Burn out et taux de travail

Bonjour,

Je suis actuellement en arrêt de travail pour burn out professionnel. Je sais déjà que je ne pourrai pas retourner travailler à mon taux actuel, c'est trop pour moi. De plus, je sais que ma cheffe aimerait que j'augmente mon pourcentage.

Cela fait déjà une bonne année que je souhaite travailler moins mais entre ma cheffe et moi il y a conflit parce que nos besoins ne concordent pas.

C'était pour planter le décor. Ma question est de savoir, si en étant en arrêt maladie, je peux faire les démarches pour demander à baisser mon pourcentage ou si pour une raison quelconque, je dois attendre mon retour au travail.

Je suis bien consciente des risques de ma démarche mais j'aimerais essayer malgré tout.

Merci d'avance pour votre aide

Salut,

Je vois que personne ne t'a répondu.... je fais remonter ton post au cas où quelqu'un pourrait t'aider.

Je ne suis pas spécialiste en la matière mais moi, personnellement, je demanderais un entretien avant le retour au travail.

On sait que revenir au travail après un burn-out est déjà suffisamment difficile donc autant que cette question soit discutée avant, avec les risques que cela comporte.

En tout cas, je pense que tu fais bien de prendre ce risque car revenir au même job après un burn-out, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux... avec le risque de reprendre les mauvaises habitudes..... mais j'espère que tu te fais aider afin de retrouver une certaine stabilité.

Si jamais ça peut t'aider, je t'envoie ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=xJEj6ZgPtXU

L'émission est pour une fois intéressante et cela peut éviter de trop culpabiliser je trouve.

Plein de courage à toi.

Pour avoir vécu un burn out moi-même, je pense qu'il faut en effet rediscuter des conditions de travail mais une fois que tu es vraiment prête à reprendre le travail. A mon avis c'est prématuré maintenant alors que tu es en arrêt. Je pense que légalement rien ne t'empêche de faire ta demande maintenant, par contre au niveau moral/psychologique je pense que c'est mieux d'attendre et de voir ce qui se passe. C'est clair que reprendre le boulot dans les mêmes conditions qu'avant n'est en général tout simplement pas possible.


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Merci beaucoup pour vos réponses. Lisette je vais aller voir ton lien merci.

Ça fait deux mois que je suis en arrêt et même si moralement je me reconstruis gentiment, la fatigue physiologique reste très présente. Ce que je n'aurais d'ailleurs jamais pensé.

Actuellement je ne suis effectivement pas prête à reprendre, mais je culpabilise un peu, même si je sais que je ne dois pas. De plus, j'ai vraiment l'impression que je ne pourrai pas retourner la, ça me semble au dessus de mes moyens.

Alexandra

Oh oui... Deux mois c'est le début de la reconstruction... Est-ce que tu suis une thérapie ?
Si non, je te le conseille fortement, ça te fera gagner du temps pour te sentir mieux.
J'ai mis 9 mois pour reprendre la vie professionnelle et ça a été une étape difficile car reprendre confiance envers ses supérieurs, ça a été le chemin du combattant !! Mais j'ai fait un an et demi de thérapie et c'est grâce à cela que j'ai trouvé le sens de mon burn out, avant je n'avais pas pris le recul nécessaire face à la situation et à moi même.
Plein de courage en tout cas !

Salut!

Je suis également passée par l'expérience du burn out et je suis de tout coeur avec toi.
Deux mois c'est court pour se remettre sur pied et retrouver confiance en soi.
Comme le dit Sybille, revenir au même poste, chez le même employeur est un pari risqué...
C'est sans doute faisable mais en ayant bien préparé le terrain avec ton employeur pour être certaine qu'il saura t'offrir des conditions qui te permettront de ne pas te retrouver dans le même type de schémas.

Et puis si ça ne fait que deux mois...il est possible que tu en aie encore pour quelques mois.
Pour ma part ça m'a pris une année entière! (Cela dit j'avais été hospitalisée et ça m'avait mise encore plus bas)
Après 6mois d arrêt ton employeur devra signaler ta situation à l AI qui prendra contact avec toi afin de réaliser une " intervention précoce".
Ils feront un bilan et te proposeront des mesures afin d'envisager ton retour au travail.
Si tu reste chez le même employeur, ils pourront par exemple financer ton retour à temps partiel jusqu'à ton complet rétablissement ou même financer la présence d'une personne pour te seconder durant les premières semaines afin que tu reprenne en douceur.

Dans tous les cas je pense que tu pourra également parler avec eux d'une baisse de taux de travail à long terme et qu'ils pourront t aider à négocier ça avec ton employeur.

Courage à toi!
Ce sont des périodes de passage à vide terribles dont on a l'impression qu'on ne se sortira jamais...pourtant on s'en remet!


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Oh oui on s'en remet et parfois, comme moi, on se dit que c'est la meilleure chose qui soit arrivée... mais c'est un long processus. Parce que le burn out est souvent une accumulation de choses que l'on traine depuis des années.

Si cela ne fait que deux mois, c'est en effet beaucoup trop tôt, moi cela m'a pris six mois et je n'ai pas pu retourner à ma place de travail. C'était tout simplement devenu impossible pour moi, je ne pouvais même plus envisager de remettre les pieds dans cette boite récupérer mes affaires, c'est dire. On culpabilise beaucoup, mais il faut se dire que l'employeur, lui, ne culpabilise pas du tout et n'a pas de scrupules. Et je peux témoigner que même si sur le moment on a l'impression que c'est la fin du monde, on s'en remet et on peut repartir sur de meilleures bases. Parfois il faut cet électrochoc pour réaliser, on a tellement la tête dans le guidon que l'on ne voit pas l'évidence...

Courage à toi, je suppose que tu est suivie par un psychiatre/psychologue mais si ce n'est pas le cas, je te le recommande fortement. Cela aide beaucoup au processus de guérison.


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Naw, j'ai eu ma cheffe au téléphone et visiblement elle veut que je reprenne mon travail, MAIS avec une augmentation de mon taux de travail...autant dire que les schémas ne changeront pas.
Es-tu sûre qu'après 6 mois d'arrêt l'employeur est tenu d'impliquer l'AI ? il me semble que l'employeur peut faire appel à l'AI après 30 jours consécutifs d'arrêt, mais que ce n'est pas une obligation.

Sinon, oui je suis suivie par un psy. Mais je suis très consciente du problème chez moi (j'ai de la peine à poser des limites, j'y travaille d'ailleurs).

Je réalise que ce burn out est nécessaire et j'en vois parfaitement le sens. Reste à travailler sur ce qui pêche et à effectivement arrêter de culpabiliser. Je sais que les employeurs n'en n'ont rien à faire dans la majorité des cas ;-) mais le sentiment prendra du temps à s'atténuer malgré tout.

Sybille, j'avoue que je suis comme toi, et il me paraît complètement impossible de retourner là-bas, même pour y chercher mes affaires.

Je sais que j'avance quand même. Je suis moins fatiguée même si ça reste un gros point noir, j'arrive aussi à imaginer repasser des entretiens et postuler ailleurs, mon cerveau marche à nouveau, je ne me réveille presque plus la nuit et mes problèmes physiques ont presque tous disparus. Cependant, quand je pense à mon entreprise, j'ai un gros noeud...on dirait une phobie lol.

Est-ce que si je démissionne pour raison de burn out, je serai pénalisée par le chômage ?

Alexandra

Dans la mesure du possible, c'est mieux d'attendre que ta boite te licencie... car si tu démissionnes pour burn out tu pourrais être pénalisée par le chômage, en tous cas c'est ce qu'on m'avait dit à l'époque, même avec certificat médical à l'appui. J'ai eu de la "chance" car mon employeur a fini par me licencier, comprenant que je ne reviendrai pas, ça m'a évité de devoir encore affronter le chômage et ses pénalités éventuelles. Mais là tu pourrais vérifier avec la caisse de chômage.

Pour l'AI, si ce n'est pas l'employeur qui fait appel à elle, c'est l'assurance perte de gain de l'employeur qui le fera tôt ou tard. J'y ai aussi eu "droit", ceci dit c'était un entretien plutôt agréable et constructif, donc il ne faut pas forcément le redouter. Dans mon cas l'AI n'a rien fait vu j'ai été licenciée et que j'étais inscrite au chômage au moment où je les ai rencontrés. J'avais déjà bien avancé dans la gestion de mon burn-out à ce moment-là.

PS: soit ta chef ne comprend rien, soit elle cherche à te pousser dehors. J'éviterais vraiment de démissionner, si elle veut que tu partes, qu'elle assume ses décisions.


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

En tout cas, je trouve que tu as l'air d'avoir vachement les pieds sur terre après 2 mois d'arrêt... Bravo à toi. Je te souhaite de te remettre rapidement. Ne te prend pas la tête avec la culpabilité, tu n'es coupable de rien du tout dans cette histoire !

2 mois après l'arrêt, je crois que je n'aurais pas su tenir ce genre de discours !

Puis avec le chômage, n'hésite pas à demander un bilan de compétences peut-être... C'est une bonne "thérapie" après un burn-out !

Sybille on t'a donné une info erronée car si tu démissionne pour des raisons de santé et que tu présente un certificat médical à la caisse de chômage, il n'y a en effet aucune pénalité.
C'est ce qui s'est donc passé pour moi: j'ai donné ma dem après un an d'arrêt maladie et je n'ai eu aucune pénalité.
Oui ton employeur ou son assurance perte de gain signalera obligatoirement ta situation à l AI après 6mois et pour moi aussi ça a été un élément positif qui m a permis d'aller de l'avant.
Je n'avais pas envie de bénéficier de certaines de mesures qui m'ont été proposées et que j'ai citées plus haut.
Par contre j'ai accepté une mesure de coaching qui a duré durant les 6 premiers mois de ma reprise d activité. Ma coach était super et m a bcp apporté...je suis d ailleurs tjs en contact avec elle sur un registre privé aujourd'hui! Merci l AI! :-)

Comme vous je n'ai plus pu mettre les pieds sur mon ancien lieu de travail et c'est mon frère qui est allé rendre mes clefs et récupérer mes affaires.
Trois ans plus tard j'ai encore de la peine à passer dans le quartier!

Je pense aussi que ta cheffe veut te pousser dehors...
C'est assez hallucinant quand même de demander à un employé en burn out d'augmenter son taux de travail!! Oo
Concernant la question de la forme que prendra la rupture de ton contrat, je pense qu'il faut faire selon ta sensibilité!
Je ne sais pas comment toi tu le vivrai mais perso je pense que ça ne m'aurai pas aidé d attendre mon licenciement.
En démissionnant ça a atténué chez moi le sentiment de subir qqch: c'est moi qui ai gardé la main!
A voir comment tu te sens vis à vis de cette idée...
En tout cas il ne faut pas démissionner avant de te sentir prête à retravailler car pour avoir droit au chômage il faut être apte au placement et donc apte au travail.

PS: Contrairement à vous, moi je n ai tjs pas réussi à percevoir l'aspect positif de cette expérience qui a plutôt plomber ma vie qu'autre chose. Ça m a pris bcp bcp plus que deux mois pour retrouver ne serai ce que la moitié de mes facultés intellectuelles (un défi de cuisiner par exemple parce que je n'arrivais plus à penser à la marche a suivre la plus élémentaire) et aujourd'hui je n'ai tjs pas récupéré complètement au niveau de mon estime de moi.
Et puis cette expérience a eu un impact conséquent sur ma famille et mon enfant aussi...je pense que je m'en voudrai tjs! J'ai de la peine à me pardonner en tout cas.


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Mon info est peut-être erronée mais c'est pourtant ce qu'on m'a affirmé et au niveau de ma caisse de chômage et de l'ORP. Après ça dépend peut-être des cantons, à vérifier quand même avant d'être aussi péremptoire...

Après il est clair que démissionner peut aussi aider au processus de guérison, je ne le nie pas...

Moi ça m'a pris six mois d'arrêt total, donc de me sentir un minimum apte à faire quoi que ce soit, et après j'ai eu une longue période de chômage. Je ne cache pas que lorsque j'ai retrouvé un job, les six premiers mois ont vraiment été durs. Il fallait que je retrouve confiance en mes compétences professionnelles, je me questionnais sur tout, analysais tous les commentaires que je recevais, et j'étais toujours prise de crises d'angoisse. Aujourd'hui ça va beaucoup mieux, le coup de stress arrive mais j'arrive à le gérer et je me sens à l'aise dans mon environnement professionnel (qui est beaucoup plus équilibré que le précédent).

Je n'avais pas encore d'enfant à l'époque, cela a d'ailleurs été un déclencheur pour revoir les priorités dans ma vie, donc c'est clair qu'au final cela a été positif pour moi, mais chaque expérience est bien entendu différente. C'est clair que la famille, le couple, en prennent aussi un grand coup.


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Tu as raison, il vaut effectivement mieux vérifier cette info!
C'est ce qui s'est passé dans ma situation et peut être que cela change également en fonction des caisses

Cela dit en tout logique je trouverai anormal de pénalisé quelqu'un qui a dû quitter son travail pour conserver un état de santé qui y avait été malmené.
Ma logique n'étant, il est clair, pas forcément celle des caisses de chômage.

Ici quand après ma démission j'ai fait trois mois de chômage pendant lesquels j'ai fait de l'intérim.
Je me souviens que les deux premières semaines ont été vraiment difficiles psychologiquement et qu'après ma première journée je suis rentrée et j'ai pleuré comme pas possible.
Dans les 6mois qui ont suivi j'ai pris des postes et j'ai démissionné deux fois!
C'est le seul aspect positif que ce passage m'a apporté: j'ai décidé de ne plus me faire chier pour mon employeur. Si ça me convient pas, si je me sens pas a l aise, pas considérée ou pas écoutée...et bien je m'en vais!

Enfin bref...
Je me souviens t'avoir lue à propos de ce burn out que tu décrivais comme un élément déclencheur vers une nouvelle étape de ta vie et le désir de construire une famille et je pense que dans ton cas ça a bien été un mal pour un bien.
C'est une chance!
Et voila qu'aujourd'hui tu vas avoir un second enfant... heureusement que t'as burn outer! :-)


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Hello Sybille, Hello Naw,

Concernant la pénalisation par le chômage, j'y ai répondu dans mon très long message ci-dessous.
Revoici mon texte sur ce point:

"6) Pénalisation par le chômage en cas de démission
Comme je ne dis souvent, chaque situation est examinée au cas par cas dans les détails.
Cela dépend aussi beaucoup du soutien que ton psy peut t'apporter, notamment s'il écrit un courrier détaillé à la caisse de chômage pour expliquer ton cas, tu as toutes les chances de ne pas être pénalisée, mais il est clair qu'il faut qu'il se mouille et ne se contente pas de te faire un bête certificat médical.
Discutes-en donc aussi avec lui: comment peut il t'appuyer ?"

Oui excuse Florinette! Je n'ai pas réagit à ton message en particulier mais je l'ai lu!
Et donc Sybille a raison de conseiller de vérifier l'information!


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Tu as une bonne mémoire oui !

Avant ce burn-out ma vie était tournée sur ma carrière professionnelle, et j'ai complètement occulté ma vie personnelle, sentimentale, mon désir de fonder une famille. Il a fallu ce déclencheur pour que je réalise que j'avais une vie complètement déséquilibrée, que si le pilier qu'était la profession tombait, je tombais aussi (ce qui est arrivé).

Aujourd'hui mon job est toujours important, mais ce n'est plus mon seul point d'équilibre. Et oui, la petite famille va bientôt s'agrandir :)

Moi non plus je ne trouve pas normal que l'on puisse être pénalisé pour avoir démissionné face à un burnout, et je pense que la société doit mieux considérer les gens qui passent par là. Les conditions de travail sont de plus en plus dures et la pression de plus en plus forte, mais comme tu le soulignes, cette expérience nous apprend aussi à dire non et à ne plus accepter ce qui ne nous convient pas, c'est aussi une force !


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Je comprends que ça soit toujours difficile de se dire qu'on ait pu "tomber" une fois... Je crois que tu devrais regarder l'émission dont j'ai mis le lien en haut, car le burn-out ne fait pas d'eux des idiots, des faibles ou qu'ils soient honteux.

Dans mon cas, ça a permis de délivrer certaines grosses casseroles accumulées pendant l'enfance. Mes parents en portent la lourde charge c'est vrai, mais je regrette pas aujourd'hui de l'avoir compris ! Cela a enlevé un poids énorme et une grosse culpabilité que j'avais vis à vis d'eux qui se reportait vis à vis de mes supérieurs au boulot du coup !

Merci! Je la regarderai quand j'aurai un moment sur l'ordi!

C'est drôle que tu parle de casseroles parce que j'ai également souvent utilisé cette expression en parlant de ce burn out et en disant que j'avais pris toute la batterie de cuisine dans la tronche à ce moment là.

En faite ce qui me dérange et me fait mal c'est que j'ai le sentiment (et d'ailleurs ici également en vous lisant toutes sur la question) qu'il n'y a que moi qui soit tombé aussi fort et aussi bas!
La plupart des exemples que je vois autour de moi, ce sont des gens qui, comme vous, ont toujours gardé une forme de lucidité sur la situation, ont pu se remettre en 6-8 mois, sont restés chez eux, ont pu tant bien que mal pour suivre leur vie...
J'imagine qu'il doit bien y avoir quelques autres cas comme le mien mais ça me donne le sentiment qu'il n'y a que moo qui me soit retrouver à l'hôpital psychiatrique, qui ait passé des mois au fond d'un gouffre avec des idées suicidaires, qui soit devenu incapable de remplir un formulaire ou parler à la caissière de la migros.

Alors oui ça me laisse effectivement avec ce sentiment d'avoir été faible, idiote et j'en ai un peu honte.


Projet d'espace éducatif alternatif: portage des bébés, couches lavables, écologie, ouverture aux parents, éducation à la paix et à la démocratie...
Plus d'infos sur www.l-alter-native.ch

Non ne te juge pas aussi durement. Le burn out peut toucher n'importe qui, mais la plupart sont des personnes perfectionnistes, avec un idéal, très sensibles et très engagées dans ce qu'elles font. Alors non, tu n'es de loin pas faible et idiote, c'est tout le contraire.

Je ne sais pas quels sont les facteurs qui font qu'une personne se sentira comme ci ou ça, mais si mon corps n'avait pas lâché, je pense que j'y serais encore et probablement que la reconstruction aurait été plus longue et difficile (elle n'est pas terminée d'ailleurs...)

Alexandra

J'allais répondre quelque chose comme Elizabethann, elle m'a devancée :)

D'abord je pense que tout dépend de quand le burn out a été diagnostiqué, si tu traines ça durant des mois (années ?) il sera beaucoup plus dur de s'en remettre. Tout comme elizabethann moi c'est mon corps qui a lâché, au final je me suis accrochée durant 9 mois à ce job, mais c'étaient surtout les derniers mois qui étaient horribles, et je n'ai écouté aucun des signes d'alarme. Heureusement mon corps l'a fait pour moi, et dès que je me suis sortie de la situation j'ai pu commencer à prendre du recul. Mais cela aurait pu continuer longtemps sinon... et même si je n'ai pas fait d'hôpital psychiatrique, les premiers mois il m'était impossible d'entrer dans un magasin, je faisais des crises de panique dès qu'il y avait du monde... mes seules sorties étaient médicales (suivi avec la psychiatre) et les promenades avec mon chien, qui je dois l'avouer a eu aussi un impact très positif sur ma guérison. Même encore maintenant, je n'arrive pas à manger à la cafeteria bondée, trop de monde et de bruit me stressent.

Et cela dépend des casseroles aussi, les miennes étaient assez lourdes aussi mais il faut croire que j'ai trouvé la bonne psychiatre qui a su faire ressortir les gros noeuds (en psychothérapie). Ils ne sont pas tous digérés encore mais je suis consciente de ce qu'ils sont, de mes faiblesses, et je pense que c'est une richesse de se connaître mieux. Personne n'est parfait, le burnout est une maladie de perfectionnistes et de gens qui veulent faire (trop) bien, j'ai aussi appris à réduire mes exigences vis-à-vis de moi-même et d'être plus tolérante face à mes erreurs.

Bref, il ne faut pas se sentir coupable d'avoir été faible, nous sommes humains et non pas des robots !


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Sybille, ton message m'a ouvert les yeux sur un truc que je n'écoutais pas, pensant cela "normal".... par rapport à la nervosité dans un endroit avec beaucoup de monde et beaucoup de bruit dans un endroit fermé (style cafétéria) avec des grosses douleurs aux cervicales et au dos en plus d'une certaine irritabilité pour ma part.

As-tu fait quelque chose pour cela ? Sans rentrer dans les détails privés, quelle(s) explication(s) as-tu trouvé à cela ?

Hello Elisabethann,

C'est un sujet que je connais bien, non seulement parce que je l'ai personnellement vécu (j'ai fait un burnout il y a 3 ans), mais aussi parce que mon job actuel m'amène à gérer des cas de burnout: je connais les 2 côtés de la barrière.

Dans mon cas, j'ai physiquement quitté ma place de travail du jour au lendemain, et je n'y suis plus retournée.
Je suis toujours restée lucide sur ce qui m'arrivait, sur les raisons de ce qui m'arrivait et les solutions pour m'en sortir, et ce dès la première minute.
Mais cela ne veut évidemment pas dire que j'étais capable de les appliquer tout de suite (pour cela, çà m'a pris plusieurs mois).
Concrètement, j'ai dit STOP d'une minute à l'autre, c'était définitif et non négociable dès la première minute aussi.
J'ai donc posé mon stylo, arrêté mon ordinateur, pris mon sac et suis sortie du bureau.
J'étais évidemment dans un tel état que j'ai du m'enfermer dans une salle de réunion pendant environ une heure pour pleurer et me calmer, avant d'être dans un état qui me permettait au moins de rentrer chez moi.
J'ai profité de cette heure pour appeler mon médecin pour prendre rendez-vous pour le lendemain.
Plus de 7 mois plus tard, je suis retournée dans l'entreprise pour mon apéro de départ, c'était important pour moi de leur montrer que j'allais mieux et qu'ils n'avaient pas "gagné", et çà c'est très bien passé, d'autant plus que je pouvais triomphalement leur dire que j'avais trouvé un nouveau job.
Cette "aventure" m'a été très utile pour me remettre en question, j'ai clairement une autre approche du travail : il y a plein de détails qui étaient importants pour moi avant, et dont maintenant je me fiche complètement, et j'ai surtout revu mon côté "carriériste" à la baisse.
Cela m'est encore très utile parce que je connais bien la procédure, que ce soit avec le psy qui m'a suivi, avec l'assurance perte de gains, l'AI etc.

Enfin, pour en revenir au sujet (et j'ajoute certains points non encore évoqués parce que je sais qu'ils sont importants):

1) 2 mois c'est à mon avis effectivement encore très tot, c'est à peine le temps pour se remettre un peu du choc, mais surement pas pour avoir toute la distance nécessaire pour envisager les solutions (rester dans le job ou pas ?) lucidement, y compris tous leurs tenants et aboutissants, et surtout pour les appliquer.
Il est donc parfaitement normal à ce stade de se poser plein de questions, mais de ne pas savoir encore vraiment comment faire...

2) Un élément essentiel: est-ce que tu fais une thérapie sérieuse avec un psychiatre sérieux, c'est à dire qui te voit suffisamment souvent (1 fois par semaine au moins) pour ensuite te défendre de manière crédible face à l'assurance perte de gains ?
Parce qu'après 2 mois, l'assurance perte de gains ne va pas tarder à se réveiller, elle va
- t'envoyer une déclaration de consentement pour l'accès à ton dossier (que tu devras signer, tu n'auras pas le choix),
- demander un rapport médical détaillé à ton psy (d'où l'importance qu'il fasse les choses sérieusement pour pouvoir le prouver)
- et t'envoyer voir son médecin conseil pour s'assurer que ton arrêt de travail est vraiment justifié.
Ces démarches sont pénibles, même désagréables, donc il faut que tu le saches et que tu t'y prépares psychologiquement avec ton psy.
Le signalement auprès de l'AI, cela viendra aussi, l'assurance s'en chargera surement

3) Discussions avec l'entreprise
Le fait de prendre les devants et de demander une discussion peut être un avantage pour toi, tu leur montres que tu prends les choses en main, MAIS cela dépend de 2 choses:
- Il faut que tu te sentes prête à les voir (que ce soit dans leurs locaux ou pas, çà aussi cela se discute), et surtout à entendre ce qu'ils risquent de te dire.
Ne prends pas le risque d'éclater en sanglots devant eux, là c'est totalement contreproductif, à ce moment il ne faut surtout pas y aller, de toutes façons ils ne peuvent pas t'y forcer.
- Il faut que tu sois au claire avec ce que tu veux discuter.
Vas-tu revenir dans l'entreprise ? A ce moment, il s'agit de discuter des modalités de ton retour, notamment des horaires dans ton cas. Es-tu notamment prête à augmenter tes horaires et sont ils de leur côté à même de revoir leur demande de temps de travail à la baisse ? Y aurait il un autre poste dans l'entreprise qui serait plus à ta portée au niveau des horaires ?
Vas-tu ne pas revenir du tout (cela a l'air d'aller dans ce sens...) ? A ce moment, on s'en fiche des horaires, il s'agit de discuter des modalités de fin de ton contrat: démission ou licenciement, date de fin, contenu du certificat de travail, raison du départ sur l'attestation de l'employeur pour le chômage, éventuelles prises de références, etc

4) Contacts avec ta cheffe
Elle ne me donne pas franchement l'air d'être très finaude...
Je ne suis pas du tout en train de l'excuser, il est possible qu'elle n'ait pas de scrupules, mais il est possible aussi qu'elle ne se rende simplement pas vraiment compte de ce qu'elle fait et de l'impact que cela a sur toi...

5) Nouveau job
Vu ce que tu indiques, les choses me semblent sacrément mal barrées dans cette entreprise, s'il te semble tout à fait impossible d'y retourner.
C'est un élément qui va surement ressortir lors de tes contacts avec l'assurance et son médecin conseil.
Il est donc fort possible que l'assurance détermine rapidement que ton arrêt de travail est justifié concernant le fait de travailler dans cette entreprise, mais pas forcément pour aller travailler ailleurs.
C'est ce qui m'est arrivé, et les assurances vont de plus en plus dans ce sens actuellement, j'ai connaissance de nombreux cas de ce genre.
Cela veut dire qu'ils risquent de te dire: OK, n'y retourne plus, mais tu n'es pas pour autant inapte à travailler ailleurs, donc tu dois te mettre à chercher un autre job ailleurs, et le cas échéant t'inscrire au chômage tant que tu n'as pas trouvé.
Il faut donc que tu axes ton travail avec ton psy dans ce sens: quel nouveau job chercher, avec quel horaire, dans quel type de boite ?

6) Pénalisation par le chômage en cas de démission
Comme je ne dis souvent, chaque situation est examinée au cas par cas dans les détails.
Cela dépend aussi beaucoup du soutien que ton psy peut t'apporter, notamment s'il écrit un courrier détaillé à la caisse de chômage pour expliquer ton cas, tu as toutes les chances de ne pas être pénalisée, mais il est clair qu'il faut qu'il se mouille et ne se contente pas de te faire un bête certificat médical.
Discutes-en donc aussi avec lui: comment peut il t'appuyer ?

Voilà, n'hésite pas si tu as d'autres questions (aussi par MP)

Merci pour ton témoignage il est très enrichissant. Mon mari est en Burn Out depuis Avril et nous sommes en train de traverser tout ça. Il va mieux, a été licencié pour fin Août et commence à regarder pour un nouveau travail mais c'est pas évident. Comment est ce que tu as présenté ta période "Burn Out" aux potentiels nouveaux employeurs? Merci

Je suis dans une situation particulière, responsable RH, donc comme je l'indiquais plus haut, amenée à gérer moi même des cas de burn out.
Donc pour moi la stratégie était simple dès le départ: mon employeur actuel n'est PAS au courant de mon burn out, je ne leur ai volontiers rien dit: ils ne savent pas qu'au moment de mon engagement, j'étais en arrêt de travail depuis 6 mois.
Parce que je savais que si j'en parlais au moment de mon recrutement, je ne serais pas engagée dans mon poste actuel.
Je sais je suis dans une situation particulière, si j'avais eu un autre métier bien évidemment que j'en aurais parlé !
Donc il ne faut pas prendre ma situation en exemple.

Merci pour ta réponse je t'ai envoyé un MP

Wouah!!!
Décidément Florinette tu es très impressionnante, BRAVO!!!

Ce poste ne me concerne pas mais je lis toujours tes commentaires, histoire d'apprendre quelque chose, alors merci !

Belle journée

Je vous remercie toutes pour vos échanges. Tout ce que vous avez dit m'est très utile. J'y ai réfléchi et j'y réfléchi encore.

Florinette, merci infiniment, je dois vraiment me pencher sur les aspects que tu cites.

De tout cela, je ressors quand même que je me précipite. Apparemment je dois encore travailler sur le fait d'avoir le regard de mes collègues surtout, posé sur moi. L'institution du travail est quelque chose de fort chez moi (merci mon passé :-P) et je dois encore apprendre à lâcher prise. J'ai décidé de me laisser du temps et de ne pas trop faire de plans qui me stresseraient.

Alors je suis "suivie". Je vois effectivement une psy, mais n'étant pas forcément une personne qui se confie volontiers, j'ai un peu de la peine. Mais je travaille énormément sur moi de manière personnelle. Par contre, Florinette, tu m'as ouvert les yeux, j'aurai quand même besoin d'elle pour certaines choses. Je vais noter tout cela par écrit.

Pour ma cheffe, au contraire c'est une personne extrêmement intelligente et qui a vraiment les pieds sur terre....

Alors pour aller discuter avec mon entreprise maintenant. Là je suis catégorique, c'est non. Je ne me sens pas assez assurée pour y aller. Je me ferais démonter. En plus, je suis qqn qui n'a pas de répartie et qui est très naïve, donc je ne me sens pas du tout d'y aller.

Pour la suite, j'ai déjà un projet. Je me forme dans ce but depuis 3 ans. Je pense que c'est aussi grâce à ça que je n'ai pas plongé plus bas.

Merci encore à toutes, vous m'aider à avancer.

Alexandra

Super réponse de Florinette (comme toujours), je pense qu'elle a tout dit (et éclairé les points encore confus, comme la pénalité ou non).

Et je la rejoins sur l'importance d'avoir un bon suivi psychologique, non seulement pour débroussailler de ton côté ce qui a amené le burnout, mais aussi pour te soutenir dans la phase qui va venir, à savoir affronter les différentes assurances, ton employeur, et aussi l'avenir...

C'est bien que tu aies un projet, cela aide beaucoup. Mon burnout m'a aussi amenée à considérer une reconversion professionnelle, je ne sais pas si j'y arriverai un jour car cela impliquerait une reprise de longues études, mais au moins ça m'aide à me dire que j'ai d'autres perspectives et que je ne suis pas "coincée" dans mon job actuel.


Rear Facing, the Way Forward. Mettez vos enfants dos à la route, 5x plus sûr !
Ma puce est née en août 2012, mon scarabée en avril 2015.

Merci pour vos témoignages

j'ai fait un burn out assez violent mauvaise ambiance, travail sous pression.
tu as surtout qu'une question à te pauser..
est ce que sa vient de ton pourcentage de travail ou de l'ambiance avec ta patronne...?

car si sa vient de l'ambiance, il n'y a qu'une solution pour t'aider.. changer d'entreprise, baisser ton taux de travaille ne changera rien! je l'ai vécu et se qui m'a aider au finale s'est quand j'ai changé d'entreprise.. meilleure ambiance j'ai enfin pu me reconstruire et maintenant je suis pleinement heureuse de mon boulot et je travail à 100% et je suis bien moins fatiguée et plus du tout dépressive. je me sens libérée..

bonne chance et surtout de changer de paysage sa fait du bien de temps en temps..