Gabrielle

C'est une histoire triste...que je déconseille de lire si vous êtes enceintes !

Mars 99, je suis enceinte ! Quelle bonheur, cela fera 16 mois d'écart avec Marion, des enfants rapprochés, mon rêve se réalise, j'ai de la peine à y croire. 2 semaines plus tard, je vais chez le gynécologue, l'utérus ne contient rien, un peu de liquide, mais rien, il m'apprend que je fais certainement un oeuf blanc, il me donne rendez vous dans 2 semaines si je n'ai toujours pas fait de fausse couche....4 jours plus tard, j'ai des légers saignements, je vais chez le gynéco qui n'est pas très surpris de me voire, il me fait une écho, les nouvelles sont bonnes, il voit un espèce de grain de riz et m'annonce que c'est mieux que la dernière fois, qu'apperemment la grossesse est moins avancée, qu'il ne peut pas me rassurer complètement, mais que c'est mieux et que les saignements ne sont pas les prémices d'une fausse couche, mais peut être le placenta, il ne l'explique pas vraiment c'est comme cela c'est tout, cela arrive.

2 semaines plus tard, nouvelle écho, le coeur bat ! Peu de chance de faire une fausse couche, je suis heureuse tu n'imagines pas à quelle point !

A cette période, le salon de la voyance s'ouvre à Genève, j'y vais, curieuse de voire.

Bizzard, les seules questions qui m'ont intéressé, c'était la santé du bébé. Jamais, oh non, jamais je m'étais posé se genre de question avec Marion, je crois que déjà je l'avais senti, une impression inexpliquable, mais je l'ai senti depuis le départ !

2ème écho, tout est parfait !

Triple test, il est très bon, pas d'amniocyntèse pour cet enfant, contrairement à Marion, je suis soulagée !

3ème écho, tout est parfait !

Test des 6 mois et demi, le gynéco doit m'appeler en cas de problème.

une semaine plus tard, toujours pas de nouvelle, je me sens soulagée, je me suis dit maintenant plus rien ne peut arriver, mon bébé sera là d'ici quelques mois, pour le 1er janvier de l'an 2000 qu'il est prévu. Je me fous de la date, pourvu qu'il soit en bonne santé que je me suis répétée tous au long de la grossesse, je le savais qu'il y avait un problème...

Le lendemain, le gynéco m'appelle ! Oui, juste le lendemain après que j'ai enfin respiré de mes inquiétudes !

Mon coeur bat très fort, il m'annonce que j'ai positivé à la toxoplasmose, mais que le résultat est faible, il veut me refaire une prise de sang.

La prise de sang est faite, c'est bien la toxoplasmose !

Il me met sous antibiotique pour jusqu'à la fin de la grossesse, m'explique les risques : cécité, sourdité, atteinte mentale !

Je vais être suivie de très près, il me fait une échographie, il lui semble que une ventricules cérébrales est un peu grande, mais dans les limites de la norme, il préfère cependant m'envoyer à l'hôpital pour un deusième avis, il est plutôt rassurant, m'expliquant que c'est parce que j'ai la toxoplasmose qu'il vérifie, parce que la taille est encore normale.

Une semaine plus tard, je passe une écho à l'hôpital, les ventricules sont effectivement aggrandies, pas une, les deux !!!!

Le gynéco m'explique qu'à 99 % c'est la toxoplasmose qui fait cela, qu'il va falloire que je prenne des antibiotiques pour le bébé, des différents encore. Qu'étant donné que cela c'est découvert tôt, il y a peu de risque que l'enfant concerve des séquelles. Mais avant il faut vérifier que c'est bien la toxoplasmose, il me donne rendez vous l'après midi même pour une amniocyntèse, les résultats sont dans une semaine.

Je retourne l'après midi, mon mari est resté avec Marion, un bébé dans une salle d'opération c'est pas facile à gérer, nous avons préféré comme cela, il n'y avait pas de raison qu'il vienne avec moi.

Le gynéco me refait une écho, et là je demmande à connaitre le sexe de mon enfant, une petite touche de bonheur dans ces difficultés et ces inquiétudes.

Le gynéco cherche, il ne dit plus rien...il prend plein de photo...il dit on a plus besoin de ce demander d'où cela vient....je le regarde, je regarde l'écran ou je ne comprend rien, mon coeur bat très vite.

Vous pouvez vous rabillez qu'il me dit. Et là je lui demande, il m'annonce un mot super compliqué un méningocèle je crois... je lui demande si c'est un spina bifida ? Il me répond que oui ! Je ne pourrais t'expliquer comment je l'ai su, mais je l'ai su ! Je me suis mise à pleurer à trembler de tous mon corp et mon coeur, j'étais seule, je ne l'ai jamais été autant !

Le médecin ne veut pas vraiment m'expliquer, il préfère que ce soit le neurochirurgien qui m'explique, car il est spécialiste de la question, il pourra être plus précis ! Il va me prendre rendez-vous, il va m'appeller.

Je suis rentrée chez moi, comme une somnanbule....mon mari était surpris de me voire déjà là, et je me suis mise à pleurer, je lui ai expliquer.

Nous avons pris le dictionnaire médicale, il existait 3 sorte de spina. Une aveugle, on ne la voit pas, sauf par une sorte de gros grain de beauté au niveau du dos, une ou il fallait une opération à la naissance, puis aucune séquelle et une dramatique ou l'on parlait d'acharnement thérapeutique pour maintenir l'enfant en vie.....
Nous avions le rendez-vous pour vendredi, nous étions lundi.

Ma belle-mère m'a appellé, je lui ai expliqué la situation, tous ce qu'elle a trouvé à me dire, c'était que de toute façon si c'était trop grave je n'avais qu'à avorter !!! (je te laisse imaginer mon état)

Le rendez-vous est enfin arriver. Ma mère était venue garder Marion, pour que nous puissions discuter tranquillement.

Le Dr nous a pris dans son cabinet, puis il nous a demandé comment nous allions. Je lui ai raconté que nous avions consulter le dictionnaire et que pour moi, il s'agissait forcément de la 2ème spina, puisque la première ne se serait pas vue, et que la 3ème se serait forcément vue avant, sinon pour quelle raison j'aurai été si loin dans ma grossesse ?

Alors là il nous a expliqué qu'il y aurait une opération à la naissance pour refermer le dos, ainsi qu'une opération pour drainer le liquide céphalorachidien du cerveau à l'estomac, et que ce tuyau devait être changé avec la croissance de l'enfant, avec tous les risques de rejet qu'il y avait....6 opération jusqu'à l'âge adulte si tout va bien....(on aura peut-être de la chance)

Ensuite, que tous les enfants sont atteint d'une impossibilité de se contrôler au niveau de la vessie et du rectum ! Qu'un bébé dans les couches s'étaient mignon, mais à 15 ans on voyait différement !
Qu'il n'avait que peut de chance de marcher.....(on en aurait peut-être)
que le niveau mentale était de 1 tiers normaux, 1 tiers qui pourrait juste terminer les écoles obligatoire et 1 tiers qui serait en état de légume. (pouf, on aura de la chance)
Il aurait également aucune sensation au niveau génitale, impuissance en cas de garcon !

Il nous a expliqué également qu'on avait la possibilité de ne rien faire, et que l'enfant décederait dans le mois suivant la naissance à cause de l'hydrocéphalie qui augmenterait.

Mon mari a alors demandé se qu'il nous conseillait, et là il nous a dit:"En Suisse, la loi autorise l'avortement jusqu'à la 27ème semaine de grossesse, mais il y a des pays comme la France ou l'avortement est autorisé jusqu'à l'accouchement !"

C'est à ce moment que je me suis mise à pleurer en lui disant que l'enfant était viable ! Il m'a regardé et il s'est contenté de lever les yeux au ciel, c'es à ce moment précis que j'ai réalisé l'handicape réel de mon enfant, que ce n'était pas une chose, que s'était tous ! Et il y avait toujours la toxoplasmose !!!!

L'entretien s'est terminé, nous sommes sortis, les deux en larmes, mon mari m'a pris dans ses bras, il m'a dit qu'il désirait un avortement, mais que j'étais la mère, que c'était moi qui le portait donc à moi de décider, et qu'il me suivrait jusqu'au bout quoi que je fasse ! Comme je l'ai aimé de m'avoir dit cela !

Nous sommes rentré, j'ai vu ma mère, je lui ai expliqué, elle m'a dit de ne pas oublié que j'avais déjà une famille, qu'il fallait que je pense d'abord à Marion. Elle m'a demandé si je voulais son avis.

Non, je ne le voulais pas, mais en même temps....

je sais c'est trop dure à porter m'a t elle dit, et là elle m'a dit qu'il fallait que je pense à dire aurevoir à mon bébé....mais que quoique je fasse elle serait toujours là !

Je ne voulais pas de ce choix ! Personne ne devrait choisir entre la vie et la mort pour autrui ! Ce choix m'était imposé, je n'avais pas le choix de ne pas choisire ! Je devais choisir pour mon bébé, pour ma fille Marion, pour mon mari, pour moi ! Le choix que je ferais transformera ma vie, je devrais l'assumer quelqu'il soit !

Alors, j'ai pensé à mon bébé, à ce qu'il devrait vivre....et j'ai choisi de lui dire aurevoir !

Une semaine plus tard, je me suis retrouvée allongée sur une table pour faire un féticide, une injection pour tuer le bébé ! Mon enfant s'est endormi tout contre mon coeur, dans mon ventre pour ne plus jamais se réveillé....il ne souffrira jamais, c'est ma seule consolation !

Je suis sortie soulagée d'avoir eu le courage d'aller jusqu'au bout !
2 jours plus tard, j'ai accouché dans la douleur, d'une merveilleuse petite fille, Gabrielle. Elle était magnifique, parfaite à un détail pret ! Quand je l'ai tenue dans mes bras, je me suis sentie heureuse, et j'ai su que ce que j'avais fait été juste ! J'ai senti comme un tourbillon de lumière au dessus de moi, et j'ai su que ma fille était heureuse, et partie pour un monde plus beau pour elle. Qu'un jour je la rejoindrai et je la bercerai alors pour l'éternité....

Un choix fait dans l'amour ne peut pas être un mauvais choix.

Mon mari ne m'a pas accompagné dans la salle d'accouchement, j'ai préféré qu'il ne m'accompagne pas et je pense qu'il a été soulagé que je ne le lui demande pas.

Le lendemain, il est devenu père, quand je lui ai dit que c'était une magnifique petite fille. Il ne l'a pas été avant....à ce moment précis il est devenu père de Gabrielle.

J'ai eu droit à l'effusion de bonheur et les pleurs d'un bébé qui venait de naitre dans la salle à côté.

On m'a donné des médicaments contre la montée de lait, à prendre pendant un mois, quand j'ai stoppé la prise, la montée de lait est venue....on m'en a donné un autre, cela à stopper net, mais la douleur était déjà venue.

J'ai accouché le 5 novembre, à 33 semaines de grossesse.

Fro, maman de Marion né le 30.08.98 et Robin né le 9.08.01