Récit de la naissance de Gabriel (très très très très long !)
Publié : ven. mars 07, 2008 3:04 pm
Flashback… Le grand frère de Gabriel, Samuel, est né en 2004 avec 10 jours de retard. Provocation, dilatation express et péridurale loupée… Même si au bout du compte tout s’est bien passé, cet accouchement m’a laissé une grosse frustration. Surtout du fait des 10 jours de retard et du fait que ce ne soit pas la nature qui ait décidé du jour de la naissance de mon fils.
Retour sur ma fin de grossesse… Mon terme était fixé au 15 février 2008. Je voyais arriver la date persuadée quelque part de repartir dans le schéma du dépassement de terme, de l’attente trop longue, du manque de spontanéité de la provocation… Grossesse fatigante. Sciatique, acidité d’estomac, mauvais sommeil, anémie, contractions, etc… Rien de grave mais ça n’a pas aidé à arriver fraiche et dispose au jour J. Semaine du 11 février… je sens moins bébé bouger. J’ai arrêté de travailler depuis une semaine, tout est prêt, là, véritablement, j’attends. Avec l’angoisse du retard, de démarrer le travail quand mon mari ne serait pas là, etc… Mardi 12 février… grosse déprime, les hormones qui chutent ? Etrangement, pour la première fois depuis longtemps, pas une contraction. Mercredi 13 février… je sens mon énergie remonter. Dès la fin de la matinée j’ai des petites contractions. L’après-midi mon fils est à la crèche, mais au lieu de faire la sieste, je finis ma lessive, prépare un bon souper… annoncé à mon mari comme celui de la Saint-Valentin en avance, on ne sait jamais. Le soir, nous regardons au lit une série jusqu’à près de minuit. Tout est calme.
14 février… 2 h. 52 du matin… Je suis réveillée par une contraction. Et je croise le regard de mon mari qui, étrangement, s’est réveillé en sursaut en même temps que moi. Les contractions continuent, toutes les trois à 5 minutes. Elles sont supportables, mais je « sais ».
4h49 j’appelle la maternité, on me dit de venir gentiment.
Par là au milieu, alors que mes contractions bien que supportables font quand même mal, je vous écris sur le forum ;)
5h52 j’appelle ma maman, qui doit garder mon fils.
6h15 nous amenons mon fils chez ma maman, et prenons encore un bon café en famille.
6h50 nous arrivons à la maternité d’Aigle. La sage-femme qui me prend en charge n’est pas une inconnue : elle s’est également occupée de moi lors de mon arrivée en 2004, et je la connais en dehors ! Ca fait plaisir d’être accueillie par une copine…
De 7h00 à 7h45, examen, monitoring… mes contractions sont fortes mais pas encore régulières. Mon col est mou, postérieur et ouvert à 1 doigt. La nouvelle sage-femme qui m’a prise en charge (7h00 c’est la « relève de la garde ») ne sait pas encore si on va me garder. Je suis envoyée faire un tour à la cafétaria, je dois revenir à 9 heures. Mon mari s’inquiète de savoir s’il doit partir travailler ou non, moi je me pose bien moins de questions…
De 8 à 9, nous buvons donc le café, enfin entre deux contractions. A 8h55 je vais aux toilettes, il y a une goutte de sang. Certainement pas le bouchon muqueux – je pense que je l’ai déjà perdu progressivement ces derniers temps celui-ci – mais c’est un signe que ça travaille…
A 9 heures, après avoir grimpé 3 escaliers à pieds (merci mon cher mari…) j’arrive grimaçante à la réception de la maternité. Rien qu’en me voyant, la sage-femme sait que je ne vais effectivement pas rentrer chez moi aujourd’hui. Elle m’examine… je suis à 4 cm. Eh oui, je les avais bien avertis que je dilatais vite…
9h10… je suis installée en salle d’accouchement, on me pose un cathéter. Ca continue à contracter joyeusement. Quand on me demande si je veux la péridurale, j’accepte avec enthousiasme ! On me dit que je gère très bien, l’anesthésiste est en route, dans la salle d’à côté qq serait totalement en train de flancher.
10h30… Péridurale posée par un anesthésiste très sympa et surtout compétent : la péridurale est réussie ! A noter qu’elle n’insensibilise pas tout en bas, l’anesthésiste m’expliquera plus tard que c’est parce qu’elle est posée en L3 pour surtout anesthésier le ventre en cas de césarienne.
11h15 je suis à 5 cm, ça stagne. On me rompt donc la poche des eaux et découvre que j’ai du méconium dans mon liquide amniotique. Donc dès que bébé aura la tête dehors, il faudra lui aspirer les voies respiratoires avant son 1er cri.
11h50 ça n’a pas bougé, mais ça fait tout de même bien mal. On m’injecte donc un produit pour renforcer la péri ainsi que du sinto pour renforcer les contractions.
Jusque là, ça se passe bien joyeusement, je plaisante avec tout le monde, il fait beau, je suis couchée sur le côté avec une vue superbe sur les Alpes valaisannes…
Un peu avant midi la sage-femme quitte la salle. J’ai déjà des sensations bizarres. 2 minutes après je demande à mon mari de sonner… j’ai envie de pousser ! Donc j’ai dilaté de 5 cm en… euh… on ne saura jamais, mais une fois de plus j’ai battu un record !
Branle-bas de combat dans la maternité… Dans la salle d’à côté, l’autre future maman est synchrone avec moi ! Du coup je perds ma sage-femme attitrée, c’est celle qui devait faire la nounou qui me prend en charge. J’apprendrai plus tard qu’à ce moment-là, il n’y a plus personne à la maternité, toutes les sf sont en salle d’accouchement…
Je pousse couchée sur le côté droit, le bras gauche accroché à un espèce de machin pendant du plafond, le droit malmenant l’épaule de mon mari, le pied gauche contre l’épaule de la sage-femme et le droit je sais plus lol Malgré la péri, ça fait drôlement mal. Je suis fatiguée, j’ai de la peine à trouver la force. Donner la vie, c’est un effort démentiel. La sage-femme me conseille de me fâcher. Ca me donne de l’énergie. Je me bats, contre la douleur, contre ma fatigue, contre un découragement qui pointe alors que je suis dans ma dernière ligne droite… Je peux toucher la tête de mon bébé. Il est presque là. Je me bats encore, avec toute l’énergie que je peux trouver… Heureusement ce n’est pas long. Après 20 minutes de poussée, 20 minutes de souffrance (à la fois peu et beaucoup…) à 12h18 Gabriel est né. Il ne crie pas immédiatement – on doit d’abord l’aspirer, très vite. Puis j’entends sa voix. On me le pose sur le ventre, il lâche alors tout le méconium qu’il peut, sympa…. Il avait le cordon autour du cou (un tour).
Que dire de ce que je ressens quand on dépose ce tout petit bébé tout rose contre moi… Je m’étais demandé si je pourrais l’aimer autant que son frère. Réponse… oui, instantanément, comme une évidence. C’est le même émerveillement que la 1ère fois, avec en prime la satisfaction d’un accouchement tel que je le désirais et la confiance d’une mère déjà expérimentée. Et une petite larme discrète qui monte…
Mon périnée est intact, pas un point de suture. Rapidement, je pousse encore une ou deux fois pour expulser le placenta. Je demande à le voir, je l’avais « loupé » la 1ère fois. On m’explique tout, c’est très intéressant.
Pendant plus de 2 heures, nous restons en salle d’accouchement, mon mari Gabriel et moi. Gabriel tête pendant 2 heures ! Quand il a terminé, mon mari lui donne son 1er bain auquel j’assiste debout. Très beau moment… plein d’émotion… je n’avais pas connu un aussi long moment d’intimité et de sérénité la 1ère fois, c’est merveilleux.
Gabriel pèse 3kg100 pour 50 cm et il est magnifique… et il me rappelle tellement son grand frère…
Vers 16 heures, je suis de retour en chambre. Deux heures plus tard, mon 1er fils est là, la famille est réunie… nous sommes quatre désormais…
Toute la frustration ressentie après mon 1er accouchement a disparu. J’ai enfin connu la magie d’un accouchement qui se déclenche tout seul à l’improviste, du départ à la maternité dans la nuit, des choses qui s’enchainent naturellement et sans heurt… J’ai eu l’accouchement que je désirais, j’ai un bébé adorable, calme, qui dort et mange bien et est en pleine forme… De mon côté, malgré un gros coup de fatigue à la fin du séjour à la maternité (fatigue, soucis par rapport à la vie en dehors) tout va bien, un périnée intact sans épisio ni déchirures ça aide à bien se remettre…
De retour à la maison, je prends gentiment le rythme. Ma difficulté : gérer 2 enfants, l’ainé ayant 3 ans et demi. L’allaitement se met bien en place, Gabriel prospère, j’espère qu’il passera bientôt ses nuits. Ma fatigue va mieux.
Je profite de ce récit pour remercier toutes les copinautes du forum, pour votre soutien à la fin de la grossesse, vos réponses à mes questions, vos messages de félicitations… J’ai vraiment vécu tout ça avec vous, et je pense que ça va continuer…
Retour sur ma fin de grossesse… Mon terme était fixé au 15 février 2008. Je voyais arriver la date persuadée quelque part de repartir dans le schéma du dépassement de terme, de l’attente trop longue, du manque de spontanéité de la provocation… Grossesse fatigante. Sciatique, acidité d’estomac, mauvais sommeil, anémie, contractions, etc… Rien de grave mais ça n’a pas aidé à arriver fraiche et dispose au jour J. Semaine du 11 février… je sens moins bébé bouger. J’ai arrêté de travailler depuis une semaine, tout est prêt, là, véritablement, j’attends. Avec l’angoisse du retard, de démarrer le travail quand mon mari ne serait pas là, etc… Mardi 12 février… grosse déprime, les hormones qui chutent ? Etrangement, pour la première fois depuis longtemps, pas une contraction. Mercredi 13 février… je sens mon énergie remonter. Dès la fin de la matinée j’ai des petites contractions. L’après-midi mon fils est à la crèche, mais au lieu de faire la sieste, je finis ma lessive, prépare un bon souper… annoncé à mon mari comme celui de la Saint-Valentin en avance, on ne sait jamais. Le soir, nous regardons au lit une série jusqu’à près de minuit. Tout est calme.
14 février… 2 h. 52 du matin… Je suis réveillée par une contraction. Et je croise le regard de mon mari qui, étrangement, s’est réveillé en sursaut en même temps que moi. Les contractions continuent, toutes les trois à 5 minutes. Elles sont supportables, mais je « sais ».
4h49 j’appelle la maternité, on me dit de venir gentiment.
Par là au milieu, alors que mes contractions bien que supportables font quand même mal, je vous écris sur le forum ;)
5h52 j’appelle ma maman, qui doit garder mon fils.
6h15 nous amenons mon fils chez ma maman, et prenons encore un bon café en famille.
6h50 nous arrivons à la maternité d’Aigle. La sage-femme qui me prend en charge n’est pas une inconnue : elle s’est également occupée de moi lors de mon arrivée en 2004, et je la connais en dehors ! Ca fait plaisir d’être accueillie par une copine…
De 7h00 à 7h45, examen, monitoring… mes contractions sont fortes mais pas encore régulières. Mon col est mou, postérieur et ouvert à 1 doigt. La nouvelle sage-femme qui m’a prise en charge (7h00 c’est la « relève de la garde ») ne sait pas encore si on va me garder. Je suis envoyée faire un tour à la cafétaria, je dois revenir à 9 heures. Mon mari s’inquiète de savoir s’il doit partir travailler ou non, moi je me pose bien moins de questions…
De 8 à 9, nous buvons donc le café, enfin entre deux contractions. A 8h55 je vais aux toilettes, il y a une goutte de sang. Certainement pas le bouchon muqueux – je pense que je l’ai déjà perdu progressivement ces derniers temps celui-ci – mais c’est un signe que ça travaille…
A 9 heures, après avoir grimpé 3 escaliers à pieds (merci mon cher mari…) j’arrive grimaçante à la réception de la maternité. Rien qu’en me voyant, la sage-femme sait que je ne vais effectivement pas rentrer chez moi aujourd’hui. Elle m’examine… je suis à 4 cm. Eh oui, je les avais bien avertis que je dilatais vite…
9h10… je suis installée en salle d’accouchement, on me pose un cathéter. Ca continue à contracter joyeusement. Quand on me demande si je veux la péridurale, j’accepte avec enthousiasme ! On me dit que je gère très bien, l’anesthésiste est en route, dans la salle d’à côté qq serait totalement en train de flancher.
10h30… Péridurale posée par un anesthésiste très sympa et surtout compétent : la péridurale est réussie ! A noter qu’elle n’insensibilise pas tout en bas, l’anesthésiste m’expliquera plus tard que c’est parce qu’elle est posée en L3 pour surtout anesthésier le ventre en cas de césarienne.
11h15 je suis à 5 cm, ça stagne. On me rompt donc la poche des eaux et découvre que j’ai du méconium dans mon liquide amniotique. Donc dès que bébé aura la tête dehors, il faudra lui aspirer les voies respiratoires avant son 1er cri.
11h50 ça n’a pas bougé, mais ça fait tout de même bien mal. On m’injecte donc un produit pour renforcer la péri ainsi que du sinto pour renforcer les contractions.
Jusque là, ça se passe bien joyeusement, je plaisante avec tout le monde, il fait beau, je suis couchée sur le côté avec une vue superbe sur les Alpes valaisannes…
Un peu avant midi la sage-femme quitte la salle. J’ai déjà des sensations bizarres. 2 minutes après je demande à mon mari de sonner… j’ai envie de pousser ! Donc j’ai dilaté de 5 cm en… euh… on ne saura jamais, mais une fois de plus j’ai battu un record !
Branle-bas de combat dans la maternité… Dans la salle d’à côté, l’autre future maman est synchrone avec moi ! Du coup je perds ma sage-femme attitrée, c’est celle qui devait faire la nounou qui me prend en charge. J’apprendrai plus tard qu’à ce moment-là, il n’y a plus personne à la maternité, toutes les sf sont en salle d’accouchement…
Je pousse couchée sur le côté droit, le bras gauche accroché à un espèce de machin pendant du plafond, le droit malmenant l’épaule de mon mari, le pied gauche contre l’épaule de la sage-femme et le droit je sais plus lol Malgré la péri, ça fait drôlement mal. Je suis fatiguée, j’ai de la peine à trouver la force. Donner la vie, c’est un effort démentiel. La sage-femme me conseille de me fâcher. Ca me donne de l’énergie. Je me bats, contre la douleur, contre ma fatigue, contre un découragement qui pointe alors que je suis dans ma dernière ligne droite… Je peux toucher la tête de mon bébé. Il est presque là. Je me bats encore, avec toute l’énergie que je peux trouver… Heureusement ce n’est pas long. Après 20 minutes de poussée, 20 minutes de souffrance (à la fois peu et beaucoup…) à 12h18 Gabriel est né. Il ne crie pas immédiatement – on doit d’abord l’aspirer, très vite. Puis j’entends sa voix. On me le pose sur le ventre, il lâche alors tout le méconium qu’il peut, sympa…. Il avait le cordon autour du cou (un tour).
Que dire de ce que je ressens quand on dépose ce tout petit bébé tout rose contre moi… Je m’étais demandé si je pourrais l’aimer autant que son frère. Réponse… oui, instantanément, comme une évidence. C’est le même émerveillement que la 1ère fois, avec en prime la satisfaction d’un accouchement tel que je le désirais et la confiance d’une mère déjà expérimentée. Et une petite larme discrète qui monte…
Mon périnée est intact, pas un point de suture. Rapidement, je pousse encore une ou deux fois pour expulser le placenta. Je demande à le voir, je l’avais « loupé » la 1ère fois. On m’explique tout, c’est très intéressant.
Pendant plus de 2 heures, nous restons en salle d’accouchement, mon mari Gabriel et moi. Gabriel tête pendant 2 heures ! Quand il a terminé, mon mari lui donne son 1er bain auquel j’assiste debout. Très beau moment… plein d’émotion… je n’avais pas connu un aussi long moment d’intimité et de sérénité la 1ère fois, c’est merveilleux.
Gabriel pèse 3kg100 pour 50 cm et il est magnifique… et il me rappelle tellement son grand frère…
Vers 16 heures, je suis de retour en chambre. Deux heures plus tard, mon 1er fils est là, la famille est réunie… nous sommes quatre désormais…
Toute la frustration ressentie après mon 1er accouchement a disparu. J’ai enfin connu la magie d’un accouchement qui se déclenche tout seul à l’improviste, du départ à la maternité dans la nuit, des choses qui s’enchainent naturellement et sans heurt… J’ai eu l’accouchement que je désirais, j’ai un bébé adorable, calme, qui dort et mange bien et est en pleine forme… De mon côté, malgré un gros coup de fatigue à la fin du séjour à la maternité (fatigue, soucis par rapport à la vie en dehors) tout va bien, un périnée intact sans épisio ni déchirures ça aide à bien se remettre…
De retour à la maison, je prends gentiment le rythme. Ma difficulté : gérer 2 enfants, l’ainé ayant 3 ans et demi. L’allaitement se met bien en place, Gabriel prospère, j’espère qu’il passera bientôt ses nuits. Ma fatigue va mieux.
Je profite de ce récit pour remercier toutes les copinautes du forum, pour votre soutien à la fin de la grossesse, vos réponses à mes questions, vos messages de félicitations… J’ai vraiment vécu tout ça avec vous, et je pense que ça va continuer…