Un bébé décède.... Tribune de Genève 16.11.2005
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Un bébé décède.... Tribune de Genève 16.11.2005Posté le: Mer 16 Nov à 21:23 Répondre en citant
ANNECY - Un couple vient de déposer plainte contre le service des urgences.
Le 23 octobre dernier la petite Eeva âgée de trois mois est morte d'une méningite à l'hôpital d'Annecy. Ses parents viennent de déposer plainte contre X pour «homicide involontaire, non assistance à personne en danger, et mise en danger délibérée d'autrui».
Pour Marlène, 26 ans, assistante médicale, et Frédéric, 38 ans, paysagiste, la vie s'est arrêtée il y a trois semaines. Le 22 octobre au matin, ils emmènent Eeva chez un généraliste. Le nourrisson a une forte fièvre. «Il gémissait et sursautait», raconte Marlène. Le médecin détecte un syndrome méningé. Il dresse une ordonnance et demande aux parents d'emmener immédiatement leur bébé au service des urgences pédiatriques d'Annecy.
Sitôt sur place, le couple doit d'abord attendre une heure et demie avant que l'interne ne vienne poser une poche urinaire sur le nourrisson pour vérifier la présence des germes. Le calvaire ne fait que commencer.
Abandonnés dans le hall des urgences avec dans les bras un bébé fiévreux qui gémit, Marlène et Patrick voient s'écouler les heures. Tant que leur enfant n'a pas uriné, impossible de confirmer le diagnostic du médecin généraliste qui a par une simple auscultation détecté une méningite. A l'hôpital pourtant personne ne semble s'inquiéter de l'état de santé du nourrisson.
Un cas de méningite
«On a patienté jusqu'à 17 h 30. J'ai interpellé l'infirmière plusieurs fois pour lui signaler que ma fille allait vraiment mal. Elle m'a répondu que ce n'était pas grave», poursuit la maman de la petite Eeva. Le temps passe. Finalement la poche d'urine est retirée. A 20 h, l'interne propose aux parents de rentrer chez eux avec leur nourrisson en attendant les résultats des analyses. Eeva va de plus en plus mal.
En début de soirée Marlène rappelle l'hôpital et hausse le ton. Elle est sidérée. Elle affirme qu'à l'autre bout du fil, quelqu'un lui répond qu'elle peut aller voir ailleurs si elle n'est pas contente. A 22 h 30, c'est finalement l'hôpital qui rappelle. Les analyses ne sont pas bonnes. Entre-temps le corps du nourrisson s'est couvert de tache noire. Il est trop tard. A 23 h 30, Eeva est prise en charge aux soins intensifs. Les médecins tentent de stabiliser ses fonctions vitales pour pouvoir la transférer dans un service spécialisé de l'Hôpital cantonal de Genève. Ils devront y renoncer.
Peu après deux heures du matin, le nourrisson décède. Beaucoup de temps a été perdu. «L'hôpital n'a rien fait pour sauver notre bébé. Il a fallu attendre la fin de soirée pour qu'ils se réveillent», protestent les parents. Marlène et Frédéric sont encore sous le choc de ce qu'ils ont vécu. D'autant que cette journée cauchemardesque s'est terminée comme elle avait commencé: dans l'indifférence.
«Ils nous ont annoncé la mort d'Eeva dans le hall des urgences pédiatriques avant de nous dire qu'on pouvait rentrer chez nous. Nous étions complètement sonnés», raconte le couple. Marlène et Frédéric se retrouvent seuls dans la nuit, plantés devant l'entrée de l'hôpital. Sans un mot d'explication, sans une once de compassion, sans aucune offre de soutien psychologique.
Aujourd'hui, les parents se retournent contre l'hôpital. Ils comptent avec l'aide de leur avocat, Me Jean-François Gojon, dénoncer des dysfonctionnements graves. Un défaut de soins. La direction de l'hôpital a choisi, pour sa part, de ne pas commenter l'affaire.
Quoi péter un plomb
Céline, 31 ans, maman d'Anthony 15 ans et des poussières, Dalyan 4 ans et Thalya 6 mois et trois semaines