Mon accouchement

La petite est endormie sur son papa qui s'est aussi assoupi. Ils sont mignons tous les deux et moi j'ai peut-être un peu de temps avant la prochaine têtée pour vous raconter mon accouchement (c'est la 3ème fois que j'essais de m'y mettre).

Bon, pour résumé disons qu'à 37 semaines, j'ai été à l'hôpital de Nyon pour enlever mon cerclage : résultat rien ne bouge ; ce qui tombe bien parce que je n'avais pas envie d'accoucher ce jour là. Par contre, à cause de mon diabète gestationnel, je sais que l'on ne va pas prolonger la grossesse au delà de la 38-39ème semaine. Du coup, rendez-vous est pris par mon gyneco à l'hôpital de Nyon pour une provocation. Il est sûr que l'accouchement va aller vite : j'ai le col ouvert à 1,5 cm et on voit la poche.

Le 3 novembre, j'arrive donc à l'hôpital, à 8h avec mon mari ainsi qu'avec armes et bagages. Je dis à mon mari : tu verras ce soir à 20h. , elle est dans nos bras. Bref, je vous passe l'installation dans la salle d'acc, sachez seulement que j'ai un veneflon sur chaque main avec rallonge (ben oui, en plus je suis difficile à piquer) et qu'à un moment j'aurai jusqu'à 4 perf : Nacl, Glucose, Insuline et Syntocinon. Pour bouger, il y a plus confortable, mais je suis heureuse parce que je vais enfin voir ma petite. Pour la petite histoire, mon mari est invité à passer une blouse jetable... comment dire :-) ça passe pas : ben il est plutôt du genre costaud et s'il met la blouse, il peut juste vaguement agiter les avant-bras. Du coup, les sage-femmes ont pitié et lui trouve une blouse de medecin - un peu trop petite - mais cela fait illusion. Ce qui me fait penser aussi, qu'il y avait une chaise absolument inconfortable pour les papas dans la salle d'acc... je sais pas comment on peut attendre d'un être humain d'être assis la-dessus pendant 12h. La aussi les sagef-femmes ont pitié et lui amène un fauteuil, ce qui lui permet de dormir un peu, parce qu'il avait dormi 2 heures la nuit d'avant.

A 10 heures, on décide de rompre la poche. Représentez vous la scène. La sage-femme m'appuie sur le ventre et la gyneco essait de casser la poche. Comme cela ne fonctionne pas, elles changent de place. Toujours pas de résultat car la poche est "molle". Je propose donc de pousser pour aider. Ok on essait. Mon mari m'a avoué, qu'il aurait bien aimé faire une photo ! Je suis rouge pivoine, la gyneco appuie de tout son poids sur mon ventre et la sage-femme s'evertue à percer la poche des eaux. A la 2ème tentative : on y arrive !!!

C'est à ce moment là qu'est décidé de me mettre sous syntocinon pour provoquer le travail... J'ai l'impression que ca fonctionne car je commence à avoir des contractions qui me font mal... je deviens irritable et mon mari se tient à carreau... Je suis couchée à ce moment là et j'en ai marre, je demande donc à me lever. Chose faite les contractions ne me font plus mal du tout: on dirait des douleurs de règles. Je me renseigne et en fait ce sont des petites contractions - chouette, je ne me réjouis pas pour la suite. Les heures passent, et rien ne se passent... On a tellement tout fait pour que la petite reste à l'intérieur qu'elle ne veut plus sortir. En cours d'après-midi, la sage-femme me demande mine rien "Comment aviez-vous rêvez votre accouchement ?". Je lui réponds que tout ce que je veux, c'est que ma fille sorte en bonne santé et que je n'ai aucun problème avec une césarienne. Ben oui, avec la grossesse très médicalisée que j'ai eue (sans cela pas de Bb), c'est pas que j'envisageai d'accoucher au son des cymbales tibétaines (je rigole hein... si vous avez l'occasion de vivre cela tant mieux).

Arrive 17h00, mon mari sommeille sur son fauteuil et nous décidons de le renvoyer à la maison pour qu'il dorme 4 heures, car au rythme ou cela va... j'y suis pas encore, en fait j'en suis même très loin. Je me dis que je vais en avoir pour 3 jours... et cela ne m'enchante guère.

Mon mari part et le gyneco arrive. Il m'examine le col. Résultat : je suis à 3 cm après 700 ml de synto - il faut savoir qu'il y a une quantité limite qu'ils peuvent administrer. Les contractions sont de plus en plus inexistantes, le col n'est toujours pas complètement effacé, la tête de ma fille n'appuie pas sur le col et je suis à jeun car mon dernier repas est le petit déjeuner - pas top avec le diabète gestationnel. Le gyneco m'annonce alors d'un air un peu embêté qu'on part pour une césarienne. Mon DIEU !!! J'aurais pu l'embrasser sur les deux joues... Je pense qu'il ne s'attendait pas à ce que je sois aussi contente. J'appelle alors mon mari, qui vient de se poser sur le canapé pour lui dire de revenir tout de suite, car ils vont faire la césa le plus rapidemment possible.

Bon ... on me rase et une sage-femme veut me poser une sonde urinaire. Je lui demande gentiment d'attendre que je sois sous péridurale pour me la placer : ben oui, ca sert à rien de souffrir pour rien. L'anesthésiste passe, elle a l'air super. Bon c'est ma 3ème peridurale/rachi je suis donc pas trop paniquée.

Mon mari arrive, et on attend un peu. Je suis descendue dans la salle d'op - A ce moment la j'ai un de mes veneflon qui commence à diffuser : CA FAIT UN MAL DE CHIEN !!!!!!! En gros c'est comme si on était en train de le reposer, et mal, une 2ème fois. Ils l'enlèvent et m'en repose un autre.

Je suis installée dans la salle d'op - l'anesthésiste me fait la péridurale : c'est Mme doigts de fée - je sens quasiment rien. Elle est rapide et efficace. Bon, je ne vous cache pas que, même si c'est la 3ème, c'est toujours stressant. La péridurale fait tout de suite effet, je ne sens plus mes jambes. Sur ce le gyneco arrive et je lui adresse un énorme clin d'oeil. Il a l'air surpris :-))))))

Je suis installée, le champ est monté, je sens la péridurale monter et je le signale à l'anesthèsiste car je commence à me sentir oppressée - réponse c'est normal, il faut que cela soit endormi jusque sous les seins. Mon mari arrive habillé en vert et l'anesthésiste l'invite à s'assoir, mon mari refuse poliment, elle insiste, il re-décline. Elle réinsiste - en expliquant qu'ils n'auront pas le temps de s'occuper des papas évanouis. Mon mari lui explique alors que ce n'est pas qu'il ne veut pas - c'est qu'il ne PEUT pas - en gros si il s'assied - les habits explosent :-)))). Je me marre. La cesa dure 20 minutes. J'ai l'impression qu'il incise très haut juste sous le nombril -je me dis que les 2 pièces c'est fini, mais je m'en fiche - je veux voir ma fille. Mon mari aurait bien voulu voir ce qui se passait derrière le champ, mais comme cela a été fait un peu en urgence... il n'a pas eu le temps de demander au gyneco. Il m'a dit qu'a un moment il a failli baisser le champ pour guigner, ce qui se passait :-)))) je sens que l'on m'appuye sur les poumons super fort et j'entends un petit cri de suprise suivi d'un grand cri de protestation : notre fille est née à 20h15 (pas mal l'estimation datant du matin de la maman). Je n'ai même pas eu besoin de demander si elle respirait. On me la montre une fraction de seconde au-dessus du champ et on l'évacue dans un endroit chaud. La je craque, c'est l'aboutissement d'une bataille qui a duré plusieurs années, avec des moments très durs.

Ma grossesse n'a pas duré 9 mois, mais 2 ans... je suis en larmes, soulagée et mon mari me tient la main, visiblement ému. Il part rejoindre notre fille. Le gyneco passe la tête et en rigolant je lui dis : Alors je suis condamnée au costume de bain une pièce - il me répond : mais non vous pourrez portez un petit truc tout petit riquiqui avec ce que je vous ai fait (et c'est vrai la cicatrice doit faire 15 cm et est très très basse - en fait il coupe les huits couches - je crois -de plus en plus haut successivement : donc j'ai bien senti qqch juste sous le nombril, mais c'est sur une couche interne).

Je pars en salle de réveil et je vois mon mari arrivé toujours habillé de vert avec un étiquette papa collé sur la blouse. Pour l'anedocte, lorsque l'on a collé l'étiquette "papa" sur les habits de salle de mon mari - ils lui ont dit : "C'est pour vous différenciez des autres dans la salle d'op. Si l'étiquette tombe et qu'on vous demande votre avis - répondez : Faites au mieux!"
En souriant je lui dis "bonjour Dr. Mamour" - réponse de mon mari "ben c'est plutôt Dr. Saucisson !!!" Et là je commence a rire malgré la césarienne. Heureusement je suis encore sous péri et un médicament pour aider à la réduction de l'utérus m'est injecté par perf. Je ne sens rien et c'est très bien comme ceci. On me ramène ma fille. Je suis juste Heureuse. A 22h je suis dans ma chambre avec ma fille sur moi. Le pauvre petit tétard n'a pas dû comprendre ce qui lui arrivait. D'ailleurs pendant 2 jours, ce n'est plus tout à fait un foetus, ni tout a fait un bb. Elle doit digérer ce qui s'est passé. Elle est belle comme tout. Mon allaitement est un peu compliqué du fait de la césarienne, mais là après 12 jours c'est en train de se normaliser.

Les sages-femmes sont très compétentes et je passe 5 jours très riche en expérience à l'hôpital. Mon mari est un super papa : c'est lui qui lui donne son premier bain. Pour moi la césarienne a été un délivrance, par contre c'est vrai que cela fait un peu petit diable sorti de sa boîte. Je sais qu'elle est sortie de moi, mais mon mari m'a dit que pour lui c'est comme si on avait été cherché la petite dans un pièce à côté et qu'on lui avait dit : voilà c'est votre fille ! Je pense que cela aurait mieux pour lui d'assister à la césarienne de l'autre côté du champ opératoire.

Voilà c'est le début d'une nouvelle aventure et nous sommes ravis.

BIZZZZ à toutes.

.