Naissance d'Alexandre

Après 13 interminables jours de dépassement de terme, Alexandre a décidé de pointer le bout de son petit nez le mercredi 25 février.
Mardi 24 février, nous allons voir notre sage-femme à la maison de naissance Zoé. Nous espérons qu'elle nous dira que les choses ont bougé un peu depuis le dernier contrôle; nous craignons un peu de devoir passer par une provocation à l'hôpital. Malheureusement, mon col est toujours bien long et ouvert à deux petits centimètres. Plus ennuyeux encore, la tête du bébé est encore bien haute. La sage-femme pense que nous devrions prendre rendez-vous à Payerne pour une provocation le vendredi 27, au cas où rien ne se passe d'ici là. Nous sommes déçus mais aussi un peu fatigués d'attendre. Nous repartons chez nous perdus dans nos réflexions, loin de nous douter de la suite des événements...
Vers le milieu de la nuit, j'ai quelques contractions qui m'empêchent de dormir. Je suis alors persuadée que je suis repartie pour une autre faux travail. Je me lève et prends un comprimé pour essayer d'arrêter les contractions. Pour patienter, je prends un bain. Mon mari est près de moi. Les heures passent, j'ai toujours mal et les contractions s'enchaînent à 5 min. Vers 6h, nous appelons la sage-femme pour lui demander conseil. A ce moment-là, je me dis que si ce n'est pas vraiment parti, je veux être provoquée; je n'en peux plus de ces faux travail à répétition et de cette attente.
La sage-femme nous dit de venir pour faire un contrôle. Et là, miracle: le travail a commencé: je suis à 3cm et mon col est pratiquement effacé! Les premières heures sont calmes, je peux encore discuter tranquillement avec mon mari et la sage-femme entre les contractions. Je suis assise sur un gros ballon. En fin de matinée, les choses s'intensifient, je dois beaucoup me concentrer et il n'est plus question de papoter... Je perds les eaux, le travail avance doucement. J'aimerais bien que ça aille plus vite d'ailleurs. Vers midi, je peux aller prendre un bain. Je passerai là les deux heures les plus difficiles de cette naissance. Je fais un très gros effort pour respirer calmement, ne pas paniquer. Heureusement, mon mari me soutient beaucoup et la sage-femme est rassurante. Elle passe régulièrement voir comment ça va. Mon mari me racontera que je m'endors entre les contractions. En sortant du bain, l'intervalle entre les contractions est très très court, c'est épuisant. Heureusement, mon col est presque entièrement dilaté, la phase de poussées va commencer. Je me sens plus active, je sens bien comment pousser, le bébé descend. La fatigue est là, j'ai envie que ça finisses. Je me plains plus d'être épuisée que de la douleur. A 16h51, après 1h50 de poussée, Alexandre est là. Immédiatement, il est posé sur moi. On se découvre à trois, c'est magique. Le temps est comme arrêté. Au bout de quelques minutes, on soulève un peu bébé pour savoir si nous avons un fils ou une fille. Je regarde et je dis "C'est Alexandre!".
La sage-femme me fait deux petits points de suture en attendant la visite du pédiatre. Notre fils a bien profité de ses deux semaines supplémentaires au chaud: il mesure 54cm et pèse 4kg480!
Le soir tombe, nous sommes bien, Alexandre est en pleine forme. Nous passerons 3 jours à la maison de naissance. C'est un grand bonheur de commencer cette nouvelle vie ensemble, sans être obligés de se séparer. Nous sommes comme dans un cocon.
La naissance d'Alexandre restera un souvenir merveilleux, une aventure vécue dans l'intimité, la confiance et la sérénité. Merci à notre sage-femme pour son soutien, ses conseils et surtout tous les échanges intenses avec elle, allant bien plus loin qu'une relation patient-soignant.