Bonsoir Mixi,
Je venais juste faire un dernier petit tour avant d'éteindre mon pc et ton message m'a fait mal... non pas pour moi, mais pour toi... Même si je ne poste pas beaucoup, je suis régulièrement vos vies à vous, jeunes mamans... et la tienne me semble bien lourde à porter... Je viens également de lire ton post sur tes deux enfants que tu aimes et la culpabilité que tu sembles porter face à Valentin suite aux difficultés de Clément... je suis émue quand tu dis que souvent tu pleures seule, sans que ton mari le sache...
Je suis sensible à ta peine car il y a 7 ans, j'ai rencontré un certain nombre de difficultés à la naissance de ma fille. Pas aussi importantes que ton petit Clément, mais suffisamment pour m'inquiéter pour sa vie, pour retenir mon souffle à chaque fois que les médecins voulaient me parler... Bien que très bien entourée par le personnel soignant, je vivais cela seule puisque le père de ma fille était partis durant la grossesse... bref... tout ceci m'amène à toi... ce que tu vis est lourd... cette inquiétude mêlée de doutes et d'espoir... cette culpabilité vis-à-vis de Valentin, légitime mais également lourde à porter, lourde à accepter... tu voudrais tout gérer, soutenir tes enfants, probablement montrer à ton mari que tu tiens le choc... et tout reste au fond de toi, cette douleur que tu t'interdis d'extérioriser est là, au fond de tes tripes et elle ronge les forces qu'il te reste... Ces mots ne sont pas écrits pour te faire du mal, bien au contraire, je voudrais qu'il existe une réponse à tes questions : pourquoi doit-on vivre cela, qu'a-t-on fait pour mériter cette situation??? Personne ne les aura... ou alors ce seront des réponses sorties de bons livres de psycho mais ce n'est pas ce qui t'aidera à aller mieux...
J'ose espérer que tu oses parler de ta douleur à des professionnels... j'ose espérer que tu es entourée par des personnes qui savent comment aider des parents à gérer une situation telle que la tienne... j'ose espérer que dans les yeux de ton petit Clément ainsi que ceux de Valentin, tu puises toute la force qu'il te faut... j'espère de tout coeur que, comme moi, tu pourras dire dans quelques temps : c'était dur, j'ai souvent pensé ne jamais y arriver, je ne voyais pas le bout du tunnel,... et maintenant il est là et j'ai en moi une richesse de plus, une reconnaissance en la vie et je remercie ma vie d'être ce qu'elle est et d'avoir fait de moi ce que je suis devenue... tout au fond de moi...
N'hésite pas à continuer de dire quand les choses te paraissent trop lourdes... ne te dis pas... oh c'est pas la peine d'en parler, ça passera... les choses ne passent pas, elle se cachent tout au fond de nous pour ressortir, en traitres, au moment où on s'y attend le moins...
Je ne veux pas être moralisatrice, la seule chose que je peux faire à cet instant pour toi, pour tes larmes, c'est de te dire que tu as le droit d'en avoir, qu'il ne faut pas les refouler et puiser tout ce qu'il y a de bon à prendre tout autour de toi...
Bien en pensées avec toi et ta famille
(désolée pour la tartine, quand je m'y mets, on ne m'arrête plus)...
Nanne, mère poule "sur le retour" d'un grand de 18 ans, d'une chipie de 7 ans et tente de faire le deuil de son immense désir d'une dernière couvée...