Ta douce venue au monde mon bébé (mdn)
Publié : mar. janv. 20, 2009 10:34 pm
J'ai écrit un méga long récit, sorry...alors pour celles qui n'auraient pas le courage de tout lire, j'ai mis en gras la partie la plus forte à mes yeux...
Ta douce venue au monde petit Maxim
Etant donné que pour ton frère, j’ai dû être hospitalisée à 34 semaines pour risque d’accouchement prématuré, j’ai redouté chaque contraction pendant toute ma grossesse. Et j’en ai eu beaucoup des contractions, douloureuses ou non, pendant toutes ces semaines. Du coup dès que j’en avais qui se rapprochaient, je me demandais si le fameux moment était arrivé. Et finalement, tu as tenu bon et passé la 37ème semaine, j’étais si heureuse, car cela voulait dire que mon rêve allait être possible : accoucher en maison de naissance (mdn).
Jeudi 1er janvier 2009 au soir, je ressens des douleurs dans le bas ventre et des contractions douloureuses. Je vais me coucher et je ne me sens pas très bien. Je ne sais vraiment pas ce que j’ai et je navigue entre le « j’ai peur de partir trop tôt en mdn » et le « j’ai peur de trop attendre et d’accoucher chez nous ». J’imagine déjà la scène et je me dis que mes draps de lit et mon matelas resteront tâchés à vie si je devais accoucher à la maison. Bref, je parviens à m’endormir et vers 2h du matin, je me réveille avec de fortes contractions, toutes les 3-4 minutes. Je me dis que cette fois ça doit être la bonne, ça va venir. Cela dur près de 2h et je finis par me rendormir. Quelle déception au matin quand je me réveille les bras vides !
Vendredi j’appelle donc Bernadette, ma sage-femme, pour le lui dire et elle veut me voir. Au toucher, le col est favorable, mais selon elle, ce n’est pas un signe d’accouchement imminent. Au monitoring, j’ai beaucoup de contractions et tu vas bien. Mais il faut encore attendre. Elle me propose une grande ballade, mais je suis tellement fatiguée de la courte nuit que j’ai eue, que je préfère larver tout le jour. Le soir, on décide de laisser Louka chez Grand-Ma au cas où tu devais arriver pendant la nuit. Je me couche tôt et quel bonheur de faire le tour de l’horloge.
Samedi 3 janvier au matin, on se demande quand tu pointeras ton nez, car du coup la nuit a été plus que calme. Et soudain, je vais aux toilettes et je perds une partie du bouchon muqueux. Je me dis « chouette, premier signe, même que ça peut encore attendre quelques jours ». Avec papa, nous décidons d’aller faire une bonne marche. Il fait super froid et nous allons dans la forêt, c’est verglacé et je glisse plusieurs fois. Ce n’est pas le moment de tomber pourtant. Je n’ai pas envie de me retrouver à l’hôpital !
Retour à la maison avec Louka. Là je reperds par plusieurs fois du sang. Le soir, j’appelle donc Bernadette qui me dit qu’elle est chez des amis mais qu’elle veut me voir. Je lui dis qu’elle peut manger tranquillement et qu’on se voit après vers 22h. On a décidé de garder Louka pour la nuit, car on ne peut pas le donner chaque nuit comme cela jusqu’à l’accouchement, car qui sait quand cela arrivera.
Dès 20h, je commence à compter les contractions qui débutent. Elles sont toutes les 4 minutes, puis 6, puis 7, puis 5. Je dis à papa « mince ça a pas l’air d’être du bon travail, c’est pas du tout régulier et ça ne fait pas tant mal ». Il regarde un film drôle et il n’est pas enchanté de le quitter pour aller en mdn, surtout que je n’ai pas l’air de vouloir accoucher de suite. On avertit Grand-Ma et on met le bébétel au cas où ton frère se réveillerait au milieu de la nuit. On sort dans le grand froid et on rigole avec papa, car on se dit que je ne me tords pas de douleurs comme quand on partait à la maternité pour la venue au monde de ton frère. Et arrivée devant la mdn, je lui dis encore « bon on rigole maintenant, mais tu verras, peut-être que dans quelques heures, on rigolera moins ».
Arrivée à la mdn, elle me met le monitoring et voilà que tu recommences à m’embêter avec ton genoux dans mes côtes. Tu ne dois pas aimer le monitoring, tu me fais le coup à chaque fois. Les contractions s’intensifient et je dois me concentrer pour les gérer. Ces 30 minutes passent très lentement, car j’ai trop mal dans cette position. Heureusement ton petit cœur bat tout bien. Au toucher, le col est ouvert à 2, Bernadette souhaite nous garder pour la nuit, même si elle n’est pas sure que ton arrivée est proche. Elle me propose de prendre un bon bain chaud. Elle allume des bougies, nous mets de la musique. Papa s’assied sur un pouf à côté de moi et nous nous relaxons. C’est incroyable ce que tu bouges encore, malgré les contractions. Du coup elles me paraissent parfois plus fortes, car tu tapes fort là-dedans. Elles sont d’ailleurs assez espacées mais de plus en plus intenses. Après plus d’une heure de bain, elle nous propose d’essayer de dormir, afin que j’aie des forces si jamais tu devais arriver bientôt. Elle nous dit encore « mais vous savez, je ne vous promets pas que vous partirez demain avec un bébé dans vos bras… ».
On va donc dans cette belle chambre et papa s’endort dans un profond sommeil. Quant à moi, il m’est impossible de dormir et j’ai de plus en plus de peine de gérer les contractions, surtout couchée. Je me lève et fais les cent pas. Bernadette est dans les parages et nous discutons de temps à autre, elle m’encourage dans ma manière de gérer la situation, puis elle me laisse seule. A chaque contraction, je m’arrête et m’appuie contre une chaise ou autre et balance mon bassin de droite à gauche. Je respire comme le prof de yoga nous l’a appris : « j’inspire en pensant à mon visage et j’expire en pensant à mes pieds », afin de disperser la douleur dans tout mon corps. Je me dis « la douleur va s’estomper, elle ne va pas rester éternellement, elle aide bébé à descendre ». Et je repense à notre ascension du Kilimandjaro avec papa lors de notre voyage de noce et je me remets un peu dans l’état d’esprit de la dernière nuit avant d’arriver au sommet. Dès que je le peux et que la contraction est passée, je rentre en contact avec toi, je te masse et te parle, quel moment de plénitude une fois la douleur passée.
Pendant près de 2h, les contractions sont vraiment violentes. Je me dis que je n’avais pas eu autant mal pour Louka, c’est terrible. Bernadette se rend compte de ce qui passe et commence de s’activer. Je vais plusieurs fois aux toilettes et en sortant, je lui dis « je sens que je vais bientôt te dire que je dois pousser ». Et là je commence de trembler et de manquer de forces, je lui dis qu’il me faut du sucre. Elle me donne une cuillère de miel, mais cela ne me fait pas grand-chose. Elle me demande s’il ne faudrait pas réveiller ton papa et moi je lui dis « ben je ne sais pas, il ne peut pas faire grand-chose tant que ce n’est pas le moment ». Et elle « mais euh, je pense que ce serait mieux de le réveiller, ce serait dommage qu’il manque l’arrivée de son bébé ». Et moi « ah ouais, t’as peut-être raison, va le chercher ». Au moment où il arrive, complètement dans les vaps d’ailleurs, j’ai une monstre contraction et je ne peux plus lui parler.
Bernadette nous installe dans la salle d’accouchement, directement là où les tabourets et chaises mayas se trouvent, comme si elle savait que c’est ce que je voulais à ce moment là. On essaie plusieurs tabourets, je suis déjà dans ma petite bulle. Papa s’assied derrière moi sur un ballon. Ça pousse de plus en plus fort là en bas. Elle me dit qu’on va y aller très lentement pour éviter toute déchirure (d’ailleurs je n’aurai qu’une mini déchirure aux petites lèvres qui se cicatrisera seule). A chaque contraction, c’est vraiment violent, je me suspends après la corde accrochée au plafond, assise sur ma chaise maya, ça pousse, ça pousse, mais je te laisse descendre. Je ressens cette envie de pousser, mais je ne sais pour quelle raison (serais-je maso ?), je préfère te laisser venir plutôt que t’expulser en poussant. C’est vraiment douloureux et je sens mes bras qui fourmillent et j’ai l’impression de ne pas avoir assez de forces. Je le dis d’ailleurs « j’y arriverai pas, je n’ai plus de forces ». Et Bernadette « mais si, tu as bien assez de forces, ne t’inquiète pas ». Papa met son visage près du mien au moment d’une contraction et je lui dis « non ne me touche pas là », puis il me masse le dos de haut en bas et à la fin de la contraction je lui demande de continuer de me masser ainsi, car cela me fait du bien. Je ne sais pas combien de contractions passeront ainsi avec cette envie de pousser, mais beaucoup j’ai l’impression. Puis tout à coup, papa dit : « mais elle ne doit pas pousser ? ». Et Bernadette répond « elle poussera quand elle en aura envie, bébé va bien, son cœur bat tout bien ». Et là, elle me dit « tiens, mets ta main, tu sens la poche des eaux, comme elle est bien bombée ? ». Et là je touche et c’est magique, cette belle poche, telle un ballon rempli d’eau. Elle décide de la percer pour me soulager et pouf tu descends d’un coup. Je pose mes mains sur mon ventre et je sens ton petit corps qui est en train de quitter le mien. Tes petites jambes sont plus qu’au milieu de mon ventre, petit être qui se sépare de moi…le moment arrive. Bernadette me dit de venir sentir ta tête, j’y parviens (toujours entre 2 contractions) et je sens ta petite tête chevelue qui arrive. Et là je décide de t’aider et je pousse, un peu, pas trop. Mon périnée est à son ouverture maximum pour faire sortir ta tête et la contraction s’arrête. C’est horriblement douloureux. Déjà qu’avant j’avais l’impression de mourir à chaque contraction et bien là, j’ai vraiment envie que quelqu’un m’aide. Ca pique, ça tend, ça fait mal, je le dis « j’ai mal, ça fait vraiment trop mal ». Et la contraction suivante papa me dit « vas-y Lili pousse ! ». Je pousse un coup et ouf tu sors enfin ta tête et la contraction suivante, je n’ai même pas besoin de pousser que tes épaules sortent toutes seules et ni une ni deux, Bernadette te pose sur moi. Tu pousses tes premiers cris et moi je n’en reviens pas. Je te regarde, tremblotante, je te serre, je te dis « oh mon bébé, mon bébé, mon bébé, regarde Yannick, c’est notre bébé, il est déjà là, je n’en reviens pas ». Et on te serre, et on te caresse, quel moment magique. Et là papa dit « c’est bien un petit garçon ? » et Bernadette répond « je ne sais pas, je vous laisse le découvrir » et comme tu es sur le ventre, on ne le voit pas tout de suite, mais tu nous le confirmeras quelques minutes suivantes. Maxim, tout petit, mais déjà si tendre. On reste ainsi un moment, puis je me mets sur le lit pour faire sortir le placenta. On essaie de te faire téter, c’est un peu difficile, car une de tes narines est un peu écrasée et tu as de la peine à respirer. On essaie de te déboucher le nez, mais rien n’y fait, c’est dû à cette narine, qui d’ailleurs en quelques heures s’est rapidement remise. Et tu parviens à téter pour la première fois. On reste ainsi les trois allongés sur ce grand lit, on t’admire avec papa, tu es si petit, si fragile et déjà si beau. Nous sommes comblés.
Nous écrivons quelques sms pour annoncer la bonne nouvelle puis nous nous dirigeons vers la chambre à coucher. Là papa t’habille pour la première fois. C’est là que je vois ton genou et que la révélation se fit : tu tendais très souvent ce genou contre mon ventre en dessous de ma poitrine, je pouvais sentir les contours, mais je ne savais pas si c’était cela ou autre chose. Et bien oui, c’était bien ton petit genou, quand je le touche, je me revois enceinte et c’est incroyable. Ensuite nous nous mettons tous au lit et essayons de dormir. Papa est trop excité et il ne fermera pas l’œil, bon il est déjà 5h du matin, et moi je ne dormirai guère, car je pense bien trop à tout ce qui vient de nous arriver.
Vers 8h00 papa part chercher ton grand frère et voilà qu’il arrive dans la pièce et que maman se met à pleurer à chaudes larmes. Louka, mon petit bébé, est devenu grand frère, vous êtes ainsi liés par le sang. C’est fou, mais cela change la vie. Il te fait des câlins et des bisous, il est déjà tout tendre avec toi.
Les premières 48h de ta vie se passeront ainsi dans la douceur et la chaleur de cet endroit magique. Le temps à l’air de suspendre son vol dans ce lieu charmant et nous en profitons pour nous câliner au maximum. Bernadette est une perle, si douce et si rassurante, elle sait répondre à toutes mes questions avec beaucoup de compréhension.
Le lendemain après-midi nous rentrons tous à la maison et notre nouvelle vie peut commencer !
Et voilà, un très très long récit, qui m’a fait verser quelques larmes, car un accouchement c’est tant d’émotions si profondes et si fortes.
Je t’aime très fort mon petit ange !
Commentaires par rapport à mon expérience en mdn
Déjà, je tiens à préciser que c’est grâce à l’expérience de mon premier accouchement que j’ai su si bien gérer celui-ci et me mettre ainsi en contact avec mon bébé.
J'ai vécu un 1er accouchement naturel à l'hosto. Il n'y a pas photo, j'avais un super souvenir de mon 1er accouchement, accouchement de rêve. Mais quand je compare maintenant avec le 2ème, c'est incroyable. Car à l'hosto, même si c'est naturel, ils ont des idées précises, ils m'ont forcé à pousser comme une folle, ce qui a provoqué une perte de connaissance le lendemain et une fatigue de 6 mois. Ensuite j'ai été un peu déchirée, la montée de lait plus tardive, un gros baby blues d'une semaine.
Pour le 2ème accouchement, j'ai fait comme je le sentais, c'est moi qui ai géré mon accouchement. J'ai pu me lever directement après sans avoir la tête qui tourne. Juste une mini déchirure, une montée de lait très rapide, un petit baby blues. En fait, c'est un tout et c'est aussi le après qui change radicalement de l'hosto, car l'ambiance est feutrée de partout, il n'y a pas de longs couloirs illuminés à traverser, on n'est pas abandonnée chaque soir seule avec nos bébés. On vit les premières 24h ou plus en osmose le papa, la maman et le bébé.
Voilà, pour moi, les choses qui feront que je choisirai à nouveau la mdn. Mais vraiment, c'est à chacune son choix, je trouve, en fonction de ses convictions personnelles et de la nature bien sûr.
P.S: tous vos commentaires sont les bienvenus! ;-)
Ta douce venue au monde petit Maxim
Etant donné que pour ton frère, j’ai dû être hospitalisée à 34 semaines pour risque d’accouchement prématuré, j’ai redouté chaque contraction pendant toute ma grossesse. Et j’en ai eu beaucoup des contractions, douloureuses ou non, pendant toutes ces semaines. Du coup dès que j’en avais qui se rapprochaient, je me demandais si le fameux moment était arrivé. Et finalement, tu as tenu bon et passé la 37ème semaine, j’étais si heureuse, car cela voulait dire que mon rêve allait être possible : accoucher en maison de naissance (mdn).
Jeudi 1er janvier 2009 au soir, je ressens des douleurs dans le bas ventre et des contractions douloureuses. Je vais me coucher et je ne me sens pas très bien. Je ne sais vraiment pas ce que j’ai et je navigue entre le « j’ai peur de partir trop tôt en mdn » et le « j’ai peur de trop attendre et d’accoucher chez nous ». J’imagine déjà la scène et je me dis que mes draps de lit et mon matelas resteront tâchés à vie si je devais accoucher à la maison. Bref, je parviens à m’endormir et vers 2h du matin, je me réveille avec de fortes contractions, toutes les 3-4 minutes. Je me dis que cette fois ça doit être la bonne, ça va venir. Cela dur près de 2h et je finis par me rendormir. Quelle déception au matin quand je me réveille les bras vides !
Vendredi j’appelle donc Bernadette, ma sage-femme, pour le lui dire et elle veut me voir. Au toucher, le col est favorable, mais selon elle, ce n’est pas un signe d’accouchement imminent. Au monitoring, j’ai beaucoup de contractions et tu vas bien. Mais il faut encore attendre. Elle me propose une grande ballade, mais je suis tellement fatiguée de la courte nuit que j’ai eue, que je préfère larver tout le jour. Le soir, on décide de laisser Louka chez Grand-Ma au cas où tu devais arriver pendant la nuit. Je me couche tôt et quel bonheur de faire le tour de l’horloge.
Samedi 3 janvier au matin, on se demande quand tu pointeras ton nez, car du coup la nuit a été plus que calme. Et soudain, je vais aux toilettes et je perds une partie du bouchon muqueux. Je me dis « chouette, premier signe, même que ça peut encore attendre quelques jours ». Avec papa, nous décidons d’aller faire une bonne marche. Il fait super froid et nous allons dans la forêt, c’est verglacé et je glisse plusieurs fois. Ce n’est pas le moment de tomber pourtant. Je n’ai pas envie de me retrouver à l’hôpital !
Retour à la maison avec Louka. Là je reperds par plusieurs fois du sang. Le soir, j’appelle donc Bernadette qui me dit qu’elle est chez des amis mais qu’elle veut me voir. Je lui dis qu’elle peut manger tranquillement et qu’on se voit après vers 22h. On a décidé de garder Louka pour la nuit, car on ne peut pas le donner chaque nuit comme cela jusqu’à l’accouchement, car qui sait quand cela arrivera.
Dès 20h, je commence à compter les contractions qui débutent. Elles sont toutes les 4 minutes, puis 6, puis 7, puis 5. Je dis à papa « mince ça a pas l’air d’être du bon travail, c’est pas du tout régulier et ça ne fait pas tant mal ». Il regarde un film drôle et il n’est pas enchanté de le quitter pour aller en mdn, surtout que je n’ai pas l’air de vouloir accoucher de suite. On avertit Grand-Ma et on met le bébétel au cas où ton frère se réveillerait au milieu de la nuit. On sort dans le grand froid et on rigole avec papa, car on se dit que je ne me tords pas de douleurs comme quand on partait à la maternité pour la venue au monde de ton frère. Et arrivée devant la mdn, je lui dis encore « bon on rigole maintenant, mais tu verras, peut-être que dans quelques heures, on rigolera moins ».
Arrivée à la mdn, elle me met le monitoring et voilà que tu recommences à m’embêter avec ton genoux dans mes côtes. Tu ne dois pas aimer le monitoring, tu me fais le coup à chaque fois. Les contractions s’intensifient et je dois me concentrer pour les gérer. Ces 30 minutes passent très lentement, car j’ai trop mal dans cette position. Heureusement ton petit cœur bat tout bien. Au toucher, le col est ouvert à 2, Bernadette souhaite nous garder pour la nuit, même si elle n’est pas sure que ton arrivée est proche. Elle me propose de prendre un bon bain chaud. Elle allume des bougies, nous mets de la musique. Papa s’assied sur un pouf à côté de moi et nous nous relaxons. C’est incroyable ce que tu bouges encore, malgré les contractions. Du coup elles me paraissent parfois plus fortes, car tu tapes fort là-dedans. Elles sont d’ailleurs assez espacées mais de plus en plus intenses. Après plus d’une heure de bain, elle nous propose d’essayer de dormir, afin que j’aie des forces si jamais tu devais arriver bientôt. Elle nous dit encore « mais vous savez, je ne vous promets pas que vous partirez demain avec un bébé dans vos bras… ».
On va donc dans cette belle chambre et papa s’endort dans un profond sommeil. Quant à moi, il m’est impossible de dormir et j’ai de plus en plus de peine de gérer les contractions, surtout couchée. Je me lève et fais les cent pas. Bernadette est dans les parages et nous discutons de temps à autre, elle m’encourage dans ma manière de gérer la situation, puis elle me laisse seule. A chaque contraction, je m’arrête et m’appuie contre une chaise ou autre et balance mon bassin de droite à gauche. Je respire comme le prof de yoga nous l’a appris : « j’inspire en pensant à mon visage et j’expire en pensant à mes pieds », afin de disperser la douleur dans tout mon corps. Je me dis « la douleur va s’estomper, elle ne va pas rester éternellement, elle aide bébé à descendre ». Et je repense à notre ascension du Kilimandjaro avec papa lors de notre voyage de noce et je me remets un peu dans l’état d’esprit de la dernière nuit avant d’arriver au sommet. Dès que je le peux et que la contraction est passée, je rentre en contact avec toi, je te masse et te parle, quel moment de plénitude une fois la douleur passée.
Pendant près de 2h, les contractions sont vraiment violentes. Je me dis que je n’avais pas eu autant mal pour Louka, c’est terrible. Bernadette se rend compte de ce qui passe et commence de s’activer. Je vais plusieurs fois aux toilettes et en sortant, je lui dis « je sens que je vais bientôt te dire que je dois pousser ». Et là je commence de trembler et de manquer de forces, je lui dis qu’il me faut du sucre. Elle me donne une cuillère de miel, mais cela ne me fait pas grand-chose. Elle me demande s’il ne faudrait pas réveiller ton papa et moi je lui dis « ben je ne sais pas, il ne peut pas faire grand-chose tant que ce n’est pas le moment ». Et elle « mais euh, je pense que ce serait mieux de le réveiller, ce serait dommage qu’il manque l’arrivée de son bébé ». Et moi « ah ouais, t’as peut-être raison, va le chercher ». Au moment où il arrive, complètement dans les vaps d’ailleurs, j’ai une monstre contraction et je ne peux plus lui parler.
Bernadette nous installe dans la salle d’accouchement, directement là où les tabourets et chaises mayas se trouvent, comme si elle savait que c’est ce que je voulais à ce moment là. On essaie plusieurs tabourets, je suis déjà dans ma petite bulle. Papa s’assied derrière moi sur un ballon. Ça pousse de plus en plus fort là en bas. Elle me dit qu’on va y aller très lentement pour éviter toute déchirure (d’ailleurs je n’aurai qu’une mini déchirure aux petites lèvres qui se cicatrisera seule). A chaque contraction, c’est vraiment violent, je me suspends après la corde accrochée au plafond, assise sur ma chaise maya, ça pousse, ça pousse, mais je te laisse descendre. Je ressens cette envie de pousser, mais je ne sais pour quelle raison (serais-je maso ?), je préfère te laisser venir plutôt que t’expulser en poussant. C’est vraiment douloureux et je sens mes bras qui fourmillent et j’ai l’impression de ne pas avoir assez de forces. Je le dis d’ailleurs « j’y arriverai pas, je n’ai plus de forces ». Et Bernadette « mais si, tu as bien assez de forces, ne t’inquiète pas ». Papa met son visage près du mien au moment d’une contraction et je lui dis « non ne me touche pas là », puis il me masse le dos de haut en bas et à la fin de la contraction je lui demande de continuer de me masser ainsi, car cela me fait du bien. Je ne sais pas combien de contractions passeront ainsi avec cette envie de pousser, mais beaucoup j’ai l’impression. Puis tout à coup, papa dit : « mais elle ne doit pas pousser ? ». Et Bernadette répond « elle poussera quand elle en aura envie, bébé va bien, son cœur bat tout bien ». Et là, elle me dit « tiens, mets ta main, tu sens la poche des eaux, comme elle est bien bombée ? ». Et là je touche et c’est magique, cette belle poche, telle un ballon rempli d’eau. Elle décide de la percer pour me soulager et pouf tu descends d’un coup. Je pose mes mains sur mon ventre et je sens ton petit corps qui est en train de quitter le mien. Tes petites jambes sont plus qu’au milieu de mon ventre, petit être qui se sépare de moi…le moment arrive. Bernadette me dit de venir sentir ta tête, j’y parviens (toujours entre 2 contractions) et je sens ta petite tête chevelue qui arrive. Et là je décide de t’aider et je pousse, un peu, pas trop. Mon périnée est à son ouverture maximum pour faire sortir ta tête et la contraction s’arrête. C’est horriblement douloureux. Déjà qu’avant j’avais l’impression de mourir à chaque contraction et bien là, j’ai vraiment envie que quelqu’un m’aide. Ca pique, ça tend, ça fait mal, je le dis « j’ai mal, ça fait vraiment trop mal ». Et la contraction suivante papa me dit « vas-y Lili pousse ! ». Je pousse un coup et ouf tu sors enfin ta tête et la contraction suivante, je n’ai même pas besoin de pousser que tes épaules sortent toutes seules et ni une ni deux, Bernadette te pose sur moi. Tu pousses tes premiers cris et moi je n’en reviens pas. Je te regarde, tremblotante, je te serre, je te dis « oh mon bébé, mon bébé, mon bébé, regarde Yannick, c’est notre bébé, il est déjà là, je n’en reviens pas ». Et on te serre, et on te caresse, quel moment magique. Et là papa dit « c’est bien un petit garçon ? » et Bernadette répond « je ne sais pas, je vous laisse le découvrir » et comme tu es sur le ventre, on ne le voit pas tout de suite, mais tu nous le confirmeras quelques minutes suivantes. Maxim, tout petit, mais déjà si tendre. On reste ainsi un moment, puis je me mets sur le lit pour faire sortir le placenta. On essaie de te faire téter, c’est un peu difficile, car une de tes narines est un peu écrasée et tu as de la peine à respirer. On essaie de te déboucher le nez, mais rien n’y fait, c’est dû à cette narine, qui d’ailleurs en quelques heures s’est rapidement remise. Et tu parviens à téter pour la première fois. On reste ainsi les trois allongés sur ce grand lit, on t’admire avec papa, tu es si petit, si fragile et déjà si beau. Nous sommes comblés.
Nous écrivons quelques sms pour annoncer la bonne nouvelle puis nous nous dirigeons vers la chambre à coucher. Là papa t’habille pour la première fois. C’est là que je vois ton genou et que la révélation se fit : tu tendais très souvent ce genou contre mon ventre en dessous de ma poitrine, je pouvais sentir les contours, mais je ne savais pas si c’était cela ou autre chose. Et bien oui, c’était bien ton petit genou, quand je le touche, je me revois enceinte et c’est incroyable. Ensuite nous nous mettons tous au lit et essayons de dormir. Papa est trop excité et il ne fermera pas l’œil, bon il est déjà 5h du matin, et moi je ne dormirai guère, car je pense bien trop à tout ce qui vient de nous arriver.
Vers 8h00 papa part chercher ton grand frère et voilà qu’il arrive dans la pièce et que maman se met à pleurer à chaudes larmes. Louka, mon petit bébé, est devenu grand frère, vous êtes ainsi liés par le sang. C’est fou, mais cela change la vie. Il te fait des câlins et des bisous, il est déjà tout tendre avec toi.
Les premières 48h de ta vie se passeront ainsi dans la douceur et la chaleur de cet endroit magique. Le temps à l’air de suspendre son vol dans ce lieu charmant et nous en profitons pour nous câliner au maximum. Bernadette est une perle, si douce et si rassurante, elle sait répondre à toutes mes questions avec beaucoup de compréhension.
Le lendemain après-midi nous rentrons tous à la maison et notre nouvelle vie peut commencer !
Et voilà, un très très long récit, qui m’a fait verser quelques larmes, car un accouchement c’est tant d’émotions si profondes et si fortes.
Je t’aime très fort mon petit ange !
Commentaires par rapport à mon expérience en mdn
Déjà, je tiens à préciser que c’est grâce à l’expérience de mon premier accouchement que j’ai su si bien gérer celui-ci et me mettre ainsi en contact avec mon bébé.
J'ai vécu un 1er accouchement naturel à l'hosto. Il n'y a pas photo, j'avais un super souvenir de mon 1er accouchement, accouchement de rêve. Mais quand je compare maintenant avec le 2ème, c'est incroyable. Car à l'hosto, même si c'est naturel, ils ont des idées précises, ils m'ont forcé à pousser comme une folle, ce qui a provoqué une perte de connaissance le lendemain et une fatigue de 6 mois. Ensuite j'ai été un peu déchirée, la montée de lait plus tardive, un gros baby blues d'une semaine.
Pour le 2ème accouchement, j'ai fait comme je le sentais, c'est moi qui ai géré mon accouchement. J'ai pu me lever directement après sans avoir la tête qui tourne. Juste une mini déchirure, une montée de lait très rapide, un petit baby blues. En fait, c'est un tout et c'est aussi le après qui change radicalement de l'hosto, car l'ambiance est feutrée de partout, il n'y a pas de longs couloirs illuminés à traverser, on n'est pas abandonnée chaque soir seule avec nos bébés. On vit les premières 24h ou plus en osmose le papa, la maman et le bébé.
Voilà, pour moi, les choses qui feront que je choisirai à nouveau la mdn. Mais vraiment, c'est à chacune son choix, je trouve, en fonction de ses convictions personnelles et de la nature bien sûr.
P.S: tous vos commentaires sont les bienvenus! ;-)