, je suis comme entrée en transe. Jai vraiment dit oui à la douleur.
A ce moment-là, on touche à quelque chose de si fort et dindicible. La naissance et la mort sont très proches. Les dernières douleurs mont fait penser à la mort. Cest peut-être cela quil faut savoir accepter : accepter nest pas renoncer mais reconnaître nos faiblesses et notre humanité aussi. A travers cela, on découvrira la grandeur de nos ressources. Il ny a plus que lamour qui vous guide dans cette danse avec la douleur, lamour qui vous aide à rester en vie pour lautre, pour lui donner le meilleur Pour cela, il faut sans doute mourir un peu. Devenir mère, cest accepter de mourir un instant. Cest un passage. Quand on passe au-delà de cette mort, on laisse derrière soi tant de futilités et on est transformé
En échange, on donne et on reçoit un merveilleux cadeau, le plus beau : la vie. Après, on comprend combien cétait important daller jusquau bout. On emporte avec soi quelque chose dinfiniment précieux. Cest une force pour lavenir que seule la souffrance nous a permis de connaître. Désormais, plus rien ne sera comme avant. Il y aura cet enfant, mais aussi le savoir et la connaissance : la sagesse dune mère qui a donné la vie au prix quelle seule connaît, car chaque histoire, parmi toutes celles des femmes qui ont accouché depuis la nuit des temps, est unique. La mienne nest quun grain de sable que je laisse sur le rivage, là où la vague ma déposée un jour.
Jai juste envie, en conclusion, dajouter ceci : Nayons plus peur doser aller jusquau bout du voyage .
Les douleurs laissent des traces même si le temps les efface peu à peu. Une douleur de cur, une douleur de lâme restera vive très longtemps, beaucoup plus de temps quune blessure physique. Il y a de ces douleurs muettes quon ne pourra jamais dire. La maladie et les souffrances du corps, on les abandonnera plus facilement derrière soi
Et la douleur dune femme au bout du voyage ? Une femme au bout de sa plénitude, qui a porté la vie à labri de son corps ? Elle va donner le jour à son enfant, puis sen séparer en quelque sorte, pour la première fois. Heureusement, on oublie la souffrance mais elle nous laisse comme une empreinte. Cest étrange. Douleur puissante dune intensité incroyable, belle et enivrante aussi. Cest peut-être plus le souvenir démotions intenses qui mhabite encore aujourdhui. Je vais tenter de vous raconter
Comment pourrais-je nommer cette première douleur qui ma étreint le corps et le cur au bout dune si longue attente, sinon en me souvenant de la joie intense que jai ressentie ? Mon enfant est là, tout prêt : bientôt, dans quelques heures, je pourrai enfin le tenir dans mes bras. Mais au prix de quel courage, de quels efforts, de quelle souffrance ? Quand on sait ce quune femme endure pour mettre au monde son bébé ! Tant de sentiments contradictoires qui se bousculent : la peur face à linconnu (même pour mon deuxième, cétait encore si neuf pour moi), lexcitation, la joie, etc.
Puis, passées ces premières heures où la douleur sinsinue petit à petit, dabord irrégulière et légère, jai senti le besoin de misoler pour mieux lapprivoiser.
La première fois, je métais complètement trompée. Jai cru que je pouvais maîtriser cette force de la nature et être plus forte. Ce nest pas possible. Je ne lai compris quaprès. On ne peut pas se battre contre cette douleur, car on y perdrait ses forces Il faut entrer dedans et laccepter, la prendre et laccompagner. Cest ce qui ma aidée. La meilleure comparaison que jai trouvée dans le livre dIsabelle Brabant est la vague, toute petite au début qui vous emporte comme un petit bouchon, à chaque fois plus loin du rivage, à chaque fois plus haut : Mais les vagues reviennent toujours au rivage . Cest une phrase très importante. Il ne faut pas loublier. Elle aide à garder son calme et sa respiration malgré la tempête. Et même si la terre a complètement disparu à lhorizon et que les vagues déferlent les unes après les autres et vous malmènent, il faut penser au beau temps, au calme qui va revenir : après la pluie, il y a toujours le beau temps ! Peut-être a-t-on besoin de quitter sa rive pour accoster sur une autre, plus belle encore, où nous attend lêtre aimé tant désiré.
Et ces dernières vagues si fortes dintensité paraissent vous submerger et anéantir vos dernières forces. A moi, elles mont coupé le souffle. Jai cru, lespace dun instant, que tout était fini. Alors jai oublié le reste : les enseignements, la respiration, les gens qui mentouraient, et guidée par lamour au fond de moi, je suis comme entrée en transe. Jai vraiment dit oui à la douleur.
A ce moment-là, on touche à quelque chose de si fort et dindicible. La naissance et la mort sont très proches. Les dernières douleurs mont fait penser à la mort. Cest peut-être cela quil faut savoir accepter : accepter nest pas renoncer mais reconnaître nos faiblesses et notre humanité aussi. A travers cela, on découvrira la grandeur de nos ressources. Il ny a plus que lamour qui vous guide dans cette danse avec la douleur, lamour qui vous aide à rester en vie pour lautre, pour lui donner le meilleur Pour cela, il faut sans doute mourir un peu. Devenir mère, cest accepter de mourir un instant. Cest un passage. Quand on passe au-delà de cette mort, on laisse derrière soi tant de futilités et on est transformé
En échange, on donne et on reçoit un merveilleux cadeau, le plus beau : la vie. Après, on comprend combien cétait important daller jusquau bout. On emporte avec soi quelque chose dinfiniment précieux. Cest une force pour lavenir que seule la souffrance nous a permis de connaître. Désormais, plus rien ne sera comme avant. Il y aura cet enfant, mais aussi le savoir et la connaissance : la sagesse dune mère qui a donné la vie au prix quelle seule connaît, car chaque histoire, parmi toutes celles des femmes qui ont accouché depuis la nuit des temps, est unique. La mienne nest quun grain de sable que je laisse sur le rivage, là où la vague ma déposée un jour.
Jai juste envie, en conclusion, dajouter ceci : Nayons plus peur doser aller jusquau bout du voyage .